Hauts-de-France

Les psychologues s’opposent à l’amendement 159 sur la psychanalyse

Mise à jour le 2025-11-20 19:02:00 : Les psychologues de la région se mobilisent contre un amendement qui pourrait interdire le financement des soins psychanalytiques. Cette décision pourrait avoir des conséquences graves pour les patients.

La nouvelle s’est vite répandue. Celle de l’amendement numéro 159, enregistré en toute discrétion à l’Assemblée nationale, il y a à peine une semaine. En plein débat sur le projet de financement du budget de la sécurité sociale pour l’année 2026, la sénatrice Jocelyne Guidez propose d’interdire, à compter du 1er janvier prochain “tout financement, soins, actes et prestations se réclamant de la psychanalyse ou reposant sur des fondements théoriques psychanalytiques“.

Le débat est pointu. Thomas Roïc, psychologue à Lille et dans un Institut médico pédagogique belge, nous éclaire : “il y a différents courants en psychologie, notamment l’approche cognitive, ou comportementaliste ou encore psychanalytique, initiée par Freud“. C’est ce dernier courant qui est visé, pourtant prisé par de nombreux professionnels : “on n’a pas à rougir des résultats des études menées“, se justifie le Nordiste qui nous donne un exemple concret de prise en charge : “imaginons qu’un sujet vienne pour des phobies. Ce courant de pensées nous amène à nous poser cette question : à quoi sert cette phobie? Il ne sera alors pas forcément judicieux d’attaquer le fond de cette peur mais plutôt de travailler sur une compréhension plus profonde“.

Mais il faut faire des économies dans le prochain budget et selon la sénatrice et les trois autres signataires de l’amendement Sylvie Vermeillet, Annick Jacquemet, et Michel Canévet, cette approche ne fait pas suffisamment ses preuves pour continuer à être prise en charge.

On se demande comment cet amendement a émergé. II a été écrit sur un coin de table, rien n’est documenté et il n’y a eu aucune prise de contact avec le syndicat national des psychologues.

Thomas Roïc, psychologue.

Alors les professionnels ont lancé une pétition qui dépasse les 75 000 signatures ce jeudi 20 novembre : “Oui à la pluralité des approches (…) Il appartient aux parlementaires de faire la loi, mais il appartient aux professionnels du soin de déterminer les méthodes pertinentes dans leur champ“.

Et de se demander qui a fait pression pour intégrer cet amendement : les lobbies des médicaments ou ceux des testings ? D’autres mettent en avant la sortie prochaine du livre de la sénatrice Guidez, ouvrage à propos des troubles du neuro-développement.

L’amendement devrait être discuté dans les prochains jours. “Si ça passe c’est une catastrophe pour les bénéficiaires, craint Thomas Roïc, cela créerait des ruptures au niveau des parcours de soins au long cours. Et comme d’habitude, ce sont les moins aisés qui vont trinquer. Seuls ceux qui peuvent payer pourront choisir leur suivi.

Un déremboursement qui viendrait déstabiliser un secteur déjà fragilisé, poursuivent les professionnels, alors que la santé mentale a été décrétée cette année “grande cause nationale“.

Le débat est ailleurs pour le sénateur nordiste Olivier Henno. Un temps signataire de l’amendement, il s’est finalement retiré et préfère attendre les débats dans l’hémicycle : “on est dans une hystérisation des discussions, cela va trop loin et la question est complexe“. Selon lui surtout, ce débat n’est pas compris : “la vraie question qui est posée, c’est : les psychologues peuvent-ils pratiquer de la psychanalyse ? La sénatrice pense que la discipline est quelque chose de médical. Elle devrait donc être réservée aux psychiatres, qui sont médecins et non pas aux psychologues.

Plusieurs autres sénateurs des Hauts-de-France ont été interpellés et sensibilisés ces derniers jours par la profession avant les débats. “Il est encore temps, espère le psychologue lillois, je n’imagine pas qu’une telle décision soit prise. Comme beaucoup d’autres, je ne pourrai alors plus exercer selon mon éthique.

Ce qu’il faut savoir

  • Le fait : Les psychologues s’opposent à l’amendement 159 qui pourrait interdire le financement des soins psychanalytiques.
  • Qui est concerné : Les psychologues et leurs patients.
  • Quand : À partir du 1er janvier 2026.

Sources

Source : France 3 Régions

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Date de publication : 2025-11-20 19:02:00

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Cédric Balcon-Hermand

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