Évolution politique du Québec : 30 ans après le référendum de 1995
Mise à jour le 2025-10-29 06:00:00 : Depuis 1995, le Québec a connu 18 élections, mais l’électorat semble s’éloigner de la souveraineté.
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Depuis le référendum du 30 octobre 1995, les Québécois ont eu 18 occasions de passer par l’urne pour redonner de l’élan à un match de revanche sur l’avenir politique du Québec.
Ces occasions se déclinent à raison de 10 élections fédérales et de 8 scrutins provinciaux. S’il fallait retenir une tendance lourde au fil de ces trois décennies, ce serait la propension de l’électorat québécois à aller voir ailleurs plutôt qu’à taper sur le clou de la souveraineté.
Malgré la présence en continu d’une valeur refuge comme le Bloc québécois sur l’échiquier fédéral, l’électorat ne s’est pas privé d’explorer d’autres options.
En 2006, un quart de l’électorat québécois a flirté avec le Parti conservateur de Stephen Harper, ce qui a permis à cette formation de faire une percée qui perdure, après deux décennies, en territoire francophone. En 2011, c’est la vague orange du Nouveau Parti démocratique de Jack Layton qui a déferlé sur le Québec.
Et plus récemment, le printemps passé, 43 % des électeurs de la province ont donné leur vote au Parti libéral de Mark Carney. Le premier ministre actuel était pourtant le moins fonctionnellement bilingue des principaux candidats en présence au dernier scrutin.
À ce bilan, il faut encore ajouter trois victoires consécutives au Québec de Justin Trudeau, un chef libéral, dont le nom de famille est autrement associé dans l’esprit de bien des Québécois à deux rendez-vous constitutionnels manqués.
Mais pour qui s’intéresse à l’histoire électorale de l’après-référendum, le scrutin fédéral le plus marquant aura été celui qui a suivi l’adoption de la loi fédérale sur la clarté référendaire, en 2000.
Loin de punir le gouvernement de Jean Chrétien pour ce qu’une partie de la classe politique québécoise avait vu comme une ingérence sans précédent dans les affaires de la nation québécoise, l’électorat lui a décerné 44 % du vote. Ce fut le meilleur score de Chrétien comme chef libéral.
Le front québécois n’a pas échappé à cette diversification. La Coalition Avenir Québec en est le résultat le plus marquant. Mais Québec solidaire et, à un moindre degré, le Parti conservateur d’Éric Duhaime s’inscrivent dans la même tendance.
Pour le Parti québécois, la récolte de la quasi-victoire référendaire d’octobre 1995 a été amère. En 30 ans, le parti n’a gagné que deux élections, et leurs résultats ont eu un effet éteignoir sur ses ambitions référendaires.
En 1995, seuls l’ajout d’une offre de partenariat avec le reste du Canada et l’emprise exceptionnelle de Lucien Bouchard sur l’électorat québécois avaient permis au camp du Oui de se hisser à quelques poussières de la barre des 50 %.
En 1998, Lucien Bouchard remportait le pouvoir tout en perdant au suffrage universel, un avertissement sérieux quant aux risques qui auraient attendu le mouvement souverainiste au tournant d’un nouveau vote sur l’avenir politique du Québec.
En 2012, Pauline Marois a dû se contenter d’un gouvernement minoritaire que l’hypothèque référendaire l’a empêchée de convertir en majorité deux ans plus tard. Plombé par le retour en force de cette possibilité en pleine campagne électorale, le PQ a repris le chemin des banquettes de l’opposition.
À un an des prochaines élections et alors que le Parti québécois — en avance dans les sondages — jure vouloir faire campagne sur la promesse de tenir un autre référendum sur la souveraineté du Québec, force est de constater que les fondations d’une telle démarche ont mal résisté à l’épreuve du temps.
Le référendum de 1995 avait trouvé son élan dans l’échec constitutionnel de Meech. Le contexte de 2025 est d’un tout autre ordre. Dans l’ombrage de l’administration Trump, le goût du risque n’est guère dans l’air du temps électoral.
Depuis 1995, l’Écosse a tenu un référendum sur son avenir politique, lequel s’est soldé par une victoire du statu quo. En route pour le vote, le Parlement de Westminster a reconnu la règle des 50 % plus un, mais du même coup, s’est prévalu de son droit d’avoir voix au chapitre de la question.
En 1995, seuls l’ajout d’une offre de partenariat avec le reste du Canada et l’emprise exceptionnelle de Lucien Bouchard sur l’électorat québécois avaient permis au camp du Oui de se hisser à quelques poussières de la barre des 50 %.
À en croire les sondages, le prochain rendez-vous électoral pourrait remettre davantage en présence le Parti québécois et le porte-étendard fédéraliste qu’est le Parti libéral du Québec. Mais pour ce qui est de l’avantage référendaire, les sondages confirment qu’il demeure dans le camp fédéraliste.
Il est risqué de confondre la cyclique soif de changement politique avec l’appui à un projet ou à une personnalité politique. Le chef conservateur Pierre Poilievre, qui était promis, à un an du scrutin fédéral du printemps dernier, au poste de premier ministre, est bien placé pour en parler.
Ce qu’il faut savoir
- Le fait : Le Québec a connu 18 élections depuis 1995, mais l’électorat s’éloigne de la souveraineté.
- Qui est concerné : Les électeurs québécois et les partis politiques.
- Quand : Depuis 1995, avec des élections à venir.
- Où : Québec, Canada.
Sources

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Date : 2025-10-29 06:00:00 — Site : lactualite.com
Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets
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Publié le : 2025-10-29 06:00:00 — Slug : dans-le-retroviseur-referendaire
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