
Les crédits immobiliers seront-ils un nouveau dommage collatéral de la guerre économique déclenchée par Donald Trump ? C’est ce que craignent en tout cas plusieurs acteurs du marché, dont des courtiers et l’organisme de caution Crédit Logement.
« La guerre qui est ouverte par l’administration américaine a un impact, ça rajoute une couche d’incertitude supplémentaire » sur le marché du crédit immobilier français, témoigne ainsi Michel Mouillart, professeur d’économie chargé de la présentation de l’observatoire CSA/Crédit Logement. Il table sur « une petite remontée » des taux de crédits immobiliers entre avril et juin, à 3,25 %, contre 3,16 % au premier trimestre, la première hausse potentiellement après plus d’un an de baisse continue.
Les attaques économiques américaines ont participé courant mars à la hausse des taux d’emprunt à 10 ans de la France, à des sommets plus vu depuis 2011. Les banques, qui se financent en partie à ce taux, ont donc rectifié le tir en avril et augmenté leurs barèmes.
Risque inflationniste
Le risque inflationniste de la guerre commerciale éloigne aussi la perspective d’une baisse plus importante des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), autre élément clef de l’équilibre financier des banquiers, analyse Michel Mouillart.
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Attentifs à leur marge, « les établissements de crédit sont des entreprises comme les autres » a-t-il rappelé, et même « beaucoup plus exposées que les autres aux perturbations de l’environnement international » et des « marchés financiers internationaux ».
Les courtiers, en première ligne de ce marché, ont eux aussi constaté cette frilosité nouvelle lors de la réception des barèmes des banques pour le mois d’avril.