Martinique

Quand le chant religieux devient acte de résistance : l’histoire du Chanté Nwèl

Mise à jour le 2025-12-25 21:09:00 : Les cantiques de Noël, d’origine européenne, ont évolué aux Antilles. Ils sont devenus un symbole d’identité et de résistance culturelle.

Alerte : Aucune confirmation indépendante n’a pu être obtenue à partir de sources fiables. Cette information est à considérer avec prudence.

Les cantiques de Noël, initialement des chants religieux européens, ont été imposés aux esclaves par l’Église catholique lors de la colonisation. Au XVIIIᵉ siècle, ces chants étaient principalement en français ou en latin, laissant peu de place aux expressions locales. Cependant, les populations antillaises ont progressivement approprié ces chants, ajoutant des rythmes et des mots en créole, ainsi que des références à l’actualité.

Ce qu’il faut savoir

  • Le fait : Les chantés Noël sont devenus un symbole d’identité culturelle aux Antilles.
  • Qui est concerné : Les populations antillaises.
  • Quand : Depuis le XVIIIᵉ siècle.
  • Où : Aux Antilles.

Chiffres clés

  • Évolution des chantés Noël : des chants religieux européens aux expressions culturelles locales.

Concrètement, pour vous

  • Ce qui change : Les chantés Noël sont désormais un moyen d’affirmation identitaire.

Contexte

À l’origine, les cantiques de Noël sont des chants religieux européens. « Ce sont des chants de Noël chantés en Europe, dont en France, puisque c’est ce qui nous concerne », rappelle Élisabeth Landi. Ils arrivent aux Antilles avec la colonisation et la christianisation, et sont alors imposés aux esclaves par l’Église catholique. Au XVIIIᵉ siècle, Noël se chante en français, parfois en latin, laissant peu de place aux expressions locales. Mais peu à peu, les populations s’approprient ces chants.

« Ils ont ajouté des rythmes qui leur étaient propres, des mots de créole (…) et même des événements de l’actualité du moment. »

Elisabeth Landi, professeure d’histoire

Tambours, ti-bwa ou chachas remplacent l’orgue, et les cantiques quittent parfois l’église pour être chantés autour des cases, après le travail.

Résister autrement que par la révolte

Cette transformation ne relève pas d’une résistance frontale. « Les gens ne se réveillaient pas le matin pour dire : “on va résister en chantant Noël” », souligne Élisabeth Landi. Mais sur le temps long, ce processus de « digestion » devient une véritable stratégie.

« On peut agir sur les corps, mais on ne peut pas agir sur l’identité. »

Elisabeth Landi, professeure d’histoire

Certaines versions de cantiques en gardent la trace. Autour de Michaud Veillait, par exemple, « on ne commence pas tout de suite le cantique », décrit la professeure. Par exemple, le groupe Ravine-Plate chante d’abord d’autres airs, parfois même la Marseillaise, avant que « brusquement le rythme casse ».

Au XIXᵉ siècle, « au lieu que ce soit le Christ le sauveur, c’était Bissette (ndlr : Cyrille Bissette) », figure politique abolitionniste de l’époque. Des ruptures volontaires qui « cassent la force, cassent la contrainte ».

Des chantés Noël devenus identité

Ces pratiques existent dans plusieurs territoires de la Caraïbe. Pour Élisabeth Landi, les chantés Noël martiniquais « ne sont ni africains, ni européens » : ils sont devenus « nos chantés Noël, porteurs de notre identité ». Ils illustrent ce qu’elle appelle l’agentivité : « la capacité des dominés à trouver les failles du système qu’on leur impose pour y faire leur place ».

Une expression toujours en mutation

Aujourd’hui, les chantés Noël ont changé d’échelle : grandes foules, sonos, orchestres, forte médiatisation. Sans jugement, Élisabeth Landi y voit le reflet d’un besoin collectif.

« Si des masses de gens suivent, c’est que ça correspond à une attente. »

Elisabeth Landi, professeure d’histoire

Selon elle, cette évolution mérite d’être analysée par l’anthropologie ou la sociologie : « Ça traduit sûrement quelque chose de difficile, un vrai malaise en Martinique. » Comme autrefois, le chant reste un espace d’expression et d’affirmation.

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Source : Franceinfo

Sources

Source : Franceinfo

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Date de publication : 2025-12-25 21:09:00

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