Éducation aux médias

Présentation du cours 1 – « Le super pouvoir de l’information »

Chaque jour, les élèves sont exposés à des centaines de messages : vidéos, photos, stories, commentaires, “infos” partagées en boucle sur TikTok, YouTube, Instagram, Snapchat… Certains de ces contenus sont fiables. D’autres, en revanche, sont exagérés, déformés ou totalement inventés.

C’est précisément pour cela que j’ai conçu ce premier cours d’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) autour d’un thème central : l’information comme super pouvoir.

Dans la vidéo ci-dessous, je m’adresse directement aux élèves pour les inviter à activer ce super pouvoir… avec un cerveau en mode enquêteur.


🎥 Vidéo – Cours 1 : « Le super pouvoir de l’information »


Pourquoi parler d’« information » comme d’un super pouvoir ?

Dès le plus jeune âge, les enfants vivent connectés :

  • ils découvrent l’actualité via les réseaux sociaux,
  • ils reçoivent des captures d’écran dans les groupes de classe,
  • ils commentent des vidéos virales sans toujours vérifier leur source.

L’objectif de ce monologue est de changer leur posture :
ne plus être seulement des consommateurs d’images et de messages,
mais commencer à réfléchir comme de petits enquêteurs.

Dans cette première séquence, je pose les bases :

  • Oui, les réseaux sociaux peuvent être utiles.
  • Non, il ne s’agit pas de les diaboliser.
  • Mais oui, il est indispensable d’apprendre à vérifier ce que l’on voit.

Les premières questions à se poser face à une information

Dans la vidéo, j’invite les élèves à adopter quelques réflexes simples, que l’on va approfondir tout au long du programme :

  1. Qui parle ?
    Est-ce une personne, une organisation, un média reconnu, un compte anonyme, un influenceur, un “ami d’ami”… ?
  2. Quand ce message a-t-il été publié ?
    Une “info” peut être vraie à un moment et complètement dépassée quelques années plus tard. Les vieux contenus ressortent régulièrement comme s’ils venaient de sortir.
  3. Y a-t-il une preuve ?
    Un texte sans source, une vidéo sortie de son contexte ou un montage sans explication ne suffisent pas à prouver qu’un fait est réel.
  4. Un autre média sérieux dit-il la même chose ?
    Si une affirmation choquante n’est reprise par aucun média fiable, il y a un problème : soit elle est fausse, soit elle est au minimum douteuse.

Ces questions constituent le socle du cours 1. L’objectif n’est pas que les élèves deviennent experts dès la première séance, mais qu’ils commencent à ralentir avant de croire et partager.


Un message clair pour les élèves : « Je ne suis pas là pour t’interdire TikTok »

Un point essentiel du monologue est de transmettre aux élèves un message rassurant et crédible :
je ne viens pas leur dire “TikTok, c’est mal” ou “YouTube, c’est dangereux”.

Au contraire, je leur explique que :

  • les réseaux sociaux font partie de leur quotidien,
  • ils peuvent être des outils formidables pour s’informer, apprendre, créer,
  • mais qu’ils exigent esprit critique, vigilance et responsabilité.

Cette nuance est indispensable pour obtenir leur adhésion :
on n’éduque pas en culpabilisant, on éduque en accompagnant.


Ce que les élèves vont apprendre dans la suite du programme EMI

Ce premier monologue sert d’introduction. Dans les séances suivantes, nous allons :

  • Repérer les pièges les plus fréquents : titres trompeurs, montages vidéos, images sorties de leur contexte, faux profils…
  • Analyser des images et des vidéos en se demandant comment elles ont été fabriquées, retouchées ou montées.
  • Comprendre la différence entre information, rumeur, fake news, désinformation, mésinformation et malinformation.
  • Apprendre à protéger les autres en évitant de partager “n’importe quoi” juste parce que c’est drôle, choquant ou spectaculaire.

L’objectif final est double :

  • former des citoyens capables de lire le monde numérique avec recul,
  • et créer, chez les élèves, un réflexe de vérification avant de cliquer sur “partager”.

Transcription du monologue – Cours 1

Pour les enseignants, parents, ou pour accompagner un travail écrit en classe, voici le texte complet de la vidéo :

MONOLOGUE COURS 1

Bonjour à toutes et à tous.
Je m’appelle Cédric, et aujourd’hui je vais te parler d’un super pouvoir que tu utilises déjà tous les jours : l’information.

Chaque jour, tu vois des vidéos, des photos, des messages, des commentaires. Certains sont vrais, d’autres sont exagérés, déformés ou carrément inventés. On appelle ça des rumeurs, des fake news ou de la désinformation.

Mon but, ce n’est pas de t’interdire TikTok, YouTube ou les réseaux sociaux. Au contraire : je veux t’aider à les utiliser avec un cerveau en mode enquêteur.

On va apprendre à se poser les bonnes questions :
Qui parle ?
Quand ce message a-t-il été publié ?
Est-ce qu’il y a une preuve ?
Est-ce qu’un autre média sérieux dit la même chose ?

Pendant nos séances d’Éducation aux Médias et à l’Information, tu vas apprendre à repérer les pièges, à vérifier une image ou une vidéo, et à protéger les autres en évitant de partager n’importe quoi.

Si tu es prêt, on commence ensemble : on va apprendre à comprendre… et à combattre la désinformation.


Comment utiliser cet article et cette vidéo en classe ?

Quelques pistes concrètes :

  • Avant de lancer la vidéo : demander aux élèves ce que le mot “information” leur évoque.
  • Après la vidéo :
    • écrire ensemble les quatre questions clés au tableau ;
    • proposer des exemples de messages vus récemment et les analyser avec ces questions ;
    • ouvrir un débat : “Avez-vous déjà partagé quelque chose… que vous avez ensuite regretté ?”.

Ce premier cours est une porte d’entrée. La suite va plus loin. Mais tout commence par une idée simple :
l’information est un super pouvoir… à condition de savoir l’utiliser.

Cédric Balcon-Hermand

Depuis 1998, l’association Artia13 agit pour la vérité, contre la manipulation, et pour une cybersphère sécurisée et citoyenne.

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