Volkswagen pourrait relocaliser une partie de la production de la marque Audi aux États-Unis afin d’échapper aux droits de douane américains, a déclaré le patron du groupe automobile allemand dans une interview parue vendredi où il dit être en discussion avec l’administration Trump.
Volkswagen veut faire « tout son possible pour rester un investisseur et un partenaire fiable aux États-Unis », a assuré Oliver Blume dans l’entretien mis en ligne par le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Pour Audi, une production aux Etats-Unis s’inscrirait dans notre stratégie de développement », ajoute le patron du constructeur aux dix marques dont la gamme de véhicules haut de gamme Audi.
« Nous avons une stratégie offensive avec des projets passionnants, sur mesure et attractifs pour le marché américain. C’est ce que nous mettons dans la balance. Des discussions constructives sont actuellement en cours avec le gouvernement américain », assure encore Oliver Blume.
Premier constructeur européen
Il a en revanche exclu une production américaine pour les voitures de sport Porsche, dont les États-Unis sont le marché le plus important, en raison des trop faibles volumes concernés, environ 70.000 véhicules par an.
Premier constructeur européen, Volkswagen est particulièrement touché par la hausse des droits de douane américains. Les ventes aux Etats-Unis de sa marque historique VW sont constituées à 65% de véhicules importés d’Europe ou du Mexique, malgré la présence d’une usine VW dans le Tennessee. Les marques Audi et Porsche fabriquent tous leurs modèles hors des Etats-Unis.
Et le marché américain, où les ventes ont augmenté de 6,4% l’an dernier, est devenu encore plus important avec la perte de vitesse de Volkswagen en Chine, où le groupe, qui traverse une crise de compétitivité, est largement dépassé sur le segment des voitures électriques.
Recherche d’une « solution globale »
De lourdes surtaxes douanières de 25% pénalisent depuis début avril les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux Etats-Unis. Selon Donald Trump, l’objectif des droits de douane est d’augmenter la production manufacturière aux États-Unis.
Le patron du constructeur allemand ne se prononce pas sur l’impact financier des surtaxes pour le groupe, ni sur la possibilité d’augmenter ses prix aux Etats-Unis. « Nous avons préparé différents scénarios », dit Oliver Blume qui ne veut pas décider « de manière précipitée » et mise sur « la recherche d’une solution globale » avec l’administration Trump.
Lundi, Donald Trump avait semblé ouvert au compromis pour le secteur automobile après que de grands groupes américains ont sonné l’alarme sur l’impact pour leur production et leurs revenus. Le président américain s’est dit prêt à « regarder comment aider les constructeurs ».