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Le phénomène du Tuanbo : la danse devenue supplice en Chine

Mise à jour le 2025-11-06 05:12:00 : Des danseurs chinois se produisent en direct sur Douyin, soumis aux exigences du public, transformant leur passion en torture.

Alerte : Aucune confirmation indépendante n’a pu être obtenue à partir de sources fiables. Cette information est à considérer avec prudence.

Ce qu’il faut savoir

  • Le fait : Le Tuanbo est une tendance de danse en direct sur Douyin, où les internautes dictent les performances.
  • Qui est concerné : Les danseurs amateurs et professionnels en Chine.
  • Quand : Depuis 2021, après l’interdiction de certains télécrochets.
  • Où : En Chine, principalement sur Douyin.

Chiffres clés

  • 8000 yuans par mois : salaire maximum pour certains danseurs.

Concrètement, pour vous

  • Ce qui change : Les opportunités de célébrité se déplacent vers les plateformes en ligne.
  • Démarches utiles : Suivre les tendances sur Douyin pour comprendre le marché.
  • Risques si vous n’agissez pas : Rester en dehors des nouvelles tendances peut limiter les opportunités.

Contexte

Depuis l’interdiction de certains télécrochets en Chine, des danseurs en quête de célébrité ont trouvé une alternative : se produire en direct sur le réseau social Douyin, dans des chorégraphies répétées et harassantes, soumise à l’argent et aux humeurs du public. Bienvenue dans l’univers du tuanbo.

Face caméra, un jeune homme danse, un pas après l’autre, difficilement. Ses yeux sont rouges, gonflés de larmes et de sang. Sa chemise, trempée de sueur, colle à sa peau. Il grimace, halète, vacille. La souffrance est réelle, presque insoutenable. À côté de lui, d’autres danseurs restent figés, dans une attente interminable. Car ici, ce ne sont pas eux qui décident de qui danse quand. Mais les internautes. Les commentaires déferlent, et les dons s’enchaînent. Quand le jeune homme pense enfin pouvoir s’arrêter, un spectateur le somme de recommencer. Encore. Et encore. Une boucle sans fin, une torture en direct, offerte à la foule devant l’écran.

Cette scène, vue des millions de fois sur Douyin, la version chinoise de TikTok, relayée en France par le journaliste Thibaud Le Floch, s’inscrit dans une tendance inquiétante baptisée le tuanbo, littéralement «streaming en groupe». Devenue virale en quelques mois, elle met en scène des rangées de danseurs soumis au vote et à l’argent des internautes, ces derniers dictant leur tempo, l’ordre, la durée de passage…

Une alternative aux télé-crochets

Comme le rapporte le site Numerama, la tendance du tuanbo serait née après l’interdiction de plusieurs télécrochets en Chine, en 2021, visant notamment les concours télévisés de danse et de chant. «Les chaînes de télévision et les plateformes en ligne ne doivent plus diffuser de programmes qui développent l’idolâtrie ou des émissions de variété et de téléréalité», précisait alors l’Administration nationale de la télévision et de la radio. Privés d’émissions officielles pour se produire, les apprentis danseurs et chanteurs ont donc trouvé refuge en ligne. En réaction, sont apparus ces nouveaux formats lucratifs – sortes de concours clandestins en direct.

Selon le média Sixth Tone, même «les régulateurs numériques» ont reconnu les dérives de ce système, citant «l’achat de votes» et «le comportement toxique des fans». Mais alors, pourquoi ces danseurs s’épuisent-ils ainsi devant des milliers de spectateurs anonymes ? Parce qu’au-delà du gain financier, poursuit le média, «les meilleurs candidats peuvent décrocher des places dans des émissions de téléréalité ou des rôles d’acteur». Autrement dit, ces lives sont devenus le nouvel ascenseur social d’une jeunesse chinoise rêvant de célébrité.

8000 yuans par mois

De fil en aiguille, le tuanbo s’est ainsi transformé en une véritable «obsession nationale», faisant voir tout un écosystème sous-terrain. Dans une vidéo diffusée par China Insider, on découvre les coulisses de ces lives : des techniciens alignés derrière leurs écrans, décortiquant les algorithmes et les audiences pendant que, face caméra, les danseurs s’épuisent. «Ces directs ressemblent davantage à des mini-concerts, avec des fonds LED, des éclairages de scène, des costumes (…) Certains événements se déroulent dans des stades et bénéficient d’une installation technique complète — réalisateurs, hôtes, chorégraphes et caméramans», rapporte le média.

Mais derrière cette façade de show millimétré, la réalité reste brutale. Le City News Service de Shanghai souligne que même les studios les plus structurés exploitent leurs danseurs avec des salaires plafonnant à 8000 yuans — soit un peu plus de 1000 euros. Et ces danseurs-là font figure de privilégiés. Car en marge, une multitude d’amateurs se filment depuis des caves, des arrière-salles de boutiques ou des appartements délabrés, posant une caméra sur un trépied et s’exécutant à plusieurs, dans l’espoir de «percer».

Les lives NPC

Finalement, cette frénésie du direct, cette société du spectacle poussée à l’extrême sur les réseaux sociaux n’est pas sans rappeler bien d’autres phénomènes, dont ceux des lives NPC, par exemple, qui ont déferlé sur TikTok en 2023. Le principe : des créateurs imitaient les gestes et les phrases mécaniques de personnages de jeux vidéo non jouables — les fameux Non-Playable Characters, ou NPC — pendant des sessions en direct. Chaque spectateur pouvait leur envoyer, contre quelques pièces virtuelles, une action ou une réplique à exécuter. Une trend délirante incarnée par la tiktokeuse Pinkydoll, figure de proue du mouvement, qui affirmait en 2023 gagner jusqu’à 7000 dollars par jour. En faisant quoi ? En léchant l’air et en minaudant «ice cream, so good», façon Sims. Rien que ça.

Sources

Source : Madame Le Figaro

Source : Numerama

Source : Sixth Tone

Source : City News Service

Le « tuanbo » : ce phénomène en Chine où la danse se transforme en supplice inquiétant
Visuel d’illustration — Source : madame.lefigaro.fr

Source d’origine : Voir la publication initiale

Date : 2025-11-06 05:12:00 — Site : madame.lefigaro.fr


Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets

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Publié le : 2025-11-06 05:12:00 — Slug : le-tuanbo-cet-inquietant-phenomene-en-chine-ou-la-danse-vire-au-supplice

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Cédric Balcon-Hermand

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