Frappes russes en Ukraine : l’ONU déclare qu’aucune région n’est à l’abri
Mise à jour le 2025-11-20 13:00:00 : Les récentes frappes russes à Ternopil, Lviv et Ivano-Frankivsk soulignent une menace croissante pour toute l’Ukraine.
Alerte : Aucune confirmation indépendante n’a pu être obtenue à partir de sources fiables. Cette information est à considérer avec prudence.
Les frappes russes qui ont touché Ternopil, Lviv et Ivano-Frankivsk – trois régions jusqu’ici relativement épargnées par la guerre – ont fait basculer les Ukrainiens dans l’évidence. « Aucune région du pays n’est en sécurité », a affirmé jeudi Kayoko Gotoh, à la tête de la division Europe et Asie centrale de l’ONU, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Un constat partagé à l’identique par Philippe Leclerc, le directeur du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Europe, qui affirmait quelques heures plus tôt que plus personne en Ukraine « n’est à l’abri ».
Selon les premiers bilans, au moins 26 personnes, dont trois enfants, ont été tuées dans les attaques de drones et de missiles à Ternopil. Plus d’une centaine d’autres ont été blessées dans l’ensemble des trois régions visées.
Un pays frappé aux portes de l’hiver
Les récits venus de l’Est comme de l’Ouest ont la même texture : celle d’une peur qui imprègne chaque geste du quotidien. Selon Edem Wosornu, du bureau onusien des affaires humanitaires, qui participait à la réunion du Conseil, des civils récemment évacués du Donbass, sur le front est, rapportent « un bourdonnement constant de drones au-dessus de leurs têtes, les empêchant de dormir et de se sentir en sécurité chez eux ».
À mesure que l’hiver s’installe, les frappes répétées sur les installations énergétiques plongent des régions entières dans une obscurité glacée. Mercredi, les attaques ont endommagé le réseau électrique dans sept oblasts ukrainiens – Tcherkassy, Tchernihiv, Dnipro, Donetsk, Ivano-Frankivsk, Kharkiv et Lviv –, entraînant des coupures de courant prolongées. « Ces coupures de courant deviennent plus fréquentes, privant les familles de chauffage et d’eau potable, des éléments essentiels à leur survie », a insisté Mme Wosornu.
Dans la capitale, Kiev, la situation est elle aussi critique : le nombre de victimes civiles au cours des dix premiers mois de l’année est presque quatre fois plus élevé que sur l’ensemble de l’année 2024. Depuis février 2022, l’ONU recense 14 534 civils tués, dont 745 enfants, et 38 472 blessés. Tout pointe ainsi vers une augmentation des attaques contre les civils ukrainiens et leurs infrastructures.
Une attaque parmi les plus meurtrières de l’année
L’attaque de mercredi figure parmi les plus violentes depuis des mois. Les dégâts s’étendent bien au-delà des pertes humaines : installations énergétiques, voies de transport, bâtiments résidentiels, hôpitaux et écoles ont été touchés.
Comme l’a rappelé Edem Wosornu, « les frappes incessantes de missiles et de drones, de jour comme de nuit, tuent et blessent des civils, détruisent des habitations et endommagent des infrastructures civiles vitales ».
Sur le terrain, les humanitaires décrivent l’accumulation des urgences : 1 500 personnes âgées ou à mobilité réduite piégées dans la région de Pokrovsk, à une cinquantaine de kilomètres du front, sans accès fiable à l’eau ni à l’électricité ; 3 000 habitants de Lyman, dans le Donbass, hors de portée des convois ; des centres d’accueil bondés dans l’Ouest, où s’entassent des familles fuyant pour la troisième ou la quatrième fois les bombardements russes.
Entre janvier et septembre, l’aide humanitaire est parvenue à 4,2 millions de personnes, mais les contraintes s’alourdissent. « Les travailleurs humanitaires restent sous la menace constante des bombardements, de l’accès restreint, des infrastructures endommagées et de conditions de sécurité imprévisibles », a rappelé Mme Wosornu.

Des secouristes interviennent sur les lieux d’un immeuble résidentiel bombardé mercredi à Ternopil, dans l’ouest de l’Ukraine.
L’ONU met en garde contre une dérive sans retour
Au Conseil de sécurité, Kayoko Gotoh a dénoncé les bombardements « aveugles » qui « doivent cesser immédiatement ». Elle a rappelé qu’« aucune attaque visant des civils ou des infrastructures civiles n’est autorisée par le droit international humanitaire ».
La directrice a également exprimé sa préoccupation face à la fragilité persistante de la centrale nucléaire de Zaporijjia, déconnectée du réseau pendant un mois cet automne : un risque « aux conséquences inimaginables, non seulement pour l’Ukraine et la Fédération de Russie, mais bien au-delà ».
Pour les deux participantes à la réunion du Conseil, la multiplication des attaques ordonnées par Moscou ne laisse aucune ambiguïté. Elles ont pour objectif de saper le moral des Ukrainiens à l’approche de l’hiver et, avec lui, les bases d’un ordre juridique international construit « depuis plus d’un siècle ». Le manque de financement complique encore la réponse : seuls 46 % du plan de réponse humanitaire 2025 ont été couverts.
Un appel à ne pas abandonner les réfugiés ukrainiens
Dans sa réaction à l’attaque contre Ternopil, le HCR n’a pas épargné certaines capitales européennes. Philippe Leclerc a ainsi critiqué les rejets par plusieurs États de demandes d’asile ukrainiennes, au motif que certaines régions du pays seraient sûres : une position que les frappes de mercredi rendent désormais intenable.
L’épisode « montre clairement qu’aucune partie du pays ne peut être considérée comme sûre », a-t-il observé, appelant à maintenir les dispositifs de protection pour la population du pays.
« La résilience n’est pas une protection »
Dans son allocution au Conseil, Edem Wosornu a salué « la détermination remarquable » des Ukrainiens : enseignants donnant leurs cours sous terre, médecins opérant sans électricité, bénévoles empruntant des routes minées pour acheminer l’aide.
Mais elle a aussitôt averti : « La résilience n’est pas une protection, elle ne peut se substituer ni à la sécurité, ni à la dignité, ni au respect du droit international. »
Le message est clair. Alors que la guerre frappe désormais l’Ouest comme l’Est, les villes comme les campagnes, ne laissant plus aucun refuge, seul un cessez-le-feu complet, immédiat et inconditionnel pourra restaurer la sécurité des Ukrainiens.
Ce qu’il faut savoir
- Le fait : Les frappes russes touchent des régions ukrainiennes auparavant épargnées.
- Qui est concerné : Civils ukrainiens, réfugiés, travailleurs humanitaires.
- Quand : Mercredi, 2025-11-20.
- Où : Ternopil, Lviv, Ivano-Frankivsk, Ukraine.
Chiffres clés
- 26 personnes tuées, dont 3 enfants, lors des frappes.
- 14 534 civils tués en Ukraine depuis février 2022.
Contexte
Les frappes récentes illustrent l’escalade de la violence en Ukraine, affectant des régions jusqu’alors considérées comme relativement sûres. L’ONU met en garde contre les conséquences humanitaires de ces attaques, notamment en période hivernale.
Sources

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Date : 2025-11-20 13:00:00 — Site : news.un.org
Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets
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Publié le : 2025-11-20 13:00:00 — Slug : apres-des-frappes-dans-louest-de-lukraine-lonu-avertit-aucune-region-nest-a-labri
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