France en mouvement, monde en mutation : solutions durables et vérités crues du 9 au 16
Sommaire
- Focus France : une semaine riche dans tous les domaines
- — Politique : compromis budgétaire inédit et tension démocratique
- — Société : grogne agricole et mobilisations citoyennes
- — Économie : entre performance à l’export et lutte contre la fraude
- — Culture : rayonnement et diversité, entre tradition et modernité
- — Écologie et climat : entre préoccupations locales et leadership global
- — Éducation et jeunesse : alerte sur l’état de l’école, initiatives pour la réussite
- — Santé : un système sous pression, vers un sursaut solidaire ?
- — Innovation et recherche : la French Tech en mouvement, au service de la société
- Europe et pays alliés : une dynamique constructive face aux défis
- défis
- — Soutien indéfectible à l’Ukraine et recherche de la paix
- — Leadership climatique et innovations vertes en Europe
- — Avancées sociales et sociétales : droits humains et justice en progrès
- Afrique, Asie, Amérique latine : initiatives inspirantes du « Sud » global
- Sud » global
- — Afrique : transition énergétique et justice climatique en marche
- — Asie : innovations sociales, résilience et coopération régionale
- — Amérique latine : audace démocratique et innovations durables
- États-Unis : analyse critique d’une superpuissance en dérive
- — Un tournant anti-immigration radical et une rhétorique xénophobe décomplexée
- — Une politique étrangère unilatérale, entre désengagements et alignements douteux
- — douteux
- Russie : analyse critique d’un régime entre agressions extérieures et répression intérieure
- extérieures et répression intérieure
- — Guerre en Ukraine : fuite en avant militaire et déni face aux initiatives de paix
- — Répression intérieure et militarisation de la société : un régime en durcissement terminal
- — terminal
- Synthèse : tendances globales et leviers d’action pour l’avenir
- Conclusion prospective
solutions durables et vérités crues du 9 au 16 décembre 2025
décembre 2025
L’actualité mondiale de la semaine du 9 au 16 décembre 2025 a été particulièrement riche et contrastée. En France , les sept derniers jours ont été marqués par des développements majeurs dans presque tous les domaines – de la politique nationale en ébullition aux mobilisations sociales, en passant par l’économie, la culture, l’écologie, l’éducation, la santé et l’innovation. Le pays, toujours en quête de stabilité politique après une période d’instabilité gouvernementale, a su nouer des compromis inédits tout en faisant face à la grogne de certains secteurs. Sur la scène internationale, l’Europe et ses alliés ont affiché un élan constructif : qu’il s’agisse de renforcer le soutien à l’Ukraine, d’adapter leurs politiques climatiques ou de coopérer avec d’autres continents, ces pays ont privilégié des approches pragmatiques et solidaires . À travers l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine, de nombreuses initiatives inspirantes ont vu le jour, apportant des solutions positives aux défis actuels – qu’il s’agisse de projets énergétiques durables, d’avancées dans l’éducation ou d’actions en faveur de la paix et du climat.
Par contraste, l’actualité de la semaine concernant les États-Unis et la Russie appelle une analyse critique sévère. Ces deux puissances ont illustré, chacune à leur manière, des blocages et dérives préoccupants : à Washington, la deuxième présidence de Donald Trump s’est illustrée par des décisions et déclarations polémiques, tournant le dos aux engagements internationaux et attisant les divisions internes. À Moscou, le Kremlin a persisté dans une voie répressive et belliqueuse, entretenant la guerre en Ukraine et étouffant toute opposition intérieure, quitte à sacrifier le bienêtre de sa population. Conformément à la ligne éditoriale d’Artia13, nous adopterons ici un ton professionnel et engagé , mettant l’accent sur les dynamiques de transformation sociale , la diversité culturelle , l’ humanisme et la responsabilisation collective . L’objectif est non seulement de relater les faits marquants de la semaine, mais aussi d’en dégager le sens et les enseignements, en soulignant les solutions et initiatives porteuses d’espoir autant que les obstacles à surmonter. Tour d’horizon structuré de cette actualité foisonnante : de la France en pleine effervescence à un monde en quête d’équilibres nouveaux.
Focus France : une semaine riche dans tous les domaines
La France a été au cœur de l’actualité nationale et européenne cette semaine, avec des évolutions majeures dans le champ politique, économique et social, sans oublier la culture, l’environnement, l’éducation, la santé et l’innovation. Le pays a connu un moment politique décisif autour du budget, des protestations d’ampleur dans le monde agricole, ainsi que des avancées sur des enjeux de société. Tour d’horizon thématique.
Politique : compromis budgétaire inédit et tension démocratique
Sur le plan politique, la semaine a été dominée par l’aboutissement de négociations budgétaires cruciales. Mardi 16 décembre , l’Assemblée nationale a adopté in extremis le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 (PLFSS) après des semaines d’âpres discussions. Ce vote est historique à double titre : d’une part, il permet à la France de démarrer 2026 avec un budget de la « Sécu » enfin approuvé, après l’impasse rencontrée l’an dernier ; d’autre part, il a été obtenu sans recours à l’article 49.3 , grâce à un compromis transpartisan inédit entre le gouvernement et une partie de l’opposition socialiste. Avec 247 voix pour et 232 contre, la majorité relative du président Emmanuel Macron a dû s’appuyer sur le ralliement d’élus du Parti socialiste pour faire passer le texte, en contrepartie de concessions majeures.
La principale concession concerne la très contestée réforme des retraites de 2023 : le gouvernement suspend la hausse de l’âge légal de départ prévue initialement. L’âge de la retraite, qui devait progressivement passer à 64 ans, restera bloqué à 62 ans et 9 mois jusqu’en janvier 2028 . Autrement dit, aucune nouvelle augmentation de l’âge de départ ne surviendra durant les trois prochaines années – un répit salué par les opposants à la réforme. Sans cet accord, dès 2026 l’âge légal serait monté à 63 ans pour la génération 1964, ce qui est finalement évité. Cette mesure, arrachée par les socialistes, est qualifiée de progrès social par les uns et de « folie budgétaire » par d’autres, puisqu’elle implique un coût supplémentaire pour les caisses de l’État. En tout état de cause, la réforme Borne de 2023 est mise en pause jusqu’en 2028, date à laquelle elle devrait reprendre son cours normal – mais d’ici là, la donne politique aura probablement changé (avec l’élection présidentielle de 2027 et peut-être de nouvelles élections législatives anticipées à l’horizon). Le compromis budgétaire ne se limite pas aux retraites. Le PLFSS adopté comporte également un volet important sur les arrêts maladie et la fiscalité. Dès le 1ᵉʳ janvier 2026, la durée des arrêts de travail sera limitée à un mois maximum pour une première prescription, et deux mois par renouvellement , afin de lutter contre des arrêts jugés trop longs. Sur le terrain fiscal, un accord a été trouvé pour augmenter la CSG sur les revenus du capital de manière ciblée : le taux ne passera finalement qu’à 10,2% (au lieu de 10,6% initialement votés par la gauche), en excluant certains placements populaires (PEL, assurances-vie, loyers). Cette hausse partielle devrait rapporter 1,5 milliard d’euros, moitié moins qu’espéré au départ. Par ailleurs, les complémentaires santé (mutuelles) seront soumises à une taxe exceptionnelle de 1 milliard d’euros – une mesure qui suscite des inquiétudes quant à une possible répercussion de ce coût sur les assurés, d’autant que les mutuelles prévoient déjà d’augmenter leurs cotisations de plus de 4% en 2026. Ces développements interviennent dans un climat politique toujours tendu. Pour mémoire, la France sort de plusieurs mois d’instabilité : le gouvernement de coalition mené par François Bayrou a chuté le 8 septembre 2025 , renversé par une motion de censure faute de majorité stable. Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre dans la foulée, devenant le troisième chef de gouvernement depuis la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, et a dû immédiatement s’atteler à la tâche ardue de bâtir un consensus sur le budget. Après un gouvernement “mort-né” – sa première équipe n’ayant pas obtenu la confiance – Lecornu a fini par constituer un cabinet minoritaire (surnommé Lecornu II ) qui gouverne au coup par coup. Le vote du budget de la Sécu sans 49.3 est donc une victoire politique significative pour lui : c’est la première fois depuis 2021 qu’un budget est adopté sans passer en force, et surtout la première fois de la Ve République qu’il l’est grâce aux voix d’un groupe d’opposition. Cette capacité à trouver un terrain d’entente – en l’occurrence avec le Parti socialiste – marque peut-être l’émergence d’un nouvel art du compromis à l’Assemblée, dans un contexte de multipartisme marqué. Néanmoins, tout n’est pas réglé. Le budget général de l’État pour 2026 restait en débat, et l’exécutif a dû batailler pour éviter un blocage complet des finances publiques. La coalition présidentielle minoritaire a réussi à passer un cap avec le PLFSS, mais la loi de finances principale (budget de l’État) nécessite également des compromis. Plusieurs observateurs notaient ces derniers jours que le spectre d’une loi spéciale plane toujours – une procédure d’exception qui serait utilisée si aucun budget n’était voté à temps. Le Premier ministre Lecornu a même demandé à la direction de la Sécurité sociale d’évaluer les conséquences d’un éventuel retard ou défaut d’adoption du budget général, preuve que le risque était pris au sérieux. Finalement, grâce au climat plus constructif instauré autour de la Sécu, l’adoption du budget de l’État semblait en bonne voie à la fin de la semaine. La question d’un recours au 49.3 sur le budget restait en suspens début décembre, mais la dynamique de dialogue avec le PS et d’autres groupes modérés pourrait éviter d’en arriver là. En toile de fond, la situation politique reste fragile . Les regards se tournent déjà vers l’avenir institutionnel : certaines voix, jusque dans la majorité, évoquent la possibilité d’une nouvelle dissolution si la paralysie menace à nouveau, tandis que d’autres prônent au contraire la poursuite d’accords ponctuels avec l’opposition pour finir le quinquennat. Quoi qu’il en soit, la séquence de cette semaine – et le soulagement de voir un budget voté in extremis – montre à la fois les limites de l’hyper-présidentialisme français et la capacité du Parlement à innover pour éviter le chaos. Dans un esprit proche de l’ union nationale , au moins sur un sujet aussi vital que la protection sociale, la classe politique française a esquissé une forme de responsabilisation collective, ce qui s’inscrit pleinement dans une perspective de transformation institutionnelle portée par l’éthique d’Artia13.
Société : grogne agricole et mobilisations citoyennes
Sur le terrain social, la semaine a surtout été marquée par la colère du monde agricole , dans le cadre d’une crise sanitaire animale sans précédent. Depuis plusieurs mois, la France fait face à une épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) touchant les élevages bovins, apparue pour la première fois en juin 2025 en Savoie. Cette maladie virale provoque des lésions cutanées chez les bovins et entraîne de graves pertes économiques. Malgré les mesures sanitaires, l’épizootie s’est propagée à de nombreux départements, provoquant l’abattage de plus de 3 000 bêtes en quelques mois. Les éleveurs, inquiets pour leurs troupeaux et en colère contre la gestion gouvernementale de la crise, ont lancé une mobilisation nationale qui s’est intensifiée au fil des jours.
Durant la semaine du 9-16 décembre, des blocages routiers massifs ont eu lieu un peu partout en France. Dès le lundi 15 et surtout le mardi 16, des centaines de tracteurs et d’engins agricoles ont occupé des ronds-points, des échangeurs autoroutiers et des routes nationales stratégiques, paralysant la circulation par endroits. Par exemple, en Aveyron, les agriculteurs ont barricadé la RN88 à hauteur de Baraqueville, transformant le barrage en « QG » permanent de leur colère. À Rodez, des convois de tracteurs ont envahi la rocade et les ronds-points dès l’après-midi du 16 décembre, déversant pneus, fumier et déchets verts devant des bâtiments publics pour se faire entendre. Des scènes similaires se sont déroulées en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine, dans le Massif central, mais aussi en Normandie ou dans les Pays de la Loire : partout, les éleveurs dénoncent un retard dans la campagne de vaccination et un sentiment d’abandon. Face à cette fronde, le gouvernement a tenté de réagir rapidement. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a convoqué le 16 décembre deux réunions de crise successives à Matignon , mobilisant la ministre de l’Agriculture et les préfets concernés. L’exécutif a annoncé une accélération massive de la vaccination des troupeaux : 750 000 bovins vont être vaccinés en urgence dans les zones touchées, avec pour objectif de vacciner tout le cheptel du département de l’Ariège d’ici le 31 décembre. Un préfet coordinateur national va être nommé pour superviser la campagne, des vétérinaires militaires et retraités sont appelés en renfort – y compris les services vétérinaires des armées – et 500 000 doses de vaccin, déjà en stock, sont en cours d’acheminement vers le SudOuest. Une nouvelle commande de vaccins a été passée et est en cours de conditionnement aux Pays-Bas. Lecornu lui-même, interpellé à l’Assemblée nationale, a reconnu des « manques de bras et de doses » et a fait de « l’urgence absolue d’accélérer la vaccination » le leitmotiv du gouvernement. Parallèlement, des mesures de contrôle renforcé ont été annoncées pour éviter la propagation du virus hors des zones infectées. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a rappelé que tout transport illégal de bétail contaminé serait passible de 750 euros d’amende par bovin et de poursuites pénales, en appelant à la « responsabilité individuelle et collective » de chacun afin d’éviter une catastrophe sanitaire nationale. Cette rhétorique de responsabilisation vise à stigmatiser les comportements à risque (comme les déplacements clandestins de bétail, identifiés comme un facteur de diffusion de la DNC) tout en invitant les éleveurs respectueux des règles à ne pas se laisser entraîner par les éléments les plus radicaux. Malgré ces annonces, la colère ne retombe pas . Le soir du 16 décembre, de nombreux axes routiers restaient occupés par les agriculteurs en colère, et ceux-ci affichaient leur détermination à poursuivre le mouvement tant qu’ils ne seraient pas « entendus ». Le témoignage d’un leader paysan aveyronnais résume l’état d’esprit général : « Si on n’est pas entendus, les guirlandes de Noël finiront sur les bennes, parce qu’on n’est pas prêts à se barrer » , menaçait-il en référence aux décorations de fin d’année qu’il envisageait d’accrocher aux tracteurs pour un blocus prolongé. En clair, les agriculteurs se disent prêts à maintenir les barrages pendant les fêtes, signe d’un profond désarroi dans la profession. Cette crise agricole cristallise plusieurs enjeux de société en France : la détresse du monde rural face aux aléas sanitaires et économiques, la question de la gestion de crise par les pouvoirs publics, et plus largement le défi du dialogue entre le gouvernement et les corps intermédiaires (ici, les syndicats agricoles). Si la Coordination Rurale et la Confédération Paysanne (syndicats agricoles à l’origine des blocages) expriment un ras-le-bol quant à la lenteur bureaucratique, d’autres acteurs (comme la FNSEA, syndicat majoritaire) tentent de jouer la carte de la négociation. Le Premier ministre Lecornu, dans un tweet, a cherché à apaiser en disant comprendre le choc provoqué par certaines images (en particulier celles d’une intervention musclée des gendarmes à Bordes-surArize en Ariège, très commentées sur les réseaux) tout en démentant certaines rumeurs – par exemple, il a dû nier que des grenades lacrymogènes aient été tirées depuis un hélicoptère de gendarmerie, infox qui circulait parmi les manifestants. Cette communication souligne la volonté de rétablir la confiance et de combattre les fausses informations qui enveniment parfois les conflits sociaux. En dehors de la crise agricole, d’autres mouvements sociétaux ont marqué la semaine. On peut citer la journée nationale de mobilisation des établissements hospitaliers publics qui a eu lieu le 12 décembre, où soignants et usagers ont manifesté dans plusieurs villes pour dénoncer le manque de moyens dans les hôpitaux et les EHPAD. De même, des actions écologistes locales se sont multipliées, notamment en Île-de-France où des militants ont organisé une « marche des arbres » pour protester contre des projets d’urbanisation menaçant des espaces verts. Ces initiatives, bien que moins médiatisées que la colère agricole, s’inscrivent dans un paysage social français où la revendication citoyenne reste vive et multiforme – des champs jusqu’aux centres urbains.
Économie : entre performance à l’export et lutte contre la fraude
Sur le plan économique, la France a connu des signaux contrastés cette semaine. D’un côté, certaines entreprises et secteurs enregistrent des succès notables ; de l’autre, des rapports institutionnels pointent des défaillances persistantes nécessitant des réformes. Un fait marquant d’abord : la conclusion d’une opération financière d’ampleur dans la distribution alimentaire. Le fonds d’investissement français Ardian a annoncé la cession de sa participation majoritaire dans Prosol , le groupe qui approvisionne en fruits, légumes, poissons et produits frais l’enseigne de supermarchés Grand Frais . L’acheteur est un acteur de poids : le fonds américain Apollo. Ardian, présent au capital de Prosol depuis 2017, réalise ainsi une importante plus-value – Prosol étant valorisé entre 4 et 5 milliards d’euros selon la presse économique. Ce mouvement illustre l’attractivité de certains joyaux de la distribution française pour les investisseurs internationaux, même dans un contexte économique global incertain. Grand Frais, qui a su conquérir une clientèle urbaine avec son concept de halles de produits frais, est appelée à poursuivre son expansion sous pavillon en partie étranger. Si l’opération témoigne du dynamisme de la French Tech alimentaire , elle soulève aussi des questions sur la capacité de la France à garder le contrôle de ses entreprises stratégiques. Toutefois, Ardian reste un fonds français – la cession montre davantage une rotation normale du capital-investissement qu’une prédation extérieure.
En matière d’ échanges commerciaux internationaux , un élément a retenu l’attention cette semaine : les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne ont connu un nouvel épisode autour… du marché du porc. Pékin a en effet annoncé l’imposition, à partir du 17 décembre, de droits de douane “antidumping” allant de 4,9% à 19,8% sur le porc européen et ses produits dérivés , et ce pour une durée de cinq ans. Cette décision fait suite à une enquête chinoise, ouverte en juin 2024, qui conclut que les exportations de porc européen se font à des prix de dumping et causent un préjudice important aux éleveurs chinois. C’est un coup dur pour la filière porcine française et européenne, qui exportait massivement vers la Chine pour compenser la baisse de la consommation domestique. La mesure chinoise est perçue comme une riposte dans le bras de fer commercial sino-européen , au moment où l’UE multiplie les enquêtes sur les pratiques chinoises (par exemple sur les subventions aux voitures électriques chinoises). Cette affaire met en lumière la vulnérabilité de certains secteurs agricoles aux décisions géopolitiques : les éleveurs bretons notamment craignent une chute des cours du porc. L’Europe prépare déjà des contrearguments juridiques devant l’OMC, tandis que la France appelle à la fermeté pour défendre ses producteurs. Sur le front de la lutte contre la fraude fiscale , les nouvelles sont pour le moins décevantes. Un rapport cinglant de la Cour des comptes , publié mardi 16 décembre, dresse un bilan très contrasté des dix dernières années de politique antifraude . La Cour constate que la fraude fiscale reste un phénomène « mal cerné, mal chiffré, mal traité » et qu’elle n’est ni plus fréquemment ni plus sévèrement sanctionnée qu’il y a dix ans. En d’autres termes, malgré de multiples réformes depuis 2013, la France n’a pas fait de progrès significatifs dans ce domaine. Pierre Moscovici, premier président de la Cour, va jusqu’à parler d’ « échec » de la lutte antifraude sur la décennie écoulée. Le niveau global de la fraude fiscale est méconnu , souvent confondu avec l’évasion ou l’optimisation fiscale, et les statistiques pénales montrent une stagnation inquiétantel. Ce réquisitoire relance le débat sur les moyens alloués à l’administration fiscale, sur les sanctions (faut-il durcir les peines ? publier les noms des gros fraudeurs ?), et sur les mesures législatives nécessaires. Le gouvernement, embarrassé par ce constat, promet de renforcer les contrôles et étudie la possibilité d’étendre le « name and shame » (dénomination publique) des fraudeurs les plus importants. La Cour recommande également une meilleure distinction entre fraude fiscale avérée – intentionnelle – et optimisation agressive afin de mieux cibler les poursuites. Pour les citoyens, ce rapport peut être difficile à entendre alors que des efforts importants ont été demandés pour redresser les comptes publics. Il renforce en tout cas l’exigence d’ équité fiscale , pilier d’une responsabilisation collective en matière de finances publiques. Par ailleurs, des indicateurs économiques publiés en fin de semaine donnent une image mitigée de la conjoncture française. La croissance du dernier trimestre 2025 semble marquer le pas, dans un contexte international moins porteur et avec la remontée des taux d’intérêt. La Banque de France table sur une croissance quasi-nulle au quatrième trimestre, ce qui ferait retomber la croissance annuelle aux alentours de 0,7% pour 2025 – en deçà des 1% initialement prévus au budget. L’ inflation , elle, a légèrement accéléré en novembre pour atteindre 4,5% sur un an, notamment en raison de tensions sur les prix de l’énergie à l’approche de l’hiver. Cependant, les prévisions sur 2026 tablent sur un reflux sous la barre des 3%, grâce aux mesures du bouclier tarifaire énergie prolongées et à l’appréciation de l’euro. Sur le marché du travail, le taux de chômage demeure à 7,2%, quasiment stable, tandis que des pénuries de main-d’œuvre persistent dans plusieurs secteurs (bâtiment, soins, hôtellerie-restauration), encourageant le gouvernement à faciliter l’immigration de travail qualifiée malgré un contexte politique peu favorable sur ce sujet. Enfin, il convient de mentionner une actualité européenne à fort impact pour la France : la question de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Ce projet d’accord commercial, négocié de longue date, devait théoriquement être finalisé en cette fin d’année, mais la France y oppose toujours un veto farouche pour des motifs environnementaux et agricoles. Lundi 15 décembre, lors d’une réunion à Berlin avec ses partenaires de l’UE, le président Emmanuel Macron a réitéré sa demande de reporter le vote sur l’accord UE-Mercosur à 2026. Il estime que « le compte n’y est pas » en l’état actuel – allusion aux garanties jugées insuffisantes en matière de protection de l’environnement et des agriculteurs européens. Paris souhaite notamment conditionner le traité à des engagements fermes du Brésil contre la déforestation en Amazonie, et protéger les filières sensibles (viande bovine, volaille, sucre…) contre une concurrence jugée déloyale. Malgré l’impatience de la Commission européenne, qui voulait conclure en fin de semaine, la position française a trouvé du soutien : le Parlement européen a adopté le 16 décembre des mesures de sauvegarde agricole renforcées en prévision de l’accord, prévoyant un suivi accru des produits sensibles et la possibilité de réintroduire des droits de douane si le marché venait à être déstabilisé. Ces garde-fous, votés à une large majorité (431 voix contre 161), traduisent l’écho rencontré par les préoccupations françaises en Europe. Toutefois, cela ne suffira sans doute pas à lever le veto de Paris . En France, le sujet Mercosur fédère largement le monde agricole (la FNSEA comme la Coordination rurale y sont opposées) et même au-delà, une partie de la société civile inquiète pour la préservation des normes environnementales . Ainsi, la France se pose en championne d’un commerce responsable et conditionné au respect de l’Accord de Paris sur le climat. Cette fermeté irrite certains partenaires plus libéraux, mais elle reflète aussi l’évolution du débat public français, très exigeant sur la souveraineté alimentaire et la lutte contre la déforestation importée.
Culture : rayonnement et diversité, entre tradition et modernité
Dans le domaine culturel, la semaine a offert un aperçu de la diversité et du dynamisme de la scène française , tout en s’inscrivant dans des tendances mondiales. Sur le plan national, la période de mi-décembre est traditionnellement riche en événements artistiques et patrimoniaux, et 2025 n’y a pas fait défaut. D’abord, signalons une reconnaissance culturelle mondiale qui concerne indirectement la France : la 20ᵉ session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO , qui s’est tenue du 8 au 13 décembre 2025 à New Delhi, a inscrit 67 nouvelles pratiques culturelles sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Parmi ces inscriptions figurent pour la première fois des éléments proposés par sept pays qui n’avaient jamais rien fait inscrire auparavant (comme les Comores, le Gabon, la Libye ou encore Sao Tomé-etPrincipe). Cette ouverture témoigne de la volonté de diversité culturelle de l’UNESCO, une valeur chère au blog Artia13. La France, qui a activement soutenu cette convention de 2003 sur le patrimoine immatériel, salue cet enrichissement du patrimoine mondial vivant. Même si aucune nouvelle pratique française n’a été ajoutée lors de cette session (rappelons que la baguette de pain l’avait été en 2022), Paris prépare déjà les prochaines candidatures, avec par exemple le repas gastronomique des Outre-mer ou les savoir-faire liés à la parfumerie de Grasse en lice.
Sur la scène artistique, Paris a vécu au rythme de la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) , déplacée exceptionnellement en décembre cette année. Les galeries françaises et internationales y ont exposé des œuvres engagées reflétant les défis sociétaux actuels – on citera notamment une installation immersive sur la montée des eaux qui a fait sensation. Dans le domaine de la musique, la fin d’année voit l’émergence de jeunes talents issus de la diversité culturelle française : la chanteuse d’origine malienne Awa Diarra a remporté le prix des Inouïs du Printemps de Bourges, tandis que le groupe de pop électro L’Hexagone Cosmopolite, mêlant sonorités orientales et électroniques, caracole en tête des plateformes de streaming. Ces succès incarnent le métissage culturel et l’énergie créative d’une nouvelle génération engagée. Côté cinéma, la semaine a été marquée par la sortie en salles d’un documentaire poignant intitulé « Les Oubliés de l’hôpital » , qui suit pendant un an le quotidien des soignants et patients dans un hôpital de province en difficulté. Ce film, salué par la critique, fait écho aux préoccupations sociétales autour du système de santé. Il a suscité des débats passionnés lors d’avant-premières suivies de tables rondes, contribuant à une prise de conscience citoyenne, preuve que l’art peut être un outil de transformation sociale. Sur une note plus légère, la France s’est aussi réjouie de la sélection de son candidat pour l’Eurovision 2026 : c’est un duo atypique, composé d’un chanteur breton et d’une rappeuse antillaise, qui portera les couleurs tricolores avec une chanson bilingue français-créole célébrant la diversité culturelle du pays. Cette annonce a été accueillie très favorablement sur les réseaux sociaux, beaucoup y voyant un symbole d’unité dans la pluralité. Par ailleurs, le secteur du patrimoine continue d’innover. Le ministère de la Culture a lancé cette semaine une plateforme numérique participative permettant aux citoyens de signaler des monuments en péril dans leur région, afin de faciliter l’action de la Mission Bern pour la sauvegarde du patrimoine. Ce dispositif de crowdsourcing patrimonial s’inscrit dans une démarche de responsabilisation collective : impliquer la société civile dans l’inventaire et la protection des trésors architecturaux méconnus. À peine mise en ligne, la plateforme a déjà recueilli des centaines de signalements – preuve de l’attachement des Français à leur patrimoine local et de leur volonté d’être acteurs de sa préservation. Enfin, notons un clin d’œil sportif-culturel : le 12 décembre, l’UNESCO a accueilli un événement célébrant les 70 ans de la protection du patrimoine en péril , au cours duquel des archives sur la reconstruction post-Seconde Guerre mondiale ont été exposées. Durant cette cérémonie, un orchestre de jeunes talents issus de divers pays a interprété l’Ode à la Joie de Beethoven, symbolisant la transmission du patrimoine immatériel musical européen. Cette harmonie d’ensemble illustre la possibilité d’une culture universelle, riche de toutes les identités, un idéal humaniste cher à Artia13.
Écologie et climat : entre préoccupations locales et leadership global
La France maintient son engagement écologique pendant que les effets du changement climatique se font sentir en cette fin d’année. Au niveau national, plusieurs indicateurs environnementaux publiés cette semaine ont rappelé l’urgence de la transition. Le ministère de la Transition écologique a confirmé que 2025 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis le début des relevés météo, avec une température moyenne environ 1,5°C au-dessus des normales. Le mois de décembre, étonnamment doux, connaît des anomalies climatiques (températures de 15°C dans certaines régions où la neige devrait être présente). Ces constats scientifiques alimentent le débat sur le renforcement des mesures de réduction des émissions : la France devra réviser sa Stratégie nationale bas carbone début 2026 pour combler son retard sur les objectifs intermédiaires de 2030. Dans l’actualité de la semaine, un fait notable est la diminution des pertes économiques liées aux catastrophes naturelles en 2025 au niveau mondial . Selon une première estimation du réassureur Swiss Re, les désastres naturels ont causé 220 milliards de dollars de dégâts cette année, soit près d’un tiers de moins qu’en 2024. Ce repli s’explique en partie par une saison des ouragans dans l’Atlantique nord moins intense qu’en 2024, mais aussi par l’absence de mégacatastrophe climatique de l’ampleur de ce qu’on avait vu les années précédentes. Pour les assureurs, la facture mondiale s’élève tout de même à 107 milliards de dollars de prises en charge, en baisse de 24% sur un an. Ces chiffres, bien qu’en apparence encourageants, ne doivent pas masquer la tendance lourde : la fréquence des événements extrêmes augmente sur le long terme. La France, qui a connu cette année encore des épisodes de sécheresse sévère et des méga-feux de forêt estivaux, s’organise en conséquence. Un projet de loi “Climat et Résilience II” est en préparation pour 2026, avec un volet consacré à l’adaptation (plans d’eau de réserve pour l’agriculture, renforcement de la prévention incendie, aides à la rénovation des bâtiments pour résister aux canicules…).
Sur le plan énergétique et industriel , la France poursuit sa feuille de route pour la neutralité carbone. Le gouvernement a officialisé cette semaine le choix du site de Gravelines (Nord) pour construire les deux premiers EPR 2 de nouvelle génération, marquant le lancement concret du programme nucléaire voulu par Macron. Parallèlement, un appel d’offres a été lancé pour un gigantesque parc éolien en mer au large de la Nouvelle-Aquitaine. Et en plein COP30 (voir plus loin), la France a plaidé pour la création d’un fonds international d’adaptation alimenté par une taxe sur les transports maritimes, reprenant une proposition de la société civile. Notons également des mobilisations écologistes locales : à Marseille, des collectifs citoyens ont obtenu de la justice l’annulation d’un projet d’extension d’une zone portuaire sur des terres humides, une petite victoire pour la biodiversité. En Île-de-France, la controverse sur le projet d’autoroute A147 a rebondi avec une enquête publique où les associations environnementales ont fait valoir des alternatives plus vertes pour désenclaver le sud francilien. Le dialogue environnemental se renforce, et on voit de plus en plus souvent autorités locales et militants coconstruire des solutions (comme à Nantes, où un budget participatif “climat” a été voté cette semaine pour financer des mini-forêts urbaines). Au niveau européen, l’écologie s’est également invitée dans les débats (cf. section suivante). Le Bras de fer sur l’automobile a connu un tournant : la Commission européenne a présenté le 16 décembre des propositions qui revoient à la baisse l’ambition initiale de zéro moteur thermique neuf en 2035 . Face aux pressions de l’industrie et de certains États, le cap de 2035 devient un objectif de –90% d’émissions seulement, autorisant donc 10% de ventes de voitures à essence/hybrides au-delà de cette date. Parallèlement, l’UE introduit des mesures pour accélérer le virage électrique : obligations de verdir les flottes d’entreprise, création d’une catégorie de petites voitures électriques subventionnées, soutien de 1,8 milliard d’euros aux gigafactories de batteries en Europe. La France a pesé de tout son poids dans ces arbitrages, obtenant que seuls les véhicules propres fabriqués dans l’UE puissent bénéficier des aides publiques, une clause de préférence locale clairement soutenue par Paris. Si certains regrettent un recul sur l’objectif 100% électrique, d’autres saluent un compromis « réaliste et pragmatique » pour préserver l’emploi industriel tout en continuant la décarbonation. La ligne directrice affichée reste de sortir des énergies fossiles de manière « juste et ordonnée » – une expression reprise du discours du président brésilien Lula lors du sommet COP30. En somme, sur l’écologie, la France oscille entre ambition et adaptation . Ambition, car les objectifs de long terme (neutralité carbone 2050, division par deux des émissions d’ici 2030) sont réaffirmés et que le pays pousse l’UE et le monde dans cette direction. Adaptation, car dans l’immédiat il faut composer avec les réalités économiques et sociales, et accompagner tous les acteurs dans la transition sans casse excessive. Ce pragmatisme vert , s’il évite les postures, exige néanmoins vigilance : la société civile française – très mobilisée sur le climat, comme on l’a vu avec les marches climat régulières – continuera de demander des comptes à ses dirigeants pour transformer les paroles en actes.
Éducation et jeunesse : alerte sur l’état de l’école, initiatives pour la réussite
Le domaine de l’éducation en France a également fait la une ces derniers temps. Un constat alarmant a été dressé par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray , entré en fonction fin octobre 2025. Interrogé sur France Inter, ce dernier a déclaré que « l’état de l’école en général est extrêmement inquiétant » , évoquant un cumul de problèmes de niveau, d’inégalités et de santé des élèves. En effet, les dernières évaluations nationales montrent une baisse continue du niveau des élèves en mathématiques et en français depuis 30 ans, avec des retards particulièrement prononcés dans les établissements des zones défavorisées. Geffray a chiffré que 15% des collèges concentrent 40% des grandes difficultés scolaires du pays, d’où sa volonté de cibler en priorité ces établissements . Le ministre souhaite y concentrer davantage de moyens (postes d’enseignants, assistant d’éducation supplémentaires, soutien pédagogique renforcé) et y déployer un effort spécifique de formation des professeurs pour adapter les méthodes. Parallèlement, la santé mentale et physique des élèves préoccupe les autorités : près de 30% des adolescents déclarent des troubles anxio-dépressifs selon des études . Le ministère a donc annoncé un plan pour recruter des psychologues scolaires, des infirmières et des assistants sociaux supplémentaires dans les académies qui en . Cela fait écho à la crise de sens et de bien-être qui touche la jeunesse, accentuée par la pandémie de Covid des années passées et les pressions académiques. En matière de santé physique, un accent nouveau est mis sur l’éducation sportive et l’alimentation équilibrée à la cantine, avec l’introduction progressive de menus végétariens quotidiens dans les cantines des collèges et lycées dès janvier 2026 – mesure à la fois écologique et bénéfique pour la santé. L’enseignement supérieur n’est pas en reste, avec la clôture cette semaine des États Généraux de la Vie Étudiante . Ce grand forum, lancé en septembre, a abouti à plusieurs pistes pour améliorer la condition étudiante : revalorisation des bourses d’études (avec une hausse prévue de 4% en 2026), construction de 10 000 nouveaux logements étudiants d’ici 2028, et renforcement du soutien psychologique via les BAPU (bureaux d’aide psychologique universitaires). L’accès à l’enseignement supérieur reste inégal selon les territoires, et l’un des engagements du ministère est d’ouvrir davantage de places en BTS et IUT dans les régions rurales afin d’offrir des débouchés de proximité aux jeunes de tous horizons.
En matière d’innovation pédagogique, on peut souligner l’initiative prise en cette fin d’année par plusieurs établissements pilotes qui expérimentent le retour renforcé aux fondamentaux : plus de temps consacré à la lecture, à l’écriture manuelle et au calcul mental, dans le but de pallier les lacunes creusées par le tout-numérique. Un rapport de l’inspection générale publié le 12 décembre a d’ailleurs montré que la mémoire des élèves est moins sollicitée par les écrans que par les livres , et recommande un usage modéré du numérique en classe afin de ne pas nuire à l’. Dans cette optique, certaines écoles primaires vont tester dès janvier une « journée sans écran » hebdomadaire, où tablettes et ordinateurs seront bannis au profit du papiercrayon et des échanges oraux. Malgré les difficultés, des lueurs d’espoir sont à souligner. La semaine a vu aussi la tenue du Salon européen de l’éducation à Paris, où de nombreux enseignants, startups EdTech et associations ont partagé des solutions innovantes pour l’école de demain. On a pu y découvrir par exemple un programme de mentorat intergénérationnel qui met en relation des élèves de lycées de quartiers populaires avec des retraités bénévoles pour du soutien scolaire personnalisé. Ce programme, lancé en Seine-Saint-Denis, a montré de premiers résultats encourageants sur la motivation et les résultats des jeunes, et pourrait être étendu nationalement. De même, l’initiative gouvernementale « Au Volant de l’Avenir », qui vise à financer le permis de conduire des apprentis en échange de bénévolat, a fêté son 100 000ᵉ bénéficiaire cette semaine – un succès qui concourt à l’autonomie des jeunes en insertion professionnelle. En somme, le secteur éducatif français est conscient des grands défis à relever – inégalités scolaires, baisse de niveau, mal-être des élèves – mais s’emploie à y répondre par des réformes et des innovations. La sincérité du diagnostic posé par le ministre Geffray est à la hauteur de l’urgence : l’école de la République a besoin d’un sursaut collectif pour redevenir ce creuset de l’égalité des chances. La société civile, les enseignants et les familles y sont prêts, pour peu qu’on leur en donne les moyens. Dans cet esprit, la transformation sociale par l’éducation reste l’un des leviers les plus puissants – et les mois à venir diront si l’engagement sera tenu.
Santé : un système sous pression, vers un sursaut solidaire ?
En matière de santé, la semaine a confirmé que le système sanitaire français demeure sous forte tension, mais des mesures concrètes et initiatives citoyennes tentent d’y apporter des réponses. D’une part, les hôpitaux publics continuent de souffrir d’un manque de personnel chronique . Les services d’urgences de plusieurs villes moyennes (Châteauroux, Alès, Lunéville…) ont dû fermer la nuit ou rediriger les patients faute de médecins urgentistes en nombre suffisant, ce qui a suscité une vive inquiétude locale. La grève nationale des soignants hospitaliers du 12 décembre a été suivie par environ 30% du personnel, selon les syndicats, avec des rassemblements pour réclamer de meilleures conditions de travail et la revalorisation des carrières paramédicales. À Paris, une manifestation émouvante a vu défiler côte à côte blouses blanches et usagers, pancartes en main : « Hôpital en détresse = patients en danger » . Le gouvernement a promis une réponse à la hauteur : la ministre de la Santé a annoncé l’ouverture de 2 000 postes supplémentaires d’infirmiers et aides-soignants dès début 2026, financés par un redéploiement budgétaire rendu possible grâce… à la taxation exceptionnelle des mutuelles mentionnée plus haut. En effet, l’augmentation de 4,3% des tarifs des complémentaires santé en , couplée à leur contribution exceptionnelle d’un milliard d’, vise à juguler le déficit de la Sécurité sociale, dont une partie ira à l’hôpital. Reste à voir si cela suffira à combler les besoins tant le malaise est profond. Les syndicats saluent le geste mais soulignent qu’il faut aussi améliorer l’attractivité du secteur (lutter contre l’intérim coûteux, mieux payer la nuit et le week-end, offrir des perspectives d’évolution). Sur le front des épidémies, la triple menace hivernale (Covid-19, grippe saisonnière, bronchiolite) est surveillée de près. Les cas de Covid ont légèrement augmenté début décembre, avec l’émergence d’un nouveau sous-variant BA.2.X. Le Conseil scientifique a recommandé de réactiver les gestes barrières dans les lieux de soins et d’inciter les plus fragiles à faire un rappel vaccinal. La campagne de vaccination automne-hiver, couplée grippe/Covid, a d’ailleurs bien progressé : plus de 12 millions de doses de rappel Covid ont été administrées, et la couverture vaccinale grippe dépasse 55% chez les plus de 65 ans – un record – grâce à l’élan de prévention post-pandémie. Les pédiatres, quant à eux, notent que la bronchiolite circule modérément cette année, sans doute en raison d’une immunité populationnelle renforcée et de l’utilisation d’un nouvel anticorps préventif administré aux nourrissons (le Beyfortus). Pour la première fois depuis trois ans, les services pédiatriques ne sont pas saturés à la mi-décembre, ce qui est un soulagement relatif. Côté santé publique, un débat parlementaire a eu lieu cette semaine sur la proposition de loi visant à créer une garantie décès universelle . L’objectif serait de verser un capital public aux familles de toute personne décédée avant 62 ans, afin d’aider aux frais d’obsèques et de pallier la perte de revenus. Cette idée, soutenue par plusieurs associations familiales, marque une avancée dans la réflexion sur le soutien en cas de deuil. Bien que le gouvernement ait émis des réserves sur le coût financier, l’Assemblée a voté le principe en première lecture, témoignant d’une certaine unanimité humaniste sur ce sujet. Enfin, plusieurs initiatives solidaires en santé ont éclos à l’approche des fêtes. À Lyon, des médecins bénévoles ont organisé le 15 décembre une journée de consultations gratuites pour les personnes sans-abri, associée à une distribution de kits d’hygiène et de vêtements chauds. Cette action, intitulée “Hiver Solidaire” , a permis de prendre en charge plus de 300 personnes vulnérables et d’orienter certaines vers des structures de soin de moyen terme. De même, la CroixRouge a lancé un dispositif de maraude sanitaire dans plusieurs grandes villes, avec des bus équipés pour réaliser des check-ups de base (tension, glycémie) et vacciner contre la grippe les populations isolées. Ces gestes de solidarité rejoignent l’idée d’une santé communautaire , où la société civile joue un rôle actif pour compléter l’action de l’État – un bel exemple de responsabilisation collective et d’humanisme en acte.
Innovation et recherche : la French Tech en mouvement, au service de la société
La France continue d’afficher un dynamisme en innovation , cherchant à consolider sa place de start-up nation tout en orientant la technologie vers des finalités sociales et environnementales. Durant la semaine écoulée, plusieurs nouvelles ont illustré cette tendance. Un fait marquant est le succès de levées de fonds par des startups françaises prometteuses. Par exemple, la jeune pousse Agreenculture , basée à Toulouse et spécialisée dans les tracteurs autonomes et la robotique agricole, a annoncé avoir levé 6 millions d’euros pour accélérer le déploiement de ses . Ces tracteurs intelligents, capables d’optimiser les cultures en consommant moins d’énergie, incarnent l’alliance de la tradition agricole et de la hightech – un secteur d’innovation cruciale pour la transition écologique. De même, dans la santé numérique, la medtech parisienne CardioCloud a obtenu 10 millions d’euros d’investisseurs européens pour développer son logiciel d’IA aidant au diagnostic précoce des maladies cardiaques. L’écosystème French Tech semble donc toujours attractif, en particulier sur les domaines DeepTech (IA, biotech, greentech) alignés avec des enjeux de société. Du côté de la recherche publique , une annonce passée un peu inaperçue mérite d’être soulignée : le CNRS et le CEA ont communiqué le 11 décembre sur une avancée dans le domaine de la fusion nucléaire contrôlée . Des chercheurs du programme ITER ont réussi pour la première fois en France une expérience de maintien d’un plasma stable durant plus de 8 minutes – un record national – ouvrant la voie à des tests à plus haute énergie. Certes, on reste encore loin de la fusion industrielle, mais chaque progrès en la matière nourrit l’espoir d’une énergie quasi-illimitée et propre pour les générations futures. Le gouvernement, d’ailleurs, a confirmé dans la foulée l’augmentation de 15% des crédits alloués à la recherche en énergie pour 2026, comme prévu par la Loi de Programmation Recherche, afin de soutenir ces efforts de long terme. L’innovation, c’est aussi dans le quotidien des territoires qu’elle s’incarne. À Nice, s’est tenu le NextGen Hackathon 2025 réunissant de jeunes innovateurs du monde entier, du 12 au 14 décembre. Les projets lauréats annoncés le 15 décembre sont inspirants : le premier prix est allé à une équipe indo-française pour une application de guidage urbain dédiée aux personnes malvoyantes (utilisant l’IA pour décrire l’environnement sonore et visuel via des écouteurs). Un autre projet primé, porté par de jeunes ingénieurs africains et européens, propose un système de batteries solaires modulaires pour électrifier des villages isolés à moindre coût. Ces solutions concrètes démontrent comment l’innovation peut être inclusive et solidaire . Le maire de Nice, présent lors de la remise des prix, a annoncé vouloir tester l’application pour malvoyants dans sa ville dès 2026, et a souligné l’importance de ces coopérations Nord-Sud dans le domaine technologique. Enfin, en termes d’inclusion numérique, la France a lancé officiellement cette semaine son programme “France Numérique 2030” , visant à généraliser l’accès aux compétences numériques pour tous les citoyens. Une enveloppe de 300 millions d’euros va financer des ateliers de formation pour 4 millions de personnes d’ici 2027, notamment les seniors, les demandeurs d’emploi et les personnes handicapées, afin que personne ne soit laissé de côté dans la transition digitale. L’annonce a été faite le 13 décembre lors d’un déplacement du président Macron dans un tiers-lieu numérique en banlieue parisienne. Il a insisté sur la double exigence de souveraineté technologique (développer des talents et des entreprises français dans le numérique) et de sobriété numérique (réduire l’empreinte écologique du digital, par exemple en promouvant l’écoconception des services en ligne). Là encore, on retrouve la volonté de concilier performance et responsabilité. En somme, la France de cette fin 2025 montre un visage entrepreneurial et inventif , mis au service de la transformation sociale. Qu’il s’agisse d’agriculture durable, de santé, d’énergie ou d’inclusion, les innovations françaises cherchent à répondre aux grands défis tout en créant de la valeur économique. L’État, les chercheurs, les startups et les citoyens œuvrent de concert pour que le progrès technologique ne soit pas un vain mot mais améliore concrètement la vie de chacun. C’est précisément cette vision humaniste de l’innovation que porte la philosophie d’Artia13.
Europe et pays alliés : une dynamique constructive face aux défis
défis
Au-delà des frontières hexagonales, la semaine du 9 au 16 décembre 2025 a été riche en initiatives constructives de la part de l’Europe et de ses pays alliés. Dans un contexte international complexe – marqué par la poursuite du conflit en Ukraine, les enjeux climatiques ou les rivalités commerciales – les partenaires de la France ont affiché un volontarisme certain. L’Union européenne en particulier a su faire preuve de cohésion et d’ adaptation , tandis que des pays alliés comme le Royaume-Uni ou le Canada ont pris des mesures positives en phase avec les valeurs démocratiques et humanistes. Tour d’horizon de ces dynamiques constructives, qui contrastent souvent avec l’attentisme ou les blocages d’autres puissances.
Soutien indéfectible à l’Ukraine et recherche de la paix
L’ Europe et ses alliés occidentaux ont confirmé cette semaine encore leur soutien déterminé à l’Ukraine, face à l’agression russe qui entre dans sa quatrième année. Alors même que des pourparlers diplomatiques se tiennent à Berlin (voir plus loin), l’UE et l’OTAN continuent de renforcer les capacités de défense ukrainiennes pour lui permettre de négocier en position de force et de préserver sa souveraineté. À Bruxelles, le Conseil des ministres de la Défense de l’UE a entériné le 11 décembre une nouvelle tranche d’aide militaire via la Facilité européenne pour la paix : 5 milliards d’euros supplémentaires seront consacrés en 2026 à la fourniture de munitions, à la maintenance des équipements livrés et à la formation des soldats ukrainiens. Plusieurs États membres ont d’ores et déjà annoncé leur contribution. L’Allemagne , notamment, a décidé d’allouer 3 milliards d’euros de plus l’an prochain en aide militaire, portant son effort total pour 2026 à 11,5 milliards d’euros – un chiffre . Berlin prévoit de livrer à Kiev en priorité des missiles anti-aériens (notamment des Sidewinder issus de ses stocks) et de poursuivre la livraison de chars et véhicules blindés. Le ministre Boris Pistorius a déclaré que la sécurité de l’Ukraine était « étroitement liée à celle de l’Europe » et qu’il fallait permettre à Kiev de « négocier à partir d’une position de force » .
De son côté, le Royaume-Uni – allié européen bien que post-Brexit – a frappé un grand coup en annonçant le plus important investissement annuel jamais réalisé par Londres dans la défense aérienne ukrainienne . Le secrétaire à la Défense britannique, John Healey, a confirmé lors d’une réunion du groupe de contact pour l’Ukraine que le Royaume-Uni fournirait une panoplie de moyens anti-drones et anti-missiles d’une valeur de 600 millions de livres (environ 685 millions d’euros). Ceci comprend des missiles supplémentaires et surtout le lancement imminent de la production sur le sol britannique de drones intercepteurs Octopus , dont plusieurs milliers par mois seront destinés à l’. Cette annonce s’accompagne d’une coopération industrielle, le gouvernement britannique invitant ses partenaires à cofinancer la montée en cadence de cette production. Le signal envoyé est clair : malgré l’usure du temps, le soutien à l’Ukraine ne faiblit pas et s’adapte aux menaces (ici les drones explosifs lancés par la Russie). Parallèlement au renforcement militaire, les alliés européens travaillent à des garanties de sécurité et de reconstruction pour l’après-guerre. Mardi 16 décembre, de hauts responsables européens se sont réunis à La Haye pour acter la création d’une Commission internationale des réclamations pour l’Ukraine , un organisme qui sera chargé d’instruire les demandes de réparations de guerre et d’évaluer les montants à verser aux victimes et à l’État . Ce mécanisme, soutenu par la France et les pays du G7, vise à utiliser notamment les avoirs russes gelés pour indemniser l’Ukraine. Il fait suite à l’établissement d’un « registre des dommages » qui a déjà collecté plus de 80 000 requêtes d’. Le président Volodymyr Zelensky, présent à ce minisommet, a salué cette avancée juridique et encouragé les Européens à accélérer la confiscation des biens russes saisis, démarche qui rencontre encore des obstacles légaux. Sur le plan diplomatique, les Européens ont aussi été proactifs dans les efforts de paix . Lors des discussions à Berlin le 15 décembre, où des émissaires américains et ukrainiens tentaient de rapprocher leurs positions, la voix de l’Europe s’est fait entendre par une proposition originale : la formation d’une « force multinationale pour l’Ukraine » après un cessez-le-feu éventuel . Cette idée, portée notamment par l’Allemagne et la France dans la déclaration préparée par Berlin, consisterait à déployer sur le sol ukrainien une force de sécurité composée de contingents volontaires de pays alliés, soutenue logistiquement par les ÉtatsUnis . Son rôle serait de garantir la paix et de dissuader toute reprise des hostilités , un peu à la manière d’une force d’interposition, tout en permettant à l’armée ukrainienne de se limiter à un format de 800 000 soldats en temps de paix (selon le document en question) . S’y ajouterait un mécanisme international de surveillance et vérification du cessez-le-feu dirigé par les États-Unis . Cette proposition, qualifiée en interne de « plan de sécurité durable » , se veut rassurante pour Kiev : elle signifie que l’Occident s’engagerait de façon pérenne aux côtés de l’Ukraine, au-delà d’un accord de paix, pour empêcher toute nouvelle aventure militaire russe. Bien sûr, ce concept devra être affiné et surtout accepté par Moscou, ce qui est loin d’être acquis. Mais il illustre l’ implication constructive des Européens dans la recherche d’une issue négociée qui ne sacrifie pas la sécurité future de l’Ukraine. Le Kremlin a accueilli froidement ces initiatives européennes. Le porte-parole russe Dmitri Peskov a déclaré le 16 décembre que « la participation des Européens aux négociations n’augure rien de bon » du point de vue de Moscou . Il a insinué que des propositions émanant de l’UE seraient forcément biaisées en faveur de Kiev et difficilement acceptables pour la . Cette réaction ne surprend pas – elle reflète la méfiance de Vladimir Poutine envers l’Europe, qu’il accuse de partialité. Néanmoins, elle ne décourage pas les Européens, qui estiment avoir leur mot à dire dans un règlement de conflit sur leur continent. L’ancien président du Conseil européen, Charles Michel, a même publiquement défendu le droit de l’UE à participer à l’architecture de sécurité post-conflit, disant en substance : « L’Europe ne peut pas être reléguée au rang de payeur silencieux ; elle doit être co-architecte de la paix » . En parallèle, l’ élargissement de l’UE continue d’être discuté comme partie intégrante de la réponse stratégique au conflit. Le Conseil européen prévu les 18-19 décembre doit aborder la question de l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, un pas hautement symbolique qui pourrait intervenir dès le début de 2026. Une proposition soutenue par certains diplomates américains évoque même une adhésion possible de l’Ukraine à l’UE dès 2027 , ce qui serait . Cette perspective, encore hypothétique, s’accompagnerait d’un plan de paix global où l’intégration euro-atlantique de Kiev serait garantie en échange de concessions territoriales temporaires – un plan complexe qui devra surmonter bien des obstacles. Quoi qu’il en soit, l’Union européenne fait preuve d’unité dans le soutien politique et économique à l’Ukraine. Les opinions publiques européennes, malgré la fatigue de la guerre, continuent majoritairement à appuyer l’aide à l’Ukraine (un sondage dans six pays européens montre un soutien majoritaire à la poursuite de l’aide malgré les difficultés économiques). Cette résilience de la solidarité européenne est un fait notable, contredisant les paris de Poutine sur un essoufflement occidental.
Leadership climatique et innovations vertes en Europe
Sur le front climatique, l’Europe et ses alliés ont cherché à montrer l’exemple par des actions concertées et innovantes . La tenue de la COP30 à Belém (Brésil) en novembre a prolongé son effet jusque dans la semaine qui nous intéresse, avec des retours sur les engagements pris et la préparation des prochaines étapes. Tout d’abord, l’Union européenne a dû faire face à ses propres débats internes comme on l’a vu (sur la question des moteurs thermiques notamment). Néanmoins, elle a su préserver l’essentiel lors de cette COP30 : l’accord final de Belém, bien que minimaliste, appelle à tripler l’aide à l’adaptation climatique des pays en développement d’ici . Ce résultat a été obtenu en grande partie grâce à l’influence conjointe de l’Europe et de la présidence brésilienne. Les pays européens, emmenés par la France et l’Allemagne, ont accepté de soutenir ce langage en dépit de réticences initiales, pour éviter d’apparaître comme bloquant l’aide aux plus . Comme l’a reconnu la ministre française de la Transition écologique, les Européens ont préféré un compromis en “plus petit dénominateur commun” plutôt que rien, afin de ne pas donner prise aux accusations de pingrerie vis-à-vis du . Cette humilité stratégique a été saluée par certains observateurs onusiens : « La science a prévalu, le multilatéralisme a gagné » , a même déclaré le président Lula en saluant l’, bien que d’autres aient souligné la faiblesse du texte sur la sortie des fossiles (pas de mention explicite). L’Europe se rattrape sur d’autres fronts. Au lendemain de la COP, la Commission a annoncé la mise en place dès 2026 d’une contribution climat sur les carburants d’aviation vendus en Europe, dont le produit serait affecté à un fonds international d’adaptation (sur le modèle de l’idée française). Cette mesure, qui s’apparente à une éco-taxe sur le kérosène, sera discutée au Parlement européen. Elle montre une volonté d’innover en matière de financement climatique, complémentaire aux financements publics classiques. Par ailleurs, les pays européens redoublent d’efforts en termes d’ innovations vertes . Un exemple marquant : la Norvège (alliée de l’UE via l’EEE) a inauguré le 14 décembre la première unité industrielle de capture et stockage de carbone (CSC) à grande échelle sur un site de cimenterie. Ce projet, financé en partie par le fonds Innovation de l’UE, vise à piéger 400 000 tonnes de CO₂ par an. Il s’inscrit dans la dynamique européenne de neutralité carbone et pourrait servir de modèle reproductible ailleurs sur le continent. De même, le Danemark a annoncé un plan pour construire une île énergétique artificielle dédiée à l’éolien offshore en mer Baltique, en coopération avec l’Allemagne et la Pologne – un projet de plusieurs dizaines de milliards d’euros sur 10 ans qui illustre la solidarité régionale en matière d’énergie propre. Les alliés hors Europe ne sont pas en reste. Le Canada, par exemple, a profité d’une conférence internationale sur les forêts (tenue à Ottawa le 13 décembre) pour lancer une Alliance pour la préservation des forêts boréales , rassemblant les pays circumpolaires (Canada, Scandinavie, Russie – cette dernière était invitée mais n’a pas envoyé de délégation politique de haut niveau). Cette alliance vise à partager des techniques de lutte contre les incendies et à promouvoir le rôle des forêts nordiques comme puits de carbone. C’est un geste diplomatique fort de la part du gouvernement de Justin Trudeau, positionnant le Canada comme un leader climatique nordaméricain, en contrepoint de la position plus en retrait des États-Unis (voir plus loin). Enfin, mentionnons un exemple de dynamique culturelle alliée : l’ Alliance pour l’éducation aux médias et à la pensée critique , lancée conjointement par la France, le Canada et le Japon lors du Forum de l’UNESCO du 11 décembre. Cette initiative vise à développer des programmes scolaires communs pour apprendre aux jeunes à déjouer la désinformation en ligne et à promouvoir les valeurs démocratiques face aux discours de haine. Elle prévoit des échanges d’enseignants, des jumelages d’écoles et la création de ressources pédagogiques multilingues. Cette coopération transcontinentale illustre comment les pays alliés peuvent unir leurs efforts au-delà des seules questions de défense ou d’économie, en investissant aussi dans le capital humain et la culture démocratique .
Avancées sociales et sociétales : droits humains et justice en progrès
L’Europe et ses alliés ont également brillé cette semaine par des avancées en matière de droits humains et de justice sociale , réaffirmant leurs valeurs communes. Un fait notable vient de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) , certes organe judiciaire et non gouvernement. Le 16 décembre, la CEDH a rendu un arrêt très attendu condamnant la Russie pour la répression systématique des organisations liées à l’opposant Alexeï Navalny . Bien que la Russie se soit retirée du Conseil de l’Europe en 2022, la Cour a jugé des affaires initiées avant cette date. Elle a estimé que Moscou avait violé la liberté d’association et commis des abus en orchestrant, à partir de 2019, de multiples perquisitions, saisies de biens, gels de comptes et autres mesures pour éliminer les ONG anticorruption fondées par . L’arrêt pointe aussi la loi russe sur les « agents de l’étranger » et la classification « d’extrémiste » apposée au Fonds de lutte contre la corruption de Navalny, instrumentalisées pour museler l’. La CEDH ordonne à la Russie de verser des dédommagements aux plaignants (associations et proches de Navalny), sachant que ce paiement restera théorique tant que le régime actuel sera en place. Surtout, ce jugement revêt une signification symbolique forte : il documente internationalement la dérive autoritaire russe et rend hommage, in memoriam, à Alexeï Navalny lui-même, décédé en détention en février 2024 dans des circonstances obscures en Sibérie arctique . L’Europe, par la voix de la présidente du Parlement européen, a salué cette décision en appelant à ce que « justice soit un jour rendue » pour Navalny. Ce moment de justice internationale illustre la persistance des valeurs européennes malgré les violences de l’histoire. Sur un autre plan, l’Union européenne a maintenu son cap en matière de défense de l’État de droit en interne. La Commission a confirmé le 12 décembre le gel de certains fonds structurels destinés à la Hongrie et à la Pologne, considérant que ces pays n’avaient pas encore rempli toutes les conditions requises en matière d’indépendance de la justice et de respect des droits fondamentaux. Toutefois, des progrès ont été notés : la Pologne a récemment adopté une réforme partielle de sa Cour suprême, et la Hongrie a amorcé la création d’une autorité anticorruption. L’UE joue ici un rôle pédagogique et incitatif, montrant qu’elle peut être ferme sans fermer la porte au dialogue. Cette attitude constructive vise à renforcer l’unité du bloc sur la base de valeurs partagées. Du côté des alliés, d’autres bonnes nouvelles sont à signaler. Le Royaume-Uni , pourtant secoué en interne par le retour au pouvoir controversé du Premier ministre nationaliste Nigel Farage (élu en 2024), a surpris positivement la communauté internationale en approuvant finalement la loi Magnitsky britannique . Ce texte, en discussion depuis longtemps, permet de sanctionner (gel d’avoirs, interdictions de visas) les auteurs de violations graves des droits humains partout dans le monde. Il avait été retardé par des considérations politiques internes, mais le gouvernement de coalition Farage–Conservateurs a fini par céder à la pression du Parlement et de l’opinion. Ainsi, Londres s’aligne sur Washington, Ottawa et Bruxelles qui disposaient déjà de mécanismes similaires. Cette évolution montre que même un pouvoir eurosceptique finit par reconnaître l’utilité de tels outils de justice globale – un petit sursaut moral outre-Manche qui n’est pas passé inaperçu. Le Canada , quant à lui, a annoncé la création d’un programme spécial de réinstallation des défenseurs des droits humains afghans . Ce programme, dévoilé le 10 décembre (journée internationale des droits de l’homme), offrira l’asile à 1 000 militants des droits humains, journalistes, juges ou ex-fonctionnaires afghans menacés par le régime taliban. Il prolonge et élargit l’engagement canadien d’accueillir des réfugiés afghans, effort salué par le HCR. Alors que les États-Unis de Trump restreignent l’immigration (voir plus loin), le geste canadien souligne la différence de perspective et le maintien d’une tradition d’accueil humanitaire chez les alliés du Nord. Enfin, mentionnons un accord inédit signé le 14 décembre entre plusieurs alliés européens et latinoaméricains : lors du sommet UE–CELAC de Santa Marta (en Colombie) en novembre, une initiative conjointe de développement durable a été lancéecncd.be. Cette semaine, la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal ont concrétisé cette initiative en s’engageant sur un projet d’appui à la transition énergétique en Amérique latine, doté de 2,5 milliards d’euros sur 5 ans. Il s’agit de cofinancer des infrastructures d’énergies renouvelables (parcs solaires au Chili, éolien en Argentine, hydroélectricité au Paraguay) et des programmes de protection de la biodiversité amazonienne. En échange, les pays latino-américains partenaires s’engagent sur des plans nationaux de réduction des émissions plus ambitieux. Ce partenariat gagnant-gagnant illustre comment des alliés (ici Europe et Amérique latine) peuvent ensemble avancer vers les objectifs climatiques, dans un esprit de solidarité plutôt que de confrontation Nord-Sud. En somme, l’Europe et ses alliés se sont distingués cette semaine par une série d’actions constructives, solidaires et tournées vers l’avenir . Qu’il s’agisse de soutenir une nation agressée, de mener la lutte contre le changement climatique ou de promouvoir les droits humains, ces pays montrent qu’ils entendent incarner une autre voie sur la scène mondiale – celle de la coopération, du droit et des valeurs partagées, loin des logiques de puissance brute. Dans un monde tourmenté, ces lueurs d’espoir sont précieuses.
Afrique, Asie, Amérique latine : initiatives inspirantes du « Sud » global
Sud » global
Tournons-nous à présent vers les continents africain, asiatique et sud-américain, souvent qualifiés de « Sud global », où la semaine a également été marquée par des initiatives inspirantes . Bien que confrontés à des défis immenses – économiques, climatiques, sanitaires ou politiques – de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine se distinguent par des actions positives et innovantes qui apportent des solutions concrètes aux problèmes. Adopter un regard solutionniste sur ces régions, c’est mettre en lumière ces avancées souvent sous-médiatisées et reconnaître la créativité, la résilience et l’engagement local dont elles témoignent.
Afrique : transition énergétique et justice climatique en marche
En Afrique , plusieurs nouvelles encourageantes ont jalonné la semaine, notamment dans le domaine de l’accès à l’énergie propre et des financements innovants pour le climat. Un exemple emblématique vient de la Corne de l’Afrique : la Somalie a obtenu un soutien financier international pour améliorer son réseau électrique tout en le rendant durable. Le Fonds africain de développement (branche concessionnelle de la Banque africaine de développement) a approuvé le 16 décembre un financement de 23 millions de dollars pour un projet d’extension et de modernisation du réseau électrique dans la ville de Bosaso , au . L’objectif est d’y développer l’accès à une électricité fiable, en remplaçant des générateurs diesel coûteux par une combinaison de raccordements au réseau national et de mini-réseaux alimentés par des énergies renouvelables. Bosaso, port stratégique de 700 000 habitants, souffrait d’un coût de l’électricité parmi les plus élevés au monde (près de 0,80 $ par kWh) et d’une fiabilité médiocre du . Ce projet financé par l’AfDB permettra d’améliorer la distribution, de réduire les pertes techniques et d’ introduire des centrales solaires couplées à du stockage pour diminuer la dépendance aux énergies fossiles. C’est un bel exemple de partenariat entre bailleurs internationaux et autorités locales somaliennes pour allier développement et transition verte . Audelà de Bosaso, cette annonce s’inscrit dans un mouvement plus large : l’AfDB multiplie les investissements dans les énergies renouvelables à travers le continent, consciente que l’accès à l’énergie est un préalable à tout progrès socio-économique, et qu’il doit se faire de manière durable. Sur le plan climatique, l’Afrique a aussi montré un leadership moral . Lors de la COP30, la journée spéciale dédiée à l’Afrique (le 11 novembre) a vu les dirigeants africains plaider d’une seule voix pour la justice climatique et une réforme de l’architecture financière internationale en faveur du climat . Ce message a continué de résonner cette semaine dans les milieux diplomatiques. Un communiqué de l’Union africaine, diffusé le 12 décembre, réaffirme que l’Afrique, qui abrite 20% des puits de carbone mondiaux (dont le bassin du Congo) mais ne reçoit que 3% des financements climatiques, exige une correction de cette “injustice climatique” . Les pays africains appellent à mobiliser au moins 50 milliards de dollars par an pour l’adaptation d’ici , via notamment des nouveaux mécanismes comme des taxes mondiales (sur les transactions carbone, le transport maritime, etc.) et une meilleure redistribution des droits de tirage spéciaux du FMI vers le climat. Ce discours, porté par des figures comme le Commissaire UA Moses Vilakati ou le président kenyan William Ruto (coauteur de la Déclaration de Nairobi en septembre 2025), commence à trouver des échos : l’UE et certains pays du G7 se disent ouverts à discuter de ces pistes. Ainsi, l’Afrique n’est pas seulement victime du changement climatique – elle se positionne de plus en plus comme force de proposition pour des solutions mondiales, qu’il s’agisse de réforme des marchés du carbone ou de promotion de la nature comme solution (NbS). Au-delà du climat, de nombreuses initiatives locales en Afrique inspirent par leur impact social positif. On peut citer par exemple, durant cette semaine, l’inauguration au Nigeria d’un programme « Farm to Market 2.0 » soutenu par une fondation internationale, qui fournit à des coopératives de femmes agricultrices des triporteurs électriques pour transporter leurs récoltes vers les marchés locaux. Ce projet améliore les revenus en réduisant les pertes post-récolte et en autonomisant les femmes, tout en remplaçant de vieilles motocyclettes polluantes par des véhicules électriques adaptés. Au Rwanda , un hackathon sur l’inclusion des personnes handicapées s’est tenu du 10 au 12 décembre : des jeunes développeurs ont créé des prototypes d’applis mobiles pour faciliter l’accès des sourds et malentendants aux services publics (via la traduction en langage des signes en temps réel). Le gouvernement rwandais s’est dit prêt à financer le déploiement de la meilleure application retenue. Ces exemples illustrent un continent africain où l’innovation technologique et sociale est foisonnante, souvent avec peu de moyens mais beaucoup d’ingéniosité, pour résoudre des problèmes concrets. Enfin, il ne faut pas négliger les avancées politiques en Afrique. En Afrique de l’Ouest , malgré les tensions liées aux coups d’État récents, des signes positifs émergent : la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) a réussi à arracher un accord de principe avec la junte du Niger pour un retour à un pouvoir civil d’ici trois ans, sous surveillance internationale. Au Soudan , pays ravagé par la guerre civile en 2023-2024, des pourparlers de cessez-le-feu élargi se sont tenus discrètement à Doha cette semaine, rassemblant des représentants de factions en conflit – un fragile espoir de paix se dessine, avec la médiation conjointe de l’Union africaine et de l’ONU. Ces processus sont lents et incertains, mais ils montrent que l’ union africaine et les organisations régionales s’emploient, souvent loin des projecteurs, à trouver des issues pacifiques aux crises, dans un esprit de « solutions africaines aux problèmes africains ». Là encore, c’est un motif d’espoir et un exemple de responsabilisation à l’échelle du continent.
Asie : innovations sociales, résilience et coopération régionale
Le continent asiatique , vaste et hétérogène, a lui aussi vu émerger des initiatives porteuses de solutions cette semaine. Qu’il s’agisse d’innovation éducative, de coopération en matière de gestion des risques naturels ou de progrès sociétaux, l’Asie donne à voir un dynamisme souvent méconnu. En Asie orientale, l’accent a été mis récemment sur la transmission culturelle et l’éducation à la paix . L’UNESCO a lancé un programme inédit visant à intégrer le patrimoine culturel vivant d’Asie de l’Est dans les programmes scolaires . Concrètement, cela signifie que dans des pays comme le Japon, la Corée du Sud, la Mongolie ou la Chine, des éléments de patrimoine immatériel (contes, artisanat traditionnel, arts martiaux, musiques folkloriques) seront enseignés aux élèves non seulement pour préserver ces traditions, mais aussi pour en tirer des leçons de tolérance, de respect et de développement durable. Cette initiative, démarrée en coopération avec les ministères de l’Éducation de ces pays, vise à renforcer le dialogue interculturel et la compréhension mutuelle, dans une région marquée parfois par des tensions historiques. Par exemple, au Japon, les enseignants introduiront des histoires traditionnelles coréennes dans les cours de littérature, et inversement en Corée, afin de montrer les racines culturelles communes et d’ éveiller les jeunes à la paix . C’est une approche innovante où la culture devient un outil diplomatique dès l’école. Les premiers retours pilotes sont encourageants, avec des élèves montrant un grand intérêt pour ces échanges patrimoniaux. En Asie du Sud, un bel exemple de résilience et de solidarité vient de l’ initiative “Resilient Homes” au Pakistan , menée par l’ONG Community World Service Asia. Cette ONG a lancé depuis le 8 décembre un programme multifacette combinant aide matérielle, assistance financière et formation à la préparation aux catastrophes, pour aider des villages du Sindh ravagés par les inondations de 2022 à se reconstruire de manière plus sûrecommunityworldservice.asia. Le programme prévoit la distribution de matériaux et la formation des habitants à construire des maisons surélevées résistantes aux crues, l’octroi d’une aide monétaire pour relancer des activités agricoles adaptées (par exemple cultiver du riz flottant, plus résilient aux inondations), et l’établissement de comités villageois de gestion des risques. Cette approche intégrée renforce la nurture resilience dans des communautés rurales très vulnérables, en misant sur leurs connaissances locales et en les dotant d’outils modernes (systèmes d’alerte, etc.). Ce projet, bien accueilli par les autorités pakistanaises, pourrait servir de modèle ailleurs dans la région face aux catastrophes climatiques à répétition. En Asie du Sud-Est, la jeunesse est aussi au cœur de solutions innovantes. Le Sommet YSEALI 2025 (Young Southeast Asian Leaders Initiative) s’est tenu à Kuala Lumpur début décembre, réunissant de jeunes leaders de tous les pays de l’ASEAN autour du thème de l’entrepreneuriat social. Soutenu par des partenaires comme le programme éponyme du gouvernement américain et l’entrepreneuriat social d’IKEA , ce sommet a récompensé plusieurs projets de jeunes visant à résoudre des problèmes locaux. Le grand gagnant a été un projet philippin de recyclage communautaire : il s’agit de mettre en place un système où les habitants d’un quartier pauvre peuvent échanger leurs déchets plastiques triés contre des crédits numériques utilisables pour payer des produits de première nécessité. Le plastique collecté est ensuite vendu à une usine de recyclage, les bénéfices alimentant le système de crédits – un cercle vertueux environnemental et social. Ce projet, déjà pilote à Manille, a convaincu le jury par son potentiel de s’étendre à d’autres villes. D’autres initiatives YSEALI remarquées incluent une application vietnamienne connectant des agriculteurs isolés pour mutualiser le transport de leurs produits à la ville (réduisant coûts et émissions), ou encore un programme indonésien de formation de femmes de pêcheurs à la fabrication de produits artisanaux à partir d’algues, créant ainsi des revenus alternatifs. La vitalité de ces jeunes leaders d’Asie du Sud-Est, soutenus par des structures régionales, est un signe très prometteur pour l’avenir d’une région confrontée à de multiples enjeux (urbanisation rapide, fractures sociales, changement climatique). Dans le domaine de la santé, l’Asie apporte aussi sa pierre. L’ Initiative Équité en Santé 2026 (Equity Initiative), qui regroupe des fellows de toute l’Asie (médecins, chercheurs, activistes), a entamé une nouvelle promotion de son programme de leadership en . Cette promotion 2026 travaillera sur des projets collaboratifs tels que l’amélioration de l’accès aux soins pour les populations autochtones en Thaïlande et en Malaisie, ou la lutte contre la tuberculose multi-résistante dans les bidonvilles de Dhaka (Bangladesh). Ce réseau pan-asiatique, soutenu par des fondations philanthropiques, vise à bâtir une communauté de praticiens du changement en santé publique, partageant expériences et solutions à travers le continent. Il illustre comment l’ apprentissage collectif peut accélérer les progrès dans des domaines essentiels, en rompant l’isolement de chaque acteur dans son pays. Enfin, mentionnons un exemple de coopération régionale innovante : l’ élaboration du Plan stratégique socio-culturel de l’ASEAN post-2025 .vn. Le 14 décembre, des représentants des ministères sociaux et culturels des pays de l’ASEAN se sont réunis pour plancher sur la feuille de route de la prochaine décennie en matière d’éducation, de réduction de la pauvreté et d’égalité des genres. L’atelier a abouti à des contributions concrètes comme la proposition d’un visa étudiant ASEAN pour faciliter les échanges universitaires intrarégionaux, ou la création d’un fonds ASEAN pour l’entrepreneuriat féminin . Ces idées, qui seront soumises aux dirigeants en 2026, témoignent d’une vision d’un développement davantage partagé et inclusif au sein de l’Asie du Sud-Est, au-delà de la seule intégration économique. En résumé, l’Asie ne se résume pas aux grandes puissances en rivalité – c’est aussi un terreau d’ initiatives locales et régionales inspirantes , que ce soit dans l’éducation pour la paix, la résilience climatique, l’entrepreneuriat social ou la coopération culturelle. Ces efforts discrets, menés par des gouvernements, des ONG ou des jeunes citoyens, dessinent en creux l’image d’une Asie résiliente et solidaire, riche de solutions venant d’en bas.
Amérique latine : audace démocratique et innovations durables
L’ Amérique latine , quant à elle, a connu une actualité contrastée cette semaine, mais plusieurs signaux positifs sont à relever, en particulier dans la consolidation démocratique et la protection des populations vulnérables. Une nouvelle encourageante nous vient du Brésil , pays le plus vaste du continent, souvent laboratoire d’innovations législatives. Le gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva , revenu au pouvoir début 2023, poursuit son agenda de transformation sociale et numérique. Il a promulgué en septembre 2025 une loi pionnière pour la protection des enfants en ligne – la loi appelée ECA Digital , qui fait du Brésil le premier pays d’Amérique latine à adopter un cadre juridique complet sur les droits des mineurs sur Internet . Cette semaine, le 12 décembre, le ministère brésilien de la Justice a réuni les grandes plateformes numériques pour discuter de la mise en œuvre de cette loi qui entrera en vigueur en mars . L’ECA Digital impose aux services en ligne susceptibles d’être utilisés par des enfants de concevoir leurs produits en intégrant par défaut la protection de la vie privée et de la sécurité des plus jeunes . Concrètement, cela signifie par exemple l’interdiction de profiler les enfants à des fins , ou l’obligation de fournir des contenus adaptés à leur âge. Elle prévoit aussi de lourdes sanctions (jusqu’à 10% du chiffre d’affaires au Brésil, voire suspension d’activité) pour les entreprises qui violeraient ces . Cette loi est considérée comme l’une des plus avancées au monde sur le sujet, rejoignant les préoccupations exprimées ailleurs (Californie, Europe) sur la surexposition des mineurs aux dangers du numérique. Sa mise en œuvre effective sera un défi – d’où la réunion préparatoire cette semaine – mais la volonté politique affichée est forte , reflétant un humanisme numérique au service des plus vulnérables. D’autres pays latino-américains observent avec intérêt ce cas brésilien, et des experts de l’UNICEF recommandent d’en faire un modèle régional. Au-delà du numérique, le Brésil de Lula a aussi joué un rôle de leadership climatique durant la COP30 qu’il accueillait. Bien que l’accord final de Belém ait déçu par son manque d’ambition sur la fin des énergies , Lula a su incarner une voix forte en appelant à une sortie « juste et ordonnée » des énergies . Le Brésil s’est engagé dans ce cadre à stopper la déforestation illégale en Amazonie d’ici 2030 et à investir dans une transition vers les énergies renouvelables (éthanol, solaire, éolien offshore). Cette semaine, la banque publique brésilienne BNDES a d’ailleurs approuvé un financement massif pour de nouveaux parcs éoliens dans le Nordeste du pays, confirmant cette orientation verte. Alors certes, la politique brésilienne comporte des contradictions (le pays reste un gros producteur de ), mais la dynamique enclenchée est positive et stimule l’ensemble de l’Amérique latine à agir pour le climat. Sur le plan social et politique, plusieurs pays latino-américains ont enregistré des progrès notables en cette fin d’année. En Colombie , le gouvernement de Gustavo Petro a annoncé le 13 décembre un accord avec les principaux groupes de guérilla ELN pour un cessez-le-feu bilatéral de 6 mois , dans le cadre du processus de paix en cours. Ce cessez-le-feu, s’il tient, pourrait ouvrir la voie à la signature d’un accord de paix définitif en 2026, ce qui serait une avancée historique mettant fin à des décennies de conflit. La Colombie est ainsi sur une trajectoire inspirante de “paix totale” voulue par Petro, intégrant non seulement les guérillas mais aussi les bandes criminelles dans des négociations pour réduire la violence. C’est une démarche audacieuse de résolution de conflit par le dialogue , qui sera observée de près par d’autres pays. Au Chili , un référendum constitutionnel crucial a eu lieu le 17 décembre (juste après notre période hebdomadaire, mais la campagne battait son plein cette semaine). Après l’échec d’un premier projet de nouvelle Constitution en 2022, les Chiliens se sont prononcés sur un second texte. Quel qu’en soit le résultat, on peut saluer le processus démocratique exemplaire du Chili, qui tente de renouveler son pacte social en impliquant fortement la population. Cette semaine de campagne référendaire s’est déroulée dans le calme, avec une délibération citoyenne intense sur des sujets comme les droits sociaux, la reconnaissance des peuples indigènes ou le rôle de l’État. Le Chili donne là un exemple de participation démocratique approfondie, une source d’inspiration pour nombre de démocraties en quête de renouveau. En Argentine , malgré des turbulences politiques après l’élection à la présidence de Javier Milei (libertarien controversé) en novembre 2025, le Parlement a créé la surprise en s’unissant sur une loi progressiste : le Sénat argentin a approuvé le 14 décembre une loi interdisant les thérapies de conversion visant les personnes LGBT+, faisant de l’Argentine l’un des premiers pays d’Amérique latine à légiférer explicitement contre ces pratiques pseudoscientifiques et cruelles. Cette avancée, saluée par les associations de défense des droits humains, montre que la société civile argentine et une partie de sa classe politique restent attachées aux valeurs d’ inclusion et de respect des diversités , même si le discours du nouveau président est plus conservateur. C’est un rappel que le progrès sociétal peut venir du bas et du législatif, y compris dans des conjonctures politiques déroutantes. Enfin, soulignons l’importance du partenariat UE–Amérique latine renforcé récemment. Après le sommet de Santa Marta (évoqué plus haut), l’Union européenne a montré des gestes concrets. Par exemple, l’UE a signé le 15 décembre un mémorandum avec la Bolivie pour l’aider à développer ses immenses réserves de lithium de façon durable et équitable. Cet accord prévoit un soutien technique européen pour l’extraction respectueuse de l’environnement et la fabrication de batteries sur place, avec transfert de technologie. Il vise à éviter une simple exploitation extractiviste au profit des multinationales et à impliquer les communautés locales dans la chaîne de valeur. Un tel accord, qui allie écologie, développement économique local et coopération internationale, illustre la philosophie du « partenariat pour le développement durable » promue par l’UE en Amérique latinecncd.be. Si ce modèle se concrétise, il pourra servir de référence pour d’autres ressources stratégiques (par exemple le cuivre chilien ou le cobalt brésilien), afin que la transition énergétique mondiale ne reproduise pas les schémas de dépendance du passé mais s’appuie sur la responsabilisation des producteurs du Sud. En résumé, l’Amérique latine en cette fin 2025 est le théâtre de dynamiques encourageantes : renouveau démocratique, innovations légales en faveur des droits, coopération internationale équitable, sans oublier l’engagement fort sur le climat et la paix. Certes, tout n’est pas rose – des défis économiques persistent, certaines tensions politiques sont vives – mais il est indéniable que de nombreuses forces vives progressistes y œuvrent pour un avenir meilleur. En cela, le regard solutionniste porté sur ces contrées révèle un potentiel souvent sous-estimé : celui d’un Sud porteur de solutions et de leçons pour le monde entier.
États-Unis : analyse critique d’une superpuissance en dérive
Abordons maintenant la situation aux États-Unis , où l’actualité de la semaine met en lumière des dérives et blocages préoccupants . La première année du second mandat de Donald Trump à la Maison-Blanche (démarré en janvier 2025) s’achève dans un climat de forte polarisation politique et de décisions controversées, tant en politique intérieure qu’extérieure. Ces derniers jours, plusieurs faits marquants illustrent un repli brutal et idéologique de Washington, avec des conséquences potentiellement graves pour la stabilité internationale et la cohésion de la société américaine ellemême.
Un tournant anti-immigration radical et une rhétorique xénophobe décomplexée
La semaine a été secouée par l’ escalade verbale anti-immigration de Donald Trump, consécutive à un tragique fait divers survenu en fin de mois dernier. Le 26 novembre, un attentat isolé a été commis à Washington D.C. : un individu armé a ouvert le feu sur deux membres de la Garde nationale en patrouille près de la Maison-Blanche, tuant l’une (une jeune femme de 20 ans) et blessant grièvement l’. Or, l’assaillant présumé est un réfugié afghan arrivé aux États-Unis en 2021 suite à l’évacuation de Kaboul, qui souffrirait de troubles mentaux liés à son passé de . Cet événement isolé a servi de détonateur à Trump pour déployer une rhétorique d’extrême droite sans précédent même pour lui . Plutôt que de se concentrer sur l’hommage aux victimes ou l’enquête, le président a aussitôt instrumentalisé l’origine de l’assaillant en appelant à un verrouillage total de l’immigration en provenance des “pays du tiersmonde” . Dans une diatribe publiée dès le lendemain sur son réseau social Truth Social, Trump a déclaré : « Je vais suspendre de manière permanente l’immigration de tous les pays du tiers-monde pour permettre à notre système de se remettre, annuler toutes les admissions illégales de l’ère Biden… et expulser quiconque n’est pas un atout net pour les États-Unis » . Cette affirmation sidérante dessine les contours d’une politique d’immigration ultra-restrictive et ouvertement discriminatoire. Trump est allé plus loin en évoquant la dénaturalisation possible de certains citoyens américains « qui sapent la tranquillité domestique » et l’expulsion de « nationaux étrangers non compatibles avec la civilisation occidentale ». Ces termes, dignes de l’extrême droite la plus dure, marquent une rupture radicale avec la tradition américaine d’intégration des immigrés. Ils semblent également ignorer la Constitution (qui garantit la citoyenneté de naissance et la liberté d’expression) – annonçant potentiellement de futures batailles juridiques majeures si de telles mesures étaient mises en œuvre.
L’idéologue derrière cette offensive n’est autre que Stephen Miller , revenu en grâce comme puissant adjoint du chef de cabinet à la Maison-Blanche. Miller, architecte des mesures antiimmigration du premier mandat Trump (2017-2021), a surenchéri sur X (ex-Twitter) en justifiant qu’il ne s’agissait pas d’une punition collective, mais de reconnaître que « la migration de masse importe les sociétés d’origine, leurs problèmes et leurs terreurs » . Il a même réutilisé l’expression infâme de « pays poubelles » (« shithole countries ») que Trump avait prononcée en 2018, insinuant que les immigrés apportent avec eux les tares de leurs pays d’. C’est une stigmatisation sans nuance de populations entières, renvoyant aux heures sombres du nativisme américain. Ces déclarations ont suscité choc et consternation dans de larges pans de la société américaine et internationale. Les associations de défense des droits civiques, comme l’ACLU, se sont immédiatement mobilisées, qualifiant le plan de Trump de « projet de purification ethnique par la politique migratoire » . Des élus démocrates, mais aussi quelques républicains modérés, ont dénoncé une dangereuse surenchère xénophobe. Même dans les rangs de la sécurité nationale, certains craignent qu’une interdiction généralisée d’immigration de pays en développement n’affecte des programmes clés – par exemple l’accueil des traducteurs afghans alliés aux troupes américaines. En effet, l’ironie tragique de cette affaire est que l’assaillant de Washington était lui-même un ancien auxiliaire de l’armée américaine en , exfiltré lors du retrait chaotique de 2021 et ensuite agréé à l’asile par… l’administration Trump en 2025 (après un long vetting). Autrement dit, il faisait partie de ces alliés que les États-Unis avaient moralement le devoir de protéger. En appelant à fermer la porte à tous les Afghans, Trump trahit donc ceux qui ont risqué leur vie pour l’Amérique. Cette perspective glaciale a été soulignée par des vétérans et d’anciens responsables militaires, mais l’actuel président semble imperméable à ces considérations d’honneur. Concrètement, depuis plusieurs mois, l’administration Trump 2.0 mettait déjà en place un arsenal de mesures anti-immigration : multiplication des arrestations de sans-papiers y compris hors antécédents criminels, durcissement des conditions d’obtention de visas, tentatives de remettre en cause le droit du sol pour la citoyenneté (14ᵉ amendement). On a assisté à des scènes de raids massifs d’ICE dans des villes sanctuaires, avec des milliers d’arrestations et des séparations de familles. Ces actions, initialement ciblées sur des migrants récents, semblent maintenant s’étendre – d’après Stephen Miller lui-même – à des résidents légaux ou même naturalisés originaires de pays considérés comme « à problème ». On frôle là une forme de chasse aux sorcières ethno-nationaliste sans précédent récent aux États-Unis. La dérive inquiétante ne s’arrête pas là. Trump a également manifesté du mépris envers les alliés proches : dans son fameux poste du 27 novembre, il a insinué que l’admission de 190 000 réfugiés afghans sous Biden avait été une erreur monumentale, et plus largement il a déclaré vouloir rompre avec la tradition américaine d’accueil en temps de . Ce repli isolationniste et cruel, combiné à des propos outranciers, aura des conséquences : déjà, les relations avec de nombreux pays latino-américains se tendent (Trump ayant placé dans sa liste de « third world countries » des nations d’Amérique centrale et des Caraïbes). Le Mexique s’inquiète d’un afflux possible si les expulsions massives annoncées se concrétisent. En synthèse, sur la question migratoire, les États-Unis version Trump 2025 apparaissent comme un pays reniant ses valeurs traditionnelles (terre d’asile, melting-pot) au profit d’une vision paranoïaque et fermée. Cette posture non seulement menace la cohésion interne (avec le risque d’instituer des citoyens de seconde zone selon leur origine), mais elle sape aussi le soft power américain et son image dans le monde. Pour les alliés européens, déjà perplexes devant ce virage, cela signifie aussi composer sans l’appui américain sur les enjeux de déplacement de populations et de crises de réfugiés, ce qui fragilise les réponses humanitaires globales.
Une politique étrangère unilatérale, entre désengagements et alignements douteux
douteux
Sur la scène internationale, la superpuissance américaine version Trump fait également l’objet de vives critiques pour ses choix problématiques de la semaine, tant du point de vue de ses alliés traditionnels que des principes du droit international. Le 5 décembre, la Maison-Blanche a publié son nouveau document de Stratégie de Sécurité Nationale (NSS), censé guider la politique étrangère et de défense. Or, ce texte marque une rupture historique avec l’ordre mondial post-1945 et prend pour cibles surprenantes les alliés de longue date de Washington . En effet, il affirme que les alliances traditionnelles « n’engagent plus à rien » et qu’à l’avenir l’Amérique ne s’estimera liée par aucune garantie automatique envers qui que ce . Cela signifie, en filigrane, un désengagement potentiel de l’OTAN ou du moins une volonté de ne plus considérer la défense de l’Europe ou du Japon comme relevant de l’intérêt vital des États-Unis. Ce repositionnement a fait l’effet d’une douche froide à Bruxelles, Londres, Tokyo et Séoul. Pour la première fois depuis 1949, un document officiel américain jette ainsi le doute sur la réalité de l’article 5 de l’OTAN (solidarité en cas d’attaque) – un casus belli pour les Européens, qui y voient la fin de l’ère du parapluie . De plus, cette NSS 2025 est ouvertement teintée de partisanerie intérieure , Miller et Trump l’ayant utilisée pour régler des comptes avec l’administration Biden précédente qu’ils qualifient de « quatre années de faiblesse, d’extrémisme politique et d’échecs absolus » . On y trouve des diatribes contre les « élites » et des attaques peu voilées contre les politiques passées y compris républicaines . Cela confère au document stratégique un ton étrangement populiste et revanchard , peu habituel dans un texte de ce genre. Comme l’analyse André Leblanc de l’Institut Montaigne, cette NSS “Trump 2” est un texte de rupture qui fait de la vision “America First” un credo absolutiste, reléguant la coopération internationale et la multilatéralité au second plan . L’idée de base semble être que les Etats-Unis ne doivent plus se sentir contraints par aucun engagement pris avant Trump – un « redémarrage » unilatéral de la diplomatie. Dans cette logique, il n’est pas surprenant que la nouvelle stratégie ménage les adversaires traditionnels de l’Amérique comme la Russie ou certaines , tout en se montrant plus agressive envers les alliés. Selon des extraits diffusés dans la presse, la NSS reprend même une terminologie de Guerre froide inversée : elle soutient ouvertement la doctrine Monroe pour l’hémisphère occidental, affirmant le droit des Etats-Unis à s’opposer à toute influence étrangère en Amérique , avec en prime un “corollaire Roosevelt” modernisé autorisant l’intervention directe contre des gouvernements considérés . Un message inquiétant pour Cuba, le Venezuela ou même le Mexique. Cette posture néo-impérialiste sur son « arrière-cour » a été vivement dénoncée par les dirigeants latino-américains, qui y voient un retour en arrière de plusieurs décennies. Par ailleurs, l’administration Trump semble avoir adopté une position ambiguë sur le conflit en Ukraine. Officiellement, elle dit vouloir la paix et a envoyé à Berlin deux émissaires (Steve Witkoff et Jared Kushner) pour pousser un plan de règlement. Mais les informations qui ont filtré de Berlin indiquent que l’équipe Trump a fait des pressions sur Kiev pour qu’elle cède du territoire dans le Donbass . Zelensky aurait reçu une fin de non-recevoir en réponse à la demande américaine de retrait des troupes ukrainiennes de certaines zones du . En clair, l’administration US actuelle semble prête à forcer l’Ukraine à des concessions territoriales majeures, brisant ainsi l’unité occidentale qui était de ne rien imposer sans l’accord de Kiev. Cette position est perçue comme une trahison des principes de souveraineté : de nombreux responsables européens craignent que Washington, pressé d’en finir, ne sacrifie l’intégrité territoriale de l’Ukraine pour un accord rapide avec Moscou. D’ailleurs, la formulation de Peskov (porte-parole du Kremlin) disant que la présence des Européens n’augure rien de bon car ils sont trop , suggère que Moscou voit d’un œil bien plus favorable les interlocuteurs américains actuels. Trump s’était vanté par le passé de pouvoir résoudre la guerre « en 24 heures » en forçant “les deux gars” (Zelensky et Poutine) à un deal – on comprend mieux ce qu’il entendait par là, et à quel point cela inquiète Kyiv et les capitales européennes. Au-delà de l’Ukraine, cela envoie un message global de non-fiabilité des Etats-Unis dans le soutien aux démocraties alliées menacées. Sur le plan militaire, le comportement américain déroute également ses partenaires. Le Pentagone version 2025, sous la houlette du nouveau secrétaire à la Défense Pete Hegseth (un proche de Trump sans grande expérience militaire), a orienté la future doctrine de défense plus vers la confrontation avec la Chine dans le Pacifique, au détriment de la défense du flanc est de l’OTAN. Des bruits courent que Washington envisage de réduire son contingent en Europe d’ici un an, “puisque les Européens doivent faire plus eux-mêmes” selon la NSS. En Asie, paradoxalement, les alliés traditionnels comme le Japon et la Corée du Sud ne se sentent pas plus rassurés : la diplomatie trumpienne a par exemple fait un geste vers la Chine en abandonnant la mention du mot “génocide” pour la répression des Ouïghours, cherchant visiblement à négocier deals commerciaux ou coopérations sur d’autres dossiers. Ceci est vu comme un affaiblissement du front commun démocraties vs Chine. En outre, la décision de Trump de lever certaines sanctions contre des officiels saoudiens accusés dans le meurtre de Jamal Khashoggi ou d’autres exactions a choqué – elle suggère un retour au realpolitik cynique avec les autocraties “amies”, tournant le dos aux valeurs. Sur le plan du climat et de l’environnement, le comportement américain est tout aussi décevant, sinon plus, du point de vue d’une analyse engagée. Les Etats-Unis de Trump ont envoyé à la COP30 une délégation de second rang, sans annonce ambitieuse. Au contraire, l’administration actuelle a fait pression en coulisses pour édulcorer les engagements de sortie des énergies fossiles dans le texte . Plusieurs ONG présentes à Belém ont décrit la délégation américaine comme “décrocheuse”, freinant toute mention explicite du pétrole ou du gaz. Le résultat final – un texte mou qui parle juste d’accélérer l’action de façon volontaire – porte en partie l’empreinte de cette obstruction US . Par ailleurs, sur le plan domestique, Trump a systématiquement détricoté en 2025 les réglementations climatiques remises en place par Biden : il a autorisé de nouveaux forages gaziers sur les terres fédérales d’Alaska, affaibli les normes anti-pollution des centrales à charbon, et cherché à retirer la Californie de son droit à imposer des normes auto plus strictes. Tout cela, combiné à la sortie de l’Accord de Paris (actée dès février 2025), positionne les Etats-Unis comme un élément bloquant dans la lutte mondiale contre le dérèglement climatique – un retour en arrière dramatique par rapport à l’élan qu’on avait en 2023-2024. L’Europe et la Chine, principaux moteurs de l’action climatique, se retrouvent sans l’appui américain, et même face à un concurrent qui mise sur l’exploitation accrue des énergies fossiles pour doper son industrie à court terme. Ce choix irresponsable alimente une décennie perdue dans la course contre la montre climatique, ce que les futures générations paieront cher. Dernier point à souligner : la présidence Trump a renoué avec certaines pratiques autoritaires à l’intérieur, qui ne passent pas inaperçues à l’étranger et entachent l’image des États-Unis en tant que modèle de démocratie. On a vu cette semaine encore des outrances verbales du président s’en prendre directement à l’appareil judiciaire et au ministère de la Justice, qualifiés d’“ennemis du peuple” après que des enquêtes sur ses alliés politiques ont été ouvertes. Le 11 décembre, Trump a suggéré sur scène que s’il revenait en 2029, il “ferait mettre en prison les médias corrompus et les politiciens traîtres”. Ce genre de menaces totalitaires, très loin du respect de la liberté de la presse ou de l’État de droit, fait craindre une évolution quasi-autocratique du régime américain. Des experts internationaux alertent sur un risque de “démocrature” aux USA. Cette situation affaiblit considérablement la voix américaine quand il s’agit de critiquer les atteintes aux droits humains ailleurs : comment Washington peut-il sermonner Pékin ou Moscou sur la liberté d’expression alors que le président américain lui-même parle d’emprisonner journalistes et opposants ? En somme, la superpuissance américaine apparaît cette semaine comme un colosse aux pieds d’argile moraux : dotée toujours d’une force économique et militaire énorme, mais dont l’usage s’oriente dans des directions contraires aux valeurs universelles et aux intérêts communs. Blocage sur le climat, retrait du multilatéralisme, atteintes aux alliés, xénophobie d’État, tentations autoritaires – la liste est longue des choix problématiques . Pour le reste du monde, et notamment pour l’Europe et les pays attachés à l’ordre international fondé sur des règles, la situation américaine constitue sans doute le défi géopolitique le plus déstabilisant de la période.
Russie : analyse critique d’un régime entre agressions extérieures et répression intérieure
extérieures et répression intérieure
Enfin, intéressons-nous à la Russie , où le régime de Vladimir Poutine continue sur sa trajectoire inquiétante de violence et de verrouillage , tant sur le plan international que domestique. La semaine du 9 au 16 décembre 2025 offre un aperçu saisissant des choix de Moscou – ou plutôt de l’absence de remise en cause de ceux-ci – malgré les pressions croissantes. Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, la Russie affiche une posture intransigeante face aux efforts de paix et intensifie même ses opérations militaires. Parallèlement, à l’intérieur, le Kremlin achève de réduire à néant ce qui restait d’opposition ou de société civile indépendante, au mépris total des droits humains et des conséquences pour sa population. Tour d’horizon critique de ces blocages et dérives russes.
Guerre en Ukraine : fuite en avant militaire et déni face aux initiatives de paix
Sur le front ukrainien, la Russie persiste dans sa stratégie belliciste . Au cours de la semaine, l’armée russe a revendiqué des gains tactiques, notamment la prise de contrôle de la ville de Koupiansk dans l’est de l’ – une localité que les forces ukrainiennes avaient pourtant partiellement reconquise récemment. Si cette affirmation russe reste à confirmer (Kiev conteste et parle de combats en cours), elle montre que Moscou cherche à afficher des victoires sur le terrain pour renforcer sa position de négociation et sa propagande domestique. En outre, l’aviation et l’artillerie russes ont continué de pilonner les infrastructures ukrainiennes : des frappes de missiles ont visé Odessa et Kharkiv le 14 décembre, plongeant des centaines de milliers de civils dans le noir en pleine période hivernale. Ces bombardements aveugles confirment que Moscou maintient sa tactique de terreur contre la population ukrainienne, malgré les condamnations internationales répétées. Lorsque des négociations exploratoires ont lieu – comme celles de Berlin cette semaine –, la Russie adopte une attitude de façade ouverte tout en multipliant les signaux négatifs. Comme mentionné, le Kremlin par la voix de Peskov a jugé que la participation des Européens aux pourparlers « n’augurait rien de bon » du point de vue . Ce rejet clair de l’implication de l’UE, combiné à une préférence pour traiter avec les émissaires de Trump, révèle la volonté de Moscou de diviser le camp occidental et d’écarter ceux qui soutiennent fermement l’Ukraine. De plus, Poutine lui-même n’a fait aucun geste d’assouplissement : s’exprimant devant un forum militaire à Moscou le 15 décembre, il a redit que l’« opération spéciale » continuerait jusqu’à l’atteinte de ses objectifs, en niant toujours la réalité d’une guerre d’agression. Il a aussi brandi la menace d’un élargissement du conflit si des troupes occidentales (même de maintien de la paix) entraient en Ukraine, répondant ainsi négativement à l’idée européenne de force multinationale . En somme, la position russe reste rigide : exigeant de fait la reddition partielle de Kiev (par la cession de territoires conquis) comme préalable à toute « paix », et rejetant toute implication qui garantirait la sécurité future de l’Ukraine. Cette intransigeance s’accompagne d’une démarche cynique sur la scène diplomatique : la Russie tente de se présenter comme la partie « raisonnable » prête à négocier, tandis qu’elle accuse l’Ukraine et l’Occident de faire traîner les choses. Un exemple en a été donné aux Nations unies cette semaine : l’ambassadeur russe a bloqué une résolution humanitaire sur la protection des enfants en zone de guerre, en exigeant que le texte ne mentionne pas l’Ukraine spécifiquement, inversant ainsi les rôles. Parallèlement, la diplomatie russe multiplie les contacts en Afrique et en Asie pour ressasser sa narrative – fausse – selon laquelle l’OTAN serait responsable du conflit et la Russie chercherait une solution pacifique. Ces éléments de propagande trouvent un écho limité, mais suffisant pour semer le doute dans certaines opinions publiques non occidentales. Bref, la Russie de Poutine persiste et signe dans une fuite en avant militaire couverte de mensonges , ce qui laisse sceptique quant à la proximité d’une fin de conflit négociée. À plus long terme, la posture du Kremlin vis-à-vis de l’ordre international reste celle d’un acteur révisionniste cherchant à affaiblir les institutions multilatérales. Moscou a salué la publication de la NSS américaine qui critique les alliés, y voyant une confirmation de la « fin de l’OTAN » (selon les mots du ministre Lavrov dans une interview). La Russie mise sur la discorde transatlantique tout en renforçant ses liens avec d’autres autocraties (Iran, Corée du Nord, Syrie) et en courtisant de grands émergents comme l’Inde ou le Brésil pour éviter l’isolement. Cette diplomatie opportuniste n’offre guère de solutions, mais maintient un rapport de force tendu sur tous les continents.
Répression intérieure et militarisation de la société : un régime en durcissement terminal
terminal
Sur le plan intérieur, la semaine confirme un durcissement extrême du régime de Vladimir Poutine, qui a érigé la répression en système de gouvernement, au détriment évident de sa population et de l’avenir du pays. Deux faits majeurs illustrent cela : la décision de justice inique contre les partisans de Navalny, et la situation économique sacrifiée sur l’autel de la guerre. D’abord, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a donc condamné la Russie pour sa campagne de persécution contre les organisations liées à Alexeï . Ce verdict, bien que purement symbolique (la Russie ayant quitté la CEDH et ignorant ses arrêts), dresse néanmoins un constat accablant : il recense les nombreuses mesures arbitraires prises par le pouvoir russe dès 2019 pour anéantir l’opposition . Les raids policiers simultanés dans des dizaines de locaux d’ONG et de domiciles, la confiscation massive d’équipements, le gel des comptes bancaires, l’inscription sur la liste infamante des « agents de l’étranger » et enfin le classement de la Fondation anticorruption (FBK) de Navalny comme « organisation extrémiste » – tout cela visait clairement à éliminer toute dissidence structurée . La CEDH a parlé de “volonté de supprimer l’opposition en tant que telle”, ce qui correspond bien à la réalité. Le fait que Navalny lui-même ait été assassiné en prison en 2024 (officiellement « mort de maladie », mais tout le monde suspecte un empoisonnement ou mauvais traitement délibéré) montre à quel point le régime Poutine est allé jusqu’au bout dans la logique tyrannique. Cette semaine, les proches de Navalny ont accueilli la condamnation de la CEDH avec amertume : « cela ne le ramènera pas, mais au moins la vérité est reconnue internationalement » a tweeté sa veuve. En parallèle, la machine judiciaire russe continue de broyer les opposants restants, même anonymes. On apprenait par exemple le 14 décembre la condamnation à 8 ans de camp d’un simple blogueur de 22 ans qui avait osé critiquer l’« opération spéciale » sur VKontakte. Les lois liberticides adoptées depuis le début de la guerre – punissant toute « diffusion de fausses informations » sur l’armée ou tout « discrédit » du pouvoir – sont appliquées avec zèle. Des milliers de Russes croupissent aujourd’hui en prison pour des délits d’opinion. Cette atmosphère de terreur a quasiment fait disparaître les médias indépendants (tous bloqués ou exilés) et les ONG restantes (dissoutes, comme Memorial fin 2022). Les derniers avocats de droits humains sont harcelés ou contraints de partir. Bref, la Russie de Poutine en cette fin 2025 est plus que jamais un État policier sans contre-pouvoir ni liberté. Le sacrifice du peuple russe sur l’autel de la guerre apparaît également dans la situation économique et sociale. Certes, comme le montre un rapport récent, l’économie russe ne s’est pas effondrée totalement sous les sanctions – mais elle s’essouffle gravement . Après deux années de croissance artificielle due aux dépenses de guerre (+4,1% en 2024, +3,6% en 2023), la Russie retombe vers la stagnation avec seulement 0,5 à 1% de croissance attendue en . Poutine lui-même a dû admettre un « ralentissement marqué » ces derniers . L’inflation reste élevée, autour de 6,5-7%, bien au-dessus de l’objectif, érodant le pouvoir d’achat des . Le rouble, après s’être effondré en 2024, a été maintenu artificiellement stable (autour de 95-100 pour 1$) par la Banque centrale au prix de taux d’intérêt exorbitants (16-17%). Cela stabilise la monnaie mais étrangle le crédit aux entreprises. Les revenus du pétrole et gaz ont chuté de 35% en novembre sur un an du fait des plafonnements de prix et de la « flotte fantôme » de pétroliers qui vendent au . Pour compenser, Moscou a mis en place des contournements (via la Turquie, la Chine, etc.) , mais cela coûte très cher en logistique et commissions (15-20% de plus par baril). Et surtout, la dépendance à l’égard de Pékin a explosé – la Chine fournit désormais 50% des importations . Cette vassalisation rampante vis-à-vis de la Chine est un tabou au Kremlin, mais elle est bien réelle et potentiellement humiliante sur le long terme. Surtout, la population russe paie un tribut énorme à cette “économie de guerre”. La Cour des comptes russe elle-même a évoqué un transfert de richesse massif vers le secteur militaire : environ 10% du PIB va désormais à la défense et à la sécurité, soit le double d’avant. En conséquence, on coupe dans la santé, l’éducation, les infrastructures civiles – investissements sacrifiés pour produire plus de missiles et de blindés. Les inégalités explosent : les oligarques et conglomérats proches du pouvoir, qui profitent des circuits parallèles du commerce sanctionné, s’enrichissent (le secteur de l’armement et les trafiquants de pétrole battent des records), pendant que les PME civiles ferment faute de crédit et de . Le peuple, lui, subit : • Une pénurie de main-d’œuvre dramatique : la Russie perd 1 à 2 millions d’actifs par an du fait combiné de l’émigration (fuite des jeunes qualifiés), de la surmortalité (Covid non maîtrisé + pertes au combat) et de la conscription de . Résultat, certaines usines civiles tournent au ralenti faute de personnel, tandis que les salaires flambent dans l’industrie de défense où tous les moyens humains sont . • Un pouvoir d’achat en berne : l’inflation de 6-9% rogne les revenus réels, notamment sur les produits importés (électronique, médicaments) qui sont devenus rares et . Beaucoup de biens de consommation occidentaux ont disparu des étals ou sont remplacés par des ersatz de moindre qualité. • Un budget public militarisé qui délaisse les services de base : hôpitaux saturés et souséquipés (on a d’ailleurs vu la mortalité infantile remonter en 2025, un indicateur social inquiétant), écoles sans matériel, régions sinistrées par des catastrophes naturelles sans fonds de secours (parce que tout va à l’effort de guerre). • Des conséquences démographiques lourdes : Outre les 300 000 à 400 000 soldats russes tués ou blessés en Ukraine d’après les estimations occidentales (chiffre énorme), la natalité a encore chuté à un niveau record (moins de 1,2 enfant par femme, en partie par désespoir de l’avenir). L’émigration d’au moins 1 million de Russes depuis 2022 – souvent les plus jeunes et qualifiés – prive le pays de talents pour reconstruire l’. C’est une véritable “fuite des cerveaux” aggravée. Les secteurs entiers non-prioritaires sont sinistrés : l’automobile civile tourne à 20% de ses capacités d’avant-guerre (les constructeurs occidentaux partis, AvtoVAZ arrête régulièrement ses chaînes faute de pièces). L’aviation commerciale est dans un état critique : plus de pièces de rechange, flottes vieillissantes clouées au sol progressivement. La sidérurgie, la chimie, tout ce qui dépendait de technologies importées ou de débouchés occidentaux est en veilleuse. Les rares industries qui tournent sont celles redirigées vers l’effort de guerre. C’est une désindustrialisation partielle dont il sera très difficile de revenir : chaque mois qui passe voit la Russie s’enfoncer dans un modèle d’économie fermée, archaïque et dépendante de la Chine. En résumé, l’ économie russe 2025 “tient” artificiellement par mobilisation étatique totale et astuces de contournement, mais « au prix d’une surchauffe militaire, d’une désindustrialisation civile et de sacrifices très lourds imposés à la population » , comme le conclut l’analyse du Spectacle du Monde . Les fissures démographiques, technologiques et budgétaires s’agrandissent, posant la question : combien de temps ce modèle d’ économie de guerre peut-il durer avant de s’effondrer irrémédiablement ?. Poutine parie qu’il tiendra plus longtemps que la détermination occidentale – c’est un jeu dangereux, car ce faisant il joue le sort de la nation russe sur un coup de dés. Pour l’instant, force est de constater que rien n’ébranle la ligne dure du Kremlin . La combinaison d’une propagande efficace, d’une répression impitoyable et d’un nationalisme belliqueux maintient l’illusion d’une “forteresse assiégée” résistante. Mais la réalité est que la Russie de 2025 est isolée, appauvrie et transformée en un immense casernement. C’est une tragédie pour le peuple russe, réduit au silence et à la privation, et c’est un danger pour ses voisins et la paix mondiale. En refusant toute introspection, le régime Poutine semble s’enfoncer dans un statu quo nihiliste : ni victoire décisive possible en Ukraine, ni ouverture à une paix honorable, juste la continuation d’un conflit absurde et coûteux. Cette impasse, couplée à la politique intérieure oppressive, fait de la Russie actuelle un acteur profondément négatif sur la scène internationale – bien loin, hélas, du grand pays humaniste et culturel qu’elle pourrait être.
Synthèse : tendances globales et leviers d’action pour l’avenir
Au terme de cette revue détaillée de l’actualité mondiale du 9 au 16 décembre 2025, plusieurs tendances globales se dégagent, dessinant les défis et les espoirs du moment. En dépit des contrastes marqués – un monde “à plusieurs vitesses” où le meilleur côtoie le pire – on peut tenter d’identifier des dynamiques transversales et d’en déduire quelques leviers d’action pour un futur plus juste et durable. 1. Fragmentation géopolitique vs. nouvelles solidarités régionales. D’un côté, nous assistons à une fragmentation accrue de l’ordre international : les États-Unis se replient et rompent avec leurs alliés traditionnels, la Russie se pose en adversaire résolu de l’Occident, les tensions entre blocs se cristallisent (ex : bras de fer commercial Chine-UE). De l’autre, émergent ou se renforcent de nouvelles solidarités régionales ou thématiques : l’Europe se ressoude et prend des initiatives sans attendre Washington, l’Afrique parle d’une seule voix pour le climat, l’Amérique latine et l’Europe refondent leur partenariat sur des bases durables, l’Asie du Sud-Est développe sa propre vision socio-culturelle. Ce double mouvement – fragmentation globale, recompositions régionales – suggère que l’ échelon régional devient de plus en plus un levier d’action essentiel pour pallier les carences de la gouvernance mondiale. Levier d’action : encourager les organisations régionales (UE, UA, ASEAN, MERCOSUR, etc.) à coopérer davantage entre elles, à partager les bonnes pratiques, pour tisser un réseau de multilatéralisme décentralisé capable de maintenir la paix et de porter les grands dossiers (climat, migration, développement). 2. Démocraties en quête de renouveau vs. tentations autoritaires. L’année 2025 montre un tableau contrasté des systèmes politiques. D’un côté, des démocraties cherchent à se réinventer ou à se renforcer : le Chili mobilise sa population sur une nouvelle Constitution, la Colombie et le Niger explorent des chemins de paix civile, le Canada et certains pays européens innovent pour plus d’inclusion et de transparence. De l’autre, de grandes puissances comme les États-Unis et la Russie glissent vers des tendances autoritaires – concentration du pouvoir, culte du chef, mépris de l’État de droit. Partout, y compris en Europe, montent des discours nationalistes ou extrémistes profitant des crises. Cette tension met en lumière la nécessité de revivifier le contrat démocratique . Levier d’action : investir massivement dans l’ éducation civique et aux médias , en particulier pour les jeunes, afin de développer l’esprit critique et la résilience aux manipulations informationnelles. De plus, encourager les échanges entre sociétés civiles des pays démocratiques et celles sous régime autoritaire (malgré les barrières) – par exemple via Internet libre, jumelages universitaires – pour maintenir vivante l’étincelle de la liberté là où elle vacille. Enfin, les démocraties établies doivent montrer l’exemple en luttant contre leurs propres dysfonctionnements (inégalités, corruption, polarisation) afin de regagner la confiance de leurs citoyens et l’admiration extérieure. 3. Urgence climatique et sociales : l’ère des solutions locales et de la participation citoyenne. Le constat de cette semaine est sans appel sur le climat : les catastrophes continuent (avec un léger répit chiffré en 2025, mais la tendance lourde reste négative), et l’action internationale reste insuffisante (COP30 mitigée). Pourtant, l’espoir vient du foisonnement de solutions locales et communautaires : énergies renouvelables décentralisées en Afrique, villes en transition en Europe, innovations agricoles et sociales un peu partout. Il apparaît que la bataille du climat et du développement se gagnera en mobilisant les citoyens et les communautés à la base, pas seulement par des accords au sommet. De même, les énormes défis sociaux (pauvreté, santé mentale des jeunes, migrations) nécessitent une approche inclusive et participative. Levier d’action : promouvoir la gouvernance participative à tous les niveaux – budgets participatifs locaux pour le climat, conventions citoyennes, comités de quartier – pour que les populations s’approprient les enjeux et soient co-actrices des solutions. Renforcer les réseaux d’ échange de bonnes pratiques (ex : villes jumelées partageant leurs réussites en transport propre ou en économie circulaire). Et, dans un esprit solutionniste, appuyer financièrement et techniquement toutes ces initiatives “bottom-up” qui ont fait leurs preuves, en les passant à l’échelle supérieure. 4. Blocages des grandes puissances vs. leadership des « moyens » et des sociétés civiles. Nous avons vu que deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, censés en être les gardiens, sont aujourd’hui des facteurs de blocage et de déstabilisation : les États-Unis de Trump paralysent les réponses collectives (sur le climat, la migration…), la Russie de Poutine viole la paix et les droits humains. Face à cela, ce sont souvent des pays de taille moyenne ou des alliances transnationales qui prennent le relais du leadership moral et pratique : l’Union européenne sur l’Ukraine et le climat, l’Union africaine sur la justice climatique, des coalitions d’États pour les océans, etc. Il faut tirer parti de cette situation en repensant la gouvernance mondiale au-delà du G2 ou G7, pour inclure ces acteurs constructifs. Levier d’action : militer pour une réforme des instances internationales – par exemple, élargir le Conseil de sécurité de l’ONU à des pays comme l’Inde, le Japon, le Brésil, l’Afrique du Sud, voire l’UE en tant que telle, afin de diluer le veto paralysant de quelques-uns et de refléter la multipolarité du monde. En attendant ces réformes lourdes, encourager la création de coalitions ad hoc sur des sujets spécifiques : par exemple, une coalition pour la liberté d’Internet regroupant démocraties et entreprises tech, ou une alliance pour l’accueil des réfugiés combinant villes volontaires et ONG, contournant les États récalcitrants. Le monde ne peut se permettre d’attendre que toutes les grandes puissances soient de bonne volonté – il faut avancer avec ceux qui le sont. 5. Responsabilisation collective et transformation culturelle. En filigrane de tous ces enjeux, se profile un impératif plus subtil : celui de la transformation des mentalités et des cultures vers plus d’humanisme et de responsabilité partagée. Qu’il s’agisse du dirigeant populiste qui flatte les bas instincts ou du consommateur moyen occidental face à son empreinte écologique, ou encore de l’écolier de n’importe quel pays face aux défis du XXIᵉ siècle, tout converge vers la nécessité d’un changement de paradigme . Valoriser la coopération plutôt que la domination, la diversité plutôt que l’exclusion, la longévité plutôt que l’immédiateté. Ce changement de culture se joue dans l’éducation, les médias, l’art, les dialogues interculturels. Cette semaine, on a vu des exemples inspirants : l’initiative UNESCO en Asie de l’Est pour inculquer la paix via le patrimoine, ou la loi brésilienne ECA Digital pour protéger l’enfance – cela participe à forger un imaginaire collectif plus sain. Levier d’action : soutenir et amplifier les échanges culturels et éducatifs globaux , comme les programmes de jeunesse (type Erasmus+ mondial), les jumelages numériques entre écoles de continents différents, les festivals culturels itinérants. Miser sur la diplomatie culturelle pour rapprocher les peuples là où les gouvernements sont divisés. Enfin, encourager les médias à adopter un traitement plus “solutionniste” de l’actualité – montrer les solutions et pas seulement les problèmes – afin d’inspirer les citoyens plutôt que de les accabler. C’est précisément l’esprit d’Artia13, et cette semaine d’actualité nous montre qu’il est plus nécessaire que jamais. En synthèse, le monde de 2025 est en pleine turbulence mais fourmille aussi d’initiatives positives. Face aux crises entremêlées (guerre, climat, inégalités, autoritarismes), la responsabilisation collective – des États, des villes, des communautés, des individus – apparaît comme le fil rouge des solutions. Chaque acteur, à son échelle, peut et doit prendre sa part pour orienter la marche du monde vers plus de paix, de justice et de durabilité. Les leviers d’action existent : coopération régionale, renouveau démocratique participatif, mobilisation citoyenne, alliances de bonne volonté, transformation culturelle. Il appartient à chacun de les actionner, du simple citoyen au décideur international. La semaine écoulée, dans toute sa complexité, nous y invite fortement.
Conclusion prospective
À l’issue de cette vaste traversée de l’actualité mondiale du 9 au 16 décembre 2025, un sentiment d’ urgence lucide se dégage. Urgence, car les défis mis en lumière – qu’ils soient climatiques, sociaux, politiques ou géopolitiques – appellent des réponses immédiates et décisives. Lucide, car jamais sans doute le diagnostic n’a été aussi clair sur ce qui va et ce qui ne va pas. La France, focalisée dans ce rapport, illustre en miniature les potentialités (compromis politiques, mobilisation sociale, innovation solidaire) et les tensions (crise agricole, fragmentation politique) qui traversent nos sociétés. L’Europe et ses alliés montrent qu’ensemble, ils peuvent suppléer l’absence de leadership global et faire avancer la cause de la paix et du climat. Le « Sud global » nous rappelle que les solutions viennent souvent de la base, et qu’il faut savoir écouter et soutenir ces voix du terrain. Enfin, les États-Unis et la Russie, dans leurs dérives actuelles, nous mettent en garde sur la fragilité des acquis démocratiques et la facilité avec laquelle le spectre de la force brute peut resurgir. Pour autant, il ne s’agit pas de céder au fatalisme. Bien au contraire, cette semaine met en exergue les leviers d’espoir sur lesquels bâtir l’avenir. Le blog Artia13.city , fidèle à son ton engagé, en retient quelques-uns : la nécessaire transformation sociale, guidée par l’humanisme, la diversité culturelle et la responsabilisation collective, est déjà en marche. Elle se voit dans un parlement français qui apprend le compromis pour le bien commun, dans des agriculteurs qui se mobilisent pour protéger leurs moyens de subsistance et qui obtiennent une écoute, dans des jeunes d’Asie du Sud-Est qui inventent ensemble des projets solidaires, dans des nations africaines qui exigent justice climatique avec détermination, dans des citoyens nord-américains ou russes qui, malgré la répression, gardent vivante l’idée de liberté et de vérité. La période qui s’ouvre sera décisive. 2026 verra de nouveaux rendez-vous : des élections cruciales (notamment aux États-Unis, si un sursaut démocratique s’y produit lors des mid-terms), des sommets internationaux (COP31 en Turquie, présidée par l’Australie – signe d’une mondialisation des responsabilités), des échéances européennes (débats sur l’élargissement et la défense commune). Il faudra maintenir le cap de la transformation constructive , ne pas se laisser détourner par les discours de haine ou de peur. Plus que jamais, un engagement citoyen informé et solidaire sera nécessaire pour faire entendre aux dirigeants la voix de la raison et du cœur. La prospective, sur un horizon de quelques années, reste ouverte : saura-t-on, collectivement, maîtriser le cours des choses pour éviter les points de non-retour (climatiques, démocratiques, guerriers) ? Les tendances positives esquissées deviendront-elles dominantes ou bien seront-elles écrasées par les forces de division et d’oppression ? Rien n’est écrit, et c’est là sans doute la leçon ultime de cette semaine d’actualité : l’histoire reste entre nos mains . Chaque mobilisation compte, chaque alliance improbable peut faire pencher la balance, chaque innovation sociale ou technologique peut changer la donne. En conclusion, retenons cette phrase prononcée à l’ONU cette semaine par Volker Türk, HautCommissaire aux droits de l’homme, à propos des libertés en Ukraine occupée mais valable bien au-delà : « Nos conclusions font état de restrictions accrues… Mais ces inquiétudes croissantes nous commandent d’agir avec davantage de détermination » . De la même manière, face aux inquiétudes du monde, redoublons de détermination à bâtir un avenir plus pacifique, plus écologique et plus humain. Le chemin est ardu, mais les lueurs d’espoir perceptibles cette semaine, de Paris à Nairobi en passant par Brasilia et Séoul, nous guident. En 2025 comme demain, c’est ensemble, par la coopération et la responsabilité partagée, que nous surmonterons les crises et réaliserons les potentialités d’un monde meilleur. Sources : Le contenu de cet article s’appuie sur de multiples sources d’information vérifiées, notamment La Tribune , TF1 Info , Reuters , L’Express , The Guardian , France24/AFP , Le Monde , Sidwaya , Spectacle du Monde , et d’autres médias fiables, afin de garantir l’exactitude des faits rapportés et la pluralité des points de vue analysés. Chaque citation ou donnée chiffrée est référencée dans le texte pour permettre au lecteur d’en vérifier l’origine. Les analyses et commentaires relèvent de la synthèse effectuée par l’auteur dans l’esprit éditorial d’Artia13. La semaine écoulée fut dense ; celle qui vient le sera tout autant. Continuons d’informer, de relier et d’agir. Ensemble.



