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Un an après les inondations meurtrières à Valence : la colère des habitants persiste

Mise à jour le 2025-10-27 18:02:00 : Un an après les inondations qui ont coûté la vie à 229 personnes, la reconstruction à Valence avance lentement, suscitant colère et frustration.

Un chantier à ciel ouvert. À Paiporta, la ville espagnole la plus endeuillée après les inondations qui ont ravagé le sud de Valence. Là, il y a tout juste un an, 56 personnes perdaient la vie dans ces intempéries dévastatrices. Aujourd’hui, les engins de terrassement s’activent pour reconstruire les berges du ravin. Des rez-de-chaussée sont murés, des façades éventrées, des maisons encore abandonnées. Sur un mur, une ligne au marqueur noir rappelle que l’eau est montée à 2,35 mètres.

J’ai reçu un soutien moral de mes voisins qui vaut plus que n’importe quelle aide économique.

À Sédaví, à quelques kilomètres, la situation s’améliore peu à peu. Les rues sont propres, le cimetière de voitures a disparu, et certaines façades ont été ravalées. Après onze mois d’attente, Fernando Hernica a enfin retrouvé sa maison : murs repeints, cuisine réinstallée, canapé livré. « On ne s’est jamais dit qu’on avait perdu notre maison. C’est notre foyer qui avait disparu. Alors revenir ici, retrouver la chaleur de la maison, faire des choses en famille, comme un déjeuner ou un dîner… voilà ce dont on avait besoin », confie cet ouvrier de l’industrie automobile. Mais le traumatisme reste vif : « Il y a quelques jours, on a eu de nouveau des alertes pour risque d’inondation. Ça a ravivé de très mauvais souvenirs et les enfants étaient terrorisés ! »

900 ascenseurs encore hors service

La grande zone commerciale, en grande partie détruite, a rouvert, tout comme le McDonald’s, le Carrefour et la ligne de train vers Valence. À Benetússer, la place de la Fusta, méconnaissable l’an dernier avec ses voitures retournées et de la boue partout, est redevenue un jardin paisible. « C’est l’une des grandes fortunes de Valence, Ortensia Herrero, qui a financé la rénovation », explique Juan Ferrando, dont le rez-de-chaussée avait été totalement inondé. « En apparence, on peut dire que ça va mieux. Mais je vais encore chez le psychologue ». Un après, il retient surtout la solidarité : « On s’est tous entraidés. J’ai perdu une bonne partie de ma maison, mais j’ai reçu un soutien moral de mes voisins qui vaut plus que n’importe quelle aide économique. »

Pourtant, beaucoup reste à faire : près de 900 ascenseurs sont encore hors service. Et la colère ne faiblit pas. L’action du gouvernement régional, responsable de la protection civile, est au cœur des critiques. Les alertes téléphoniques sont arrivées trop tard, alors que près de 150 personnes étaient déjà mortes. Les secours ont mis des heures à intervenir. Un an après, aucune démission n’a été enregistrée, pas même celle du président conservateur de la région Carlos Mazón, resté injoignable tout l’après-midi du drame.

« Je me suis sauvée par miracle »

« Quand j’ai reçu l’alerte, j’avais déjà de l’eau jusqu’à 1m70 chez moi. Je me suis sauvée par miracle ! Ils n’ont pas su nous avertir et ne sont pas venus nous secourir : ils doivent en assumer les conséquences. Il ne peut pas y avoir de reconstruction s’il n’y a pas de justice », dénonce Pepa Ferrer de l’association des victimes. « Un an après, je n’ai pas peur de l’eau, mais des politiques qui nous gouvernent. » Même colère chez Sebastian Pedrosa, Argentin installé à Alfafar, qui a sauvé onze personnes : « Personne ne nous a demandé d’évacuer. Et pendant quatre jours, personne n’est venu alors qu’il y avait des cadavres dans les rues. »

A Paiporta, les travaux ont débuté.
A Paiporta, les travaux ont débuté.
Henry de Laguérie – Henry de Laguérie

Le gouvernement central de Pedro Sánchez est lui aussi critiqué pour son manque de réaction. Mais de Madrid à Valence, chacun se renvoie la balle. « Les partis politiques continuent de jouer avec les inondations comme s’il s’agissait d’un match de tennis », déplore à nouveau Pepa Ferrer. Après la manifestation monstre de samedi, la colère risque de nouveau d’éclater ce mercredi soir lors des funérailles d’État en présence du roi Felipe VI, marquant le premier anniversaire de la catastrophe.

Ce qu’il faut savoir

  • Le fait : Un an après les inondations, la reconstruction à Valence est lente et les habitants sont en colère.
  • Qui est concerné : Les habitants de Valence et les autorités locales.
  • Quand : Un an après les inondations, en octobre 2025.
  • Où : Valence, Espagne.

Sources

Source : Midi Libre

Source : Midi Libre

Source : Midi Libre

Visuel d’illustration — Source : www.midilibre.fr

Source d’origine : Voir la publication initiale

Date : 2025-10-27 18:02:00 — Site : www.midilibre.fr


Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets

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Publié le : 2025-10-27 18:02:00 — Slug : inondations-meurtrieres-a-valence-je-nai-pas-peur-de-leau-mais-de-ceux-qui-nous-gouvernent-un-an-apres-la-colere-est-toujours-vive

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Cédric Balcon-Hermand

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