Astronomie

Des miroirs dans l’espace pour éclairer les riches ? L’idée qui scandalise les chercheurs

Mise à jour le 2025-10-27 20:02:00 : Reflect Orbital propose de privatiser la lumière du Soleil, soulevant des inquiétudes éthiques et écologiques.

Alerte : Aucune confirmation indépendante n’a pu être obtenue à partir de sources fiables. Cette information est à considérer avec prudence.

Imaginez pouvoir commander des rayons du Soleil, projetés directement depuis l’orbite terrestre. Voilà l’idée profondément préoccupante de Reflect Orbital, une jeune pousse américaine, qui a pour projet d’installer des miroirs géants en orbite pour rediriger la lumière du Soleil vers des zones de la Terre, à la demande et contre paiement.

Un service de « Soleil à la demande », qu’un client (entreprise, agriculteur, armée, etc.) pourrait se payer afin de louer temporairement des parcelles de lumière. La version 3.0 du Feu prométhéen en quelque sorte : voler la lumière du soleil et la revendre à ceux qui ont déjà tout. Quelle brillante idée !

Privatiser le Soleil : la dernière lubie de la Silicon Valley

Reflect Orbital a été cofondée par un certain Ben Nowack, un ancien stagiaire de SpaceX (ingénierie en propulsion) qui a passé sept mois dans la société d’Elon Musk. Malgré son jeune âge, elle a déjà levé 20 millions de dollars et obtenu un contrat de 1,25 million avec l’US Air Force.

En attendant d’envoyer en orbite ses 4 000 satellites qui composeront sa constellation finale, Reflect Orbital est en pleine préparation de son premier prototype. Un engin de 18 mètres d’envergure, qui sera lancé en 2026 en orbite héliosynchrone, une trajectoire qui lui permet de survoler chaque endroit de la planète à intervalles réguliers, et de renvoyer sa lumière à chacun de ses passages.

L’entreprise proposera une application mobile à ses clients, qui pourront choisir sur une carte la zone exacte qu’ils souhaitent éclairer. Les satellites miroirs de Reflect Orbital orienteront alors leurs panneaux réfléchissants de manière à rediriger la lumière solaire vers l’endroit sélectionné par le client (voir vidéo ci-dessous).

On y voit Nowack manipuler l’application depuis son téléphone, avant qu’un faisceau lumineux n’inonde la zone dans laquelle il se trouve. Futurism précise que cette mise en scène aurait été réalisée à l’aide d’un projecteur au sol, et non d’un véritable dispositif orbital.

Même si la vidéo a tout l’air d’un fake en bonne et due forme, les investisseurs y voient un marché très juteux. Reflect Orbital entend monétiser la lumière solaire, en la proposant comme un service haut de gamme aux « marques leaders » souhaitant s’octroyer une visibilité hors du commun. La société revendique déjà 260 000 réservations issues de 157 pays, preuve que les entités désireuses de financer le projet n’ont décidément pas la lumière à tous les étages.

La lumière de trop

Les scientifiques, eux, sont nécessairement moins enthousiastes face au projet de Reflect Orbital. « Le faisceau réfléchi par ces satellites est extrêmement intense ; quatre fois plus brillant que la pleine lune », explique John Berentine, astronome à l’observatoire de Silverado Hills. « Il aura un effet sur la faune locale, mais aussi, par diffusion atmosphérique, sur les régions alentour ».

L’écosystème terrestre vit au rythme de l’alternance jour/nuit. Si l’on commence à y introduire des lumières artificielles aussi puissantes, c’est tout un équilibre biologique qui en serait menacé. La migration des oiseaux, la reproduction des insectes, la pollinisation nocturne, le cycle hormonal des mammifères, etc.

Nous autres humains serions aussi affectés, puisque notre sommeil dépend du rythme circadien. Si des centaines de spots lumineux se mettent à apparaître à la surface de la planète en pleine nuit, notre horloge biologique perdrait aussi le nord.

En plus de la dimension éthique fortement discutable de ce projet, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un acte unilatéral de privatisation du ciel, sans le consentement d’autres nations ou des communautés scientifiques. Ces 4 000 satellites survoleront inévitablement la totalité du globe au vu de leur nombre, et la problématique devient ici profondément politique. Le ciel (et sa lumière) n’est-il pas, lui aussi, un bien commun ? Depuis quand peut-on le transformer en espace publicitaire sans demander l’avis de personne ?

Il y a une ombre au tableau (sans mauvais jeu de mots) sur les plans de Reflect Orbital : leur modèle est dépendant d’une équation un peu trop spéculative. Selon des experts cités dans les colonnes de NextBigFuture, un miroir de 54 m de large ne « restituerait qu’approximativement 0,04 W/m² », soit 30 000 fois moins que le rayonnement solaire de midi. Si la start-up veut être rentable, il lui faudrait déployer des dizaines de milliers de miroirs de cette taille pour espérer produire une illumination perceptible. Sur le plan scientifique, rien n’empêche le lancement de ces satellites ; sur le plan économique, tout le reste l’interdit ; même SpaceX n’a jamais réussi à maintenir une telle coordination orbitale entre ses milliers d’engins. Reflect Orbital marche donc dans les pas d’Icare, et nul doute que le dénouement sera le même ; cette fois, c’est la physique, et non Hélios, qui sera la némésis de cette mégalomanie technologique.

  • Reflect Orbital veut lancer une constellation de miroirs pour renvoyer la lumière solaire vers la Terre, prolongeant artificiellement le jour sur commande.
  • Le premier prototype est prévu pour 2026, mais les estimations montrent que la luminosité renvoyée serait minime et l’infrastructure colossale.
  • Le projet, coûteux et techniquement fragile, repose sur des hypothèses peu réalistes et risque de rester à l’état d’expérience médiatique plutôt que d’innovation viable.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Ce qu’il faut savoir

  • Le fait : Reflect Orbital veut lancer une constellation de miroirs pour rediriger la lumière solaire vers la Terre.
  • Qui est concerné : Entreprises, agriculteurs, armées et autres clients potentiels.
  • Quand : Le premier prototype est prévu pour 2026.
  • Où : États-Unis et potentiellement à l’échelle mondiale.

Sources

Source : Presse-citron

Source : NextBigFuture

Visuel d’illustration — Source : www.presse-citron.net

Source d’origine : Voir la publication initiale

Date : 2025-10-27 20:02:00 — Site : www.presse-citron.net


Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets

Application : Téléchargez Artia13 Actualité (Android)

Notre IA anti-désinformation : Analyzer Fake News (Artia13)


Publié le : 2025-10-27 20:02:00 — Slug : des-miroirs-dans-lespace-pour-eclairer-les-riches-lidee-qui-scandalise-les-chercheurs

Hashtags : #Des #miroirs #dans #lespace #pour #éclairer #les #riches #Lidée #qui #scandalise #les #chercheurs

Cédric Balcon-Hermand

Depuis 1998, l’association Artia13 agit pour la vérité, contre la manipulation, et pour une cybersphère sécurisée et citoyenne.

Cédric Balcon-Hermand a 10464 posts et ce n'est pas fini. Voir tous les articles de Cédric Balcon-Hermand

blank

Laisser un commentaire