Une amende de 52 000 euros pour avoir détruit 520 œufs de flamants rose

C’est le dénouement d’une saga judiciaire de plusieurs années. Les 6 et 7 juin 2018, deux ULM de la production du film ont survolé à basse altitude une colonie de plusieurs milliers de flamants roses en pleine période de nidification. Les aéronefs ont créé un mouvement de panique chez les échassiers, qui se sont brutalement envolés, écrasant ou abandonnant dans la confusion leurs précieux œufs.

Selon les chercheurs de la Tour du Valat, un centre de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, 520 d’entre eux ont été détruits. Cela représente 11,5 % de la reproduction annuelle, en France, de cette espèce protégée qui ont été réduits à néant. Un drame alors que l’oiseau rose emblématique de Camargue est classé dans la catégorie « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées en France en raison de pressions liées aux activités humaines et, à moyen terme, à la montée des eaux.

Suite à cet accident, FNE a porté plainte contre X pour la destruction des œufs. Ce vendredi 11 avril, Radar Film a été condamné à payer une amende de 50 000 euros pour avoir causé la destruction « non autorisée » des 520 œufs, à laquelle s’ajoutent 2 000 euros pour la « perturbation volontaire » et l’« atteinte à la conservation » de ces animaux protégés.

L’entreprise devra également verser, au titre du préjudice moral, 10 000 euros de dommages et intérêts aux associations France nature environnement (FNE), FNE Méditerranée Occitanie, l’Association pour la protection des animaux sauvages, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et Robin des bois, ainsi qu’à la Tour du Valat. S’ajoutent 3 000 euros de préjudice écologique à Robin des bois.

« Il faut écouter les gestionnaires d’espaces naturels quand ils vous disent qu’il y a des sites qu’il ne faut pas fréquenter ou qu’il faut éviter à certains moments car ils sont très sensibles pour la faune » déclare Simon Popy, Président de FNE Occitanie-Méditerranée dans une interview à l’AFP.

Comble de l’histoire, le film de Nicolas Vanier met en scène la relation entre un père et son fils adolescent qui se rapprochent pour sauver une espèce d’oie en voie de disparition grâce à… un ULM. Le réalisateur, le pilote de l’ULM et le directeur de la photographie à bord de l’engin le 7 juin ont bénéficié d’un non-lieu. L’instruction a établi que les « infractions environnementales ne sont imputables qu’à la société Radar Films ».

En cause : l’autorisation donnée à Radar Films excluait la zone de nidification des flamants roses. Surtout, les dates de tournage n’étaient pas compatibles avec le respect du rythme biologique de l’espèce. La période de mi-avril à septembre étant cruciale pour les flamants roses, puisqu’il s’agit du moment de la ponte et de l’élevage des poussins.



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