16.11.2025 Cédric Balcon-Hermand 0 Views 0 Comments

Le XXIe siècle : un tournant pour les droits des animaux

Mise à jour le 2025-11-16 15:38:00 : Le XXIe siècle pourrait marquer une avancée significative pour les droits des animaux, selon des experts.

Au XX^e siècle, les combats pour plus d’égalité ont permis à de nombreux groupes sociaux de devenir des sujets de droit. Cette progression vers davantage d’inclusivité pourrait faire du XXI^e siècle le siècle des animaux. Mais comment les intégrer dans nos textes de loi ? Si les animaux ont des droits, ont-ils aussi des devoirs ?

Dans cet extrait de son essai « Par effraction. Rendre visible la question animale », aux éditions Stock/Philosophie magazine (2025), la politiste Réjane Sénac sonde ces questions.

Au XX^e siècle, les mobilisations contre les inégalités ont eu pour point commun de revendiquer que chaque humain soit reconnu et traité comme un égal. Elles ont dénoncé les effets imbriqués du sexisme, du racisme et des injustices économiques et sociales. Pour cela, elles ont remis en cause l’animalisation de certains groupes humains, qu’il s’agisse des femmes, des personnes racisées, des personnes en situation de handicap et/ou des « pauvres ». L’animalisation a été une des justifications centrales de l’exclusion hors de la citoyenneté active de ces groupes d’individus.

Dans l’approche antispéciste, le statut moral accordé aux animaux leur confère une reconnaissance comme sujets de droit, non pas pour accéder à des droits équivalents à ceux des humains, mais à des droits adaptés à leurs besoins. L’enjeu est de penser la cohabitation la plus juste possible des intérêts, potentiellement divergents, des différentes espèces, humaines et non humaines.

Émilie Dardenne propose une démarche progressive dans la prise en compte des intérêts des animaux, au-delà de l’espèce humaine. Elle présente des pistes concrètes de transition aux niveaux individuel et collectif, allant de la consommation aux choix de politique publique.

Au niveau individuel, la zooinclusivité consiste à prendre en compte les besoins de l’animal que l’on souhaite adopter. Au niveau des politiques publiques, cela pourrait passer par l’inscription des droits des animaux dans la Constitution.

Charlotte Arnal, animaliste, souligne que « un projet de société commence par une Constitution, les animaux faisant partie de la société, elle doit les y intégrer ». Louis Schweitzer, président de la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA), ambitionne de faire de la Déclaration des droits de l’animal un outil pédagogique diffusé dans les lieux publics et les écoles.

Benoît Thomé, cofondateur de l’association Animal Cross, défend l’intégration d’un article 0 dans notre système juridique. Cet article stipulerait que « Tous les êtres vivants, domaines de la nature, minéral, humain, végétal, animal, naissent et demeurent libres et égaux en devoirs et en droits. »

Il répond à l’argument selon lequel on ne peut pas accorder de droits aux animaux car ils ne peuvent pas assumer de devoirs, en affirmant que « les animaux font plus que leurs devoirs avec tout ce qu’ils font pour nous et les autres êtres vivants. »

Le lien entre l’agrandissement de la communauté politique et juridique au XX^e siècle et les questions posées au XXI^e siècle par la question animale est également abordé par Amadeus VG Humanimal, fondateur de l’association FUTUR. Il précise que « le cercle de compassion ne fait que s’agrandir, à travers les droits civiques au XIX^e siècle puis les droits des femmes au XX^e et ceux des animaux au XXI^e siècle. »

Le XXI^e siècle sera donc « le siècle des animaux », et l’enjeu est de « repousser le nuage du spécisme en proposant une nouvelle vision du monde. »

Ce qu’il faut savoir

Le fait : Le XXIe siècle pourrait être un tournant pour les droits des animaux.
Qui est concerné : Les défenseurs des droits des animaux et le grand public.
Quand : À partir de 2025.
Où : En France et potentiellement dans d’autres pays.

Contexte

Les combats pour l’égalité au XX^e siècle ont ouvert la voie à une réflexion sur les droits des animaux. L’approche antispéciste propose de repenser la place des animaux dans nos sociétés.