Les États-Unis menacent-ils la suprématie canadienne aux JO de Milan Cortina ?
Mise à jour le 2025-10-30 01:00:00 : Le Canada pourrait perdre sa position face aux États-Unis aux prochains Jeux olympiques d’hiver, selon des experts.
« Je n’ai pas le goût qu’on se fasse battre par les Américains aux Olympiques d’hiver pour la première fois [depuis 2014] », s’est inquiété Eric Myles, chef du sport au Comité olympique canadien (COC), en entrevue mercredi matin. « Je crains vraiment que ça arrive à ces Jeux-ci. »
Avec un sommet historique de 29 médailles, dont 11 d’or, aux JO de PyeongChang en 2018, le Canada avait pris un ascendant sur son rival du sud de la frontière (23 médailles, 9 d’or). L’écart s’est rétréci aux JO de Pékin en 2022 (26 c. 25), les athlètes américains grimpant même deux fois plus souvent sur la plus haute marche du podium (8 c. 4).
Ce recul canadien en ce qui concerne les médailles d’or, la mesure étalon adoptée par le Comité international olympique, n’est possiblement pas l’effet du hasard, selon Eric Myles.
« C’est peut-être justement qu’on n’est pas en train de progresser », a soulevé le chef du sport, qui s’exprimait dans le cadre du lancement d’une campagne publicitaire du COC (L’invincible courage) à 100 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Milan Cortina, le 6 février.
Ce n’est pas une inquiétude qui m’empêche de dormir, mais je ne dirais pas que ça va super bien.
Eric Myles, chef du sport au Comité olympique canadien
La participation très limitée des athlètes russes, sous une bannière neutre, n’est pas susceptible de favoriser le Canada, mais plutôt des nations comme l’Allemagne et les États-Unis, selon son analyse.
« La part de médailles qu’on peut aller chercher avec l’absence des Russes est presque nulle. Ce sont d’autres pays qui vont en profiter, ce qui rend la bagarre encore plus serrée. Est-on en déclin ? Est-on en progrès ? En tout cas, je peux assurer qu’on ne progresse pas. »
Le COC avait sonné l’alarme quelques mois avant les JO de Paris, l’été dernier, réclamant un réinvestissement récurrent de quelque 100 millions de dollars dans l’ensemble du système sportif. Une étude démontrait entre autres que le financement de base des fédérations stagnait depuis 20 ans.
Eric Myles s’attendait alors que les impacts se fassent ressentir à partir de Milan Cortina 2026, signifiant son inquiétude « extrême » dans La Presse.
« Ça n’a pas changé, au contraire, ça a continué, a-t-il réitéré mercredi. Il y a vraiment un risque d’une pente descendante. […] J’espère que les résultats seront bons et qu’on n’aura pas besoin de se rendre à un résultat médiocre pour que les leaders du pays et les politiciens se réveillent et se disent : ça n’a pas de bon sens, il faut faire quelque chose. »
Le premier ministre Mark Carney et le secrétaire d’État aux Sports, Adam van Koeverden, champion olympique de kayak, offrent une « excellente collaboration », même si les attentes du COC sont mesurées en vue du budget du mois prochain.
« On ne veut pas reculer »
Entre-temps, des fédérations doivent sabrer des dépenses dans la dernière ligne droite vers Milan Cortina.
« Il y a des choses qu’on n’a jamais vues, a noté le chef du sport. Des athlètes qui n’ont pas eu de camp préparatoire, par exemple, faute de capacité des fédérations. Ou des athlètes qui ont eu à payer des sommes exorbitantes pour réussir à garder le cap. »
Des campagnes de sociofinancement de type GoFundMe, on en voit une, puis une autre.
Eric Myles, chef du sport au Comité olympique canadien
Réduction du nombre et de la longueur des stages, diminution du personnel accompagnateur, dont des entraîneurs, hausse des frais d’équipe pour les athlètes : les impacts sont multiples, sans compter les coupes dans les programmes juniors. Le COC et sa fondation ont donné près de 1 million de dollars pour combler des besoins ponctuels.
Dans ce contexte, le COC modère les attentes en vue de l’évènement de février. « On ne veut pas reculer », résume Eric Myles, qui n’écarte cependant pas la possibilité d’atteindre le plateau des 30 médailles.
« Ce serait extraordinaire. Mais on n’a pas de chiffres précis [de cible de podiums]. C’est trop difficile à prédire. Il y a tellement de facteurs qui entrent en ligne de compte : les blessures, les changements de dernière minute. Mais si tout tombe en place, on va être là, on va continuer à progresser et, espérons-le, surpasser le nombre de médailles qu’on a gagnées à Pékin. »
Le chef du sport soutient que le système sportif canadien « fait plus avec les moyens qu’on a », citant l’équipe de courte piste qui brille depuis un an en dépit d’un budget « même pas proche » de celui de sa grande rivale sud-coréenne. L’attention accordée à la santé mentale, le facteur le plus déterminant du succès selon les athlètes sondés après les JO d’été de Paris, est un autre secteur qui distingue le pays, affirme M. Myles.
Sera-ce suffisant pour contenir la poussée américaine ? Le COC prévoit d’envoyer environ 210 athlètes et 370 accompagnateurs aux JO de Milan Cortina, qui se dérouleront du 6 au 22 février.
Ce qu’il faut savoir
- Le fait : Le Canada pourrait perdre sa position face aux États-Unis aux JO de Milan Cortina.
- Qui est concerné : Athlètes canadiens et le Comité olympique canadien.
- Quand : Cérémonie d’ouverture le 6 février 2026.
- Où : Milan Cortina, Italie.
Sources

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Date : 2025-10-30 01:00:00 — Site : www.lapresse.ca
Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets
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Publié le : 2025-10-30 01:00:00 — Slug : le-canada-a-100-jours-des-jo-on-nest-pas-en-train-de-progresser
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