Éducation aux médias

Cours 2 – Comprendre les intentions cachées derrière les fake news

Après avoir découvert, dans le cours 1, que l’information est un véritable « super pouvoir », ce deuxième cours d’Éducation aux Médias et à l’Information (ÉMI) va plus loin :
pourquoi certaines personnes inventent-elles volontairement de fausses informations ?

Il ne s’agit pas d’erreurs innocentes ou de simples blagues.
Dans la grande majorité des cas, les fake news servent un objectif bien précis : gagner de l’argent, influencer des opinions, ou créer des divisions entre les gens.

Ce cours a un but très clair :
amener les élèves à comprendre que derrière chaque rumeur, il y a une intention.


🎥 Vidéo – Cours 2 : Pourquoi inventer de fausses informations ?


1. L’argent : quand les clics deviennent une marchandise

Premier moteur de la désinformation : le profit financier.

Sur Internet, beaucoup de sites gagnent de l’argent grâce à la publicité.
Le mécanisme est simple :

  • plus il y a de visiteurs,
  • plus il y a de clics,
  • plus ces sites peuvent encaisser de revenus publicitaires.

Résultat :
certaines personnes inventent des histoires spectaculaires, choquantes ou totalement absurdes uniquement pour attirer l’attention.
Vérité ou mensonge ? Peu importe pour elles.
Ce qui compte, ce sont les vues, les clics, le trafic.

Ce que les élèves doivent retenir :

Quand une information paraît trop incroyable, il faut se demander :
« Est-ce que quelqu’un essaie juste de faire du buzz pour gagner de l’argent ? »


2. La politique : manipuler l’opinion publique

Deuxième grande raison : le pouvoir.

En période d’élections ou de débats sensibles, les rumeurs se multiplient :

  • on accuse un candidat d’un scandale imaginaire,
  • on partage une vidéo coupée volontairement pour le faire passer pour quelqu’un qu’il n’est pas,
  • on répand des mensonges pour dégoûter les gens d’un parti ou en valoriser un autre.

L’objectif est clair :
faire perdre la confiance des électeurs dans une personne, un parti, une idée.

Les fake news politiques ne sont jamais neutres.
Elles sont conçues pour influencer des votes, des opinions, des colères.

Message clé pour les élèves :

Quand une rumeur parle d’un responsable politique ou d’un événement public,
il faut absolument vérifier la source et croiser les informations avant d’y croire.


3. Diviser pour mieux régner : jeunes contre adultes, « eux » contre « nous »

Troisième objectif fréquent : créer de la division.

Certaines personnes, certains groupes, voire certains États, utilisent la désinformation pour monter les uns contre les autres :

  • jeunes contre adultes,
  • habitants d’un pays contre ceux d’un autre,
  • groupes religieux,
  • vaccinés contre non-vaccinés,
  • quartiers, communautés, minorités, etc.

Une simple rumeur peut :

  • alimenter la peur,
  • nourrir la colère,
  • renforcer les préjugés,
  • faire exploser des conflits qui, parfois, n’auraient jamais existé autrement.

Là encore, il ne s’agit pas de hasard.
Ces fake news sont fabriquées pour semer la pagaille, affaiblir la cohésion, casser la confiance entre les gens.


4. Non, ce n’est pas « juste une blague »

Un point fondamental du monologue :
banaliser la fake news est dangereux.

Combien de fois entend-on :

« Ce n’est rien, c’est juste pour rire. »
« C’est juste un partage, ce n’est pas grave. »

En réalité :

  • une info inventée peut détruire une réputation,
  • une rumeur peut briser une amitié,
  • un mensonge viral peut alimenter des violences bien réelles.

Ce que ce cours veut faire comprendre aux élèves :

Partager une fausse info, ce n’est pas neutre.
On peut, sans s’en rendre compte, relayer la stratégie de quelqu’un qui cherche de l’argent, du pouvoir ou le chaos.


5. Objectif pédagogique : repérer les intentions cachées

Ce cours 2 n’est pas seulement explicatif, il est stratégique.

Dans la suite du programme ÉMI, les élèves vont apprendre à :

  • Se demander spontanément :
    • Qui gagne quoi dans cette histoire ?
    • Argent ? Influence ? Tension entre des groupes ?
  • Analyser les titres chocs :
    • Pourquoi ce titre est-il exagéré ?
    • Est-ce qu’il joue sur la peur, la colère, le dégoût ?
  • Identifier les signaux de manipulation :
    • phrases absolues (« tout le monde », « toujours », « jamais »),
    • absence de source sérieuse,
    • promesse d’un « secret » que les autres cacheraient,
    • appels à la haine ou à la violence.

L’objectif final est clair :
former des jeunes capables de détecter les intentions derrière les messages, et non plus de les consommer passivement.


Idées d’exploitation en classe

Quelques pistes d’activités à partir de cette vidéo et de ce texte :

  • Brainstorming collectif
    Demander : « À votre avis, qui a intérêt à inventer une fausse info ? »
    Noter toutes les réponses (argent, influence, vengeance, buzz, etc.).
  • Étude de cas
    Proposer 2 ou 3 exemples de rumeurs (simplifiées, adaptées à l’âge) et faire repérer :
    • l’objectif probable,
    • les émotions utilisées (peur, colère, dégoût, humour…).
  • Affiche ou carte mentale
    Faire créer par les élèves une affiche intitulée : « Derrière une fake news, il y a souvent… »
    avec trois branches principales : argent – pouvoir – division.

Transcription du monologue – Cours 2

Pour accompagner la vidéo, voici le texte intégral du monologue :

MONOLOGUE COURS 2

« Pourquoi certaines personnes inventent-elles de fausses informations ?

Tout à l’heure, je t’ai parlé de l’information et de la désinformation.
Maintenant, on va se poser une question simple : pourquoi des gens inventent-ils de fausses informations ?

D’abord, il y a l’argent.
Plus une info paraît incroyable ou choquante, plus les gens cliquent.
Certains créent donc des histoires complètement inventées juste pour attirer des visiteurs sur leurs sites.
À chaque clic, ils gagnent de l’argent avec la publicité.
Peu importe si c’est vrai ou faux, ce qui compte pour eux, ce sont les vues.

Ensuite, il y a la politique.
Pendant les élections, des fausses rumeurs peuvent circuler sur un candidat :
on prétend qu’il a fait quelque chose de très grave, alors que c’est totalement inventé.
Le but, c’est de lui faire perdre la confiance des électeurs pour qu’ils votent pour quelqu’un d’autre.

Enfin, il y a la division.
Parfois, des personnes inventent des histoires juste pour monter les gens les uns contre les autres :
jeunes contre adultes, habitants d’un pays contre ceux d’un autre, vaccinés contre non-vaccinés, etc.
Une rumeur peut créer de la peur, de la colère et de la haine, sans aucune bonne raison.

Tu le vois : derrière une fake news, il y a souvent un objectif caché.
Ce n’est pas « juste une blague » :
c’est parfois de l’argent, parfois du pouvoir, parfois l’envie de semer la pagaille.

Dans la suite du cours, on va apprendre à repérer ces intentions cachées
et à ne pas se laisser manipuler par des titres chocs ou des rumeurs qui circulent trop vite. »


Cet article, associé à la vidéo du Cours 2, permet d’installer une idée fondamentale :
les fake news ne tombent pas du ciel. Elles sont fabriquées pour servir des intérêts.

À partir de là, le réflexe attendu chez les élèves devient évident :

« Avant de croire, je me demande :
Qui y gagne quelque chose ? »

Cédric Balcon-Hermand

Depuis 1998, l’association Artia13 agit pour la vérité, contre la manipulation, et pour une cybersphère sécurisée et citoyenne.

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