
Alors qu’on commémorait la journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme mardi 11 mars, l’une des avocates des victimes du 13-Novembre, Maître Samia Maktouf, s’est exprimée au sujet de Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos terroristes auteurs de ces attentats. Selon l’avocate : « Il semblerait que l’épouse qu’il a choisie, suite à des centaines de demandes, serait enceinte. » En réalité, cette affirmation est fausse. D’ailleurs les avocats de Salah Abdeslam ont rapidement publié un communiqué pour démentir une prétendue grossesse et regretter une « polémique indigne ».
En effet, Salah Abdeslam est l’un des détenus les plus surveillés de France, comme le confirme une source pénitenciaire à franceinfo. Le jihadiste de 35 ans, est à l’isolement et il a le statut de DPS pour détenu particulièrement signalé. L’une de ses avocates précise que dès qu’il sort de sa cellule, il est menotté et accompagné de nombreux surveillants. Sa correspondance est saisie, il fait l’objet de fouilles à nu régulièrement et quand il a accès au parloir, un surveillant est posté derrière la porte et peut observer l’entrevue grâce à une lucarne. Salah Abdeslam s’est bien marié comme le dit Samia Maktouf, en prison en 2022. Mais il s’agit d’un mariage religieux et non civil, officiel, devant un maire, une cérémonie qui peut tout à fait se faire par téléphone, sans que les deux personnes se rencontrent.
Un détenu sous très haute surveillance
Il faut préciser que Salah Abdeslam n’est pas un détenu comme les autres. Il a été condamné à la perpétuité incompressible et il est détenu à la prison de haute sécurité de Vendin-le-viel dans le Pas-de-Calais, une prison qui a été choisie pour emprisonner 100 des plus dangereux narcotrafiquants au 31 juillet prochain. Et au sein même de cette prison de haute sécurité, il est donc particulièrement surveillé.
En théorie, il est possible pour un détenu d’avoir une relation sexuelle avec son épouse, puisqu’il existe des unités de vie familiale, des sortes de petits appartements où les détenus peuvent passer plusieurs heures avec leurs proches sans surveillance directe du personnel. Mais dans les faits, selon l’Observatoire international des prisons, très peu d’établissements pénitenciaires en sont dotés. Et des détenus aussi étroitement surveillés que Salah Abdeslam n’y ont évidemment pas accès.