Windlair veut révolutionner la logistique avec son drone cargo hybride


A l’heure où les drones se développent à grande vitesse dans les secteurs civil et militaire, la start-up toulousaine Windlair a imaginé DX400, un drone cargo hybride électrique à décollage et atterrissage vertical (VTOL) capable de transporter 150 kilos sur une distance pouvant aller jusqu’à 800 kilomètres.

Destiné à révolutionner le transport de marchandise, l’aéronef à de multiples applications dans des missions civiles et militaires. Rapide et autonome, le DX400 permet d’acheminer des charges matérielles sur de grandes distances vers des sites isolés, des territoires difficiles d’accès où les routes n’existent pas ou plus, comme l’offshore, les massifs montagneux ou des zones critiques, voire dangereuses pour l’homme.

« Le DX400 est un drone purement logistique qui permet de réaliser de la livraison, de la surveillance et de l’observation. Il est par exemple possible de transporter un LiDAR 3D qui pèse entre 50 et 60 kilos ou une caméra numérique lourde à haute précision. L’appareil peut également être utilisé pour réaliser du ravitaillement de troupes sur terre et en mer, du soutien médical, des interventions sur des éoliennes en mer, etc. », explique Novine Taghizad, président cofondateur de Windlair, société née en 2022.

Commercialiser dans trois ans

Un démonstrateur à échelle réduite de l’innovation protégée par plusieurs brevets devrait voir le jour au second semestre 2026. Le prototypage de cet appareil débutera dès cet été. Sur un marché mondial des drones cargo estimé à près de 17 milliards d’euros d’ici 2030, Windlair vise une commercialisation fin 2028 afin d’acquérir rapidement des parts de marché et de devenir un acteur clé. Ainsi, elle cible en premier lieu le marché français, européen, l’Amérique, le Moyen-Orient et l’Afrique avec un objectif de prise de marché jusqu’à 30 % d’ici 2035. Des premières intentions ont déjà été formulées par des potentiels futurs clients.

Afin de finaliser sa partie seed, la deeptech a récemment lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Wiseed avec l’objectif de réunir 500.000 euros. Le capital servira à financer la réalisation du prototype volant. Pour soutenir une première industrialisation de son aéronef, la start-up toulousaine estime son besoin en fonds à 40 millions d’euros.

« Le plan de certification avant mise sur le marché, notamment par l’EASA, a débuté. Nous adopterons un modèle de constructeur. À Toulouse, nous disposons de tout l’écosystème nécessaire pour la réalisation des pièces. 2025 et 2026 seront des années riches. Nous allons rapidement être dans un schéma de démonstration et tendre vers l’industrialisation et la commercialisation », détaille l’ingénieur de formation.

Démarqué de la concurrence

Pesant autour de 600 kilos, le DX400 se démarque de la concurrence par son architecture, sa capacité d’emport et son autonomie. Par exemple, le drone d’observation hybride-électrique développé par Delair et Ascendance pour l’armée française est capable de transporter seulement entre 3 à 5 kilos de charge. Sur le segment émergent des drones cargo autonomes de grande capacité, une concurrence, « assez faible », existe outre-Atlantique, aux USA en des acteurs comme Elroy Air ou Volansi.

Dans son développement, la jeune pousse peut compter sur le soutien d’industriels de premier plan comme Daher, Safran ou l’ONERA. « Ces grands groupes mettent à notre disposition de la compétence pour nous aider à avancer sur différents sujets. Nous disposons également du soutien du ministère des Armées depuis plus d’un an. Notre projet porte une notion de souveraineté nationale », précise le dirigeant. Afin d’accompagner son avancement, Windlair devrait recruter trois à quatre personnes cette année pour renforcer l’effectif composé d’une dizaine d’ingénieurs. En fin 2026, elle prévoit d’avoir une équipe d’une vingtaine de collaborateurs.