
Alors que Vladimir Poutine a annoncé lundi un cessez-le-feu unilatéral du 8 au 10 mai, à l’occasion des commémorations de la victoire sur l’Allemagne nazie, Volodymyr Zelensky a fermement dénoncé une « nouvelle tentative de manipulation » de Moscou.
Le Kremlin a précisé que la trêve entrerait en vigueur « à partir de minuit entre le 7 et le 8 mai et jusqu’à minuit entre le 10 et le 11 mai », suspendant « toutes les opérations de combat » sur le front ukrainien. Selon Moscou, cette décision a été prise « pour des raisons humanitaires », à l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une instrumentalisation cynique
Mais côté ukrainien, la réaction est sans appel. Dans son allocution quotidienne, Volodymyr Zelensky a souligné que ce cessez-le-feu annoncé ne vise qu’à « garantir le silence » lors de la parade du 9 mai à Moscou, dénonçant une instrumentalisation cynique de la mémoire historique pour servir des objectifs politiques. « Il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation », a-t-il accusé, pointant du doigt le choix du calendrier russe.
Le Kremlin, de son côté, a appelé Kiev à « suivre cet exemple », tout en avertissant que les forces russes « fourniront une réponse adéquate et efficace » en cas de non-respect de la trêve. Un avertissement, dans un contexte où les précédents cessez-le-feu, comme celui décrété pour Pâques en avril, n’avaient pas tenu, chacun accusant l’autre camp de violations malgré une légère accalmie sur certaines parties du front.
« mettre fin à une guerre insensée »
Sur le plan international, la pression monte également. Donald Trump, déterminé à obtenir une désescalade rapide, a exhorté Moscou et Kiev à conclure non seulement une trêve, mais un « cessez-le-feu permanent » et un accord de paix. Selon la Maison-Blanche, l’objectif est désormais clair : « mettre fin » à la guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires en trois ans de conflit.
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Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a quant à lui rappelé dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu’il était « temps de mettre fin à une guerre insensée », selon un communiqué diffusé lundi. Washington, longtemps premier soutien militaire de Kiev, semble aujourd’hui pressé de clore ce chapitre, quitte à inquiéter l’Ukraine sur d’éventuelles concessions trop favorables à Moscou.