Un procès troublant sur le syndrome du bébé secoué : une mère accusée, des questions sans réponse
Mise à jour le 2025-11-30 19:01:00 : Un procès au tribunal correctionnel de Foix soulève des interrogations sur le syndrome du bébé secoué, impliquant des parents accusés d’avoir blessé leur fille.
Alerte : Aucune confirmation indépendante n’a pu être obtenue à partir de sources fiables. Cette information est à considérer avec prudence.
Le syndrome du bébé secoué était au cœur d’un procès au tribunal correctionnel de Foix. Des parents étaient accusés d’avoir blessé leur fille, malgré leurs dénégations appuyées.
Une nuit de mai 2023. Un père revenu au travail depuis quelques jours, de retour de congé paternité. Une mère qui a la charge de sa fille. Et un bébé, âgé de quelques semaines à peine, qui pleure beaucoup, qui vomit beaucoup. La mère envoie des SMS à son mari, déplorant qu’elle “n’y arrivera pas”, qu’elle ne “tiendra pas toute la nuit toute seule”, qu’elle n’est “pas à la hauteur”.

Elle appelle son frère, qui entend le bébé pleurer derrière elle, pour qu’il la rassure. Elle appelle le Samu, s’inquiétant pour sa fille qui ne se calme pas, est toute rouge, a la bouche qui tremble. Mais ni le médecin régulateur, ni son mari qu’elle appelle dans la foulée pour l’exhorter à rentrer, n’entendent le bébé pleurer. Au médecin qui s’en étonne, la maman répond “de manière peu franche” qu’elle a réussi à la calmer. Et quand le père arrive avec son beau-frère, ils trouvent la petite en train de dormir. Alors, pourquoi ce besoin d’appeler les urgences et ses proches si tout était déjà rentré dans l’ordre ?
C’est la grande question de la cour du tribunal correctionnel de Foix, pour essayer d’éclaircir les zones d’ombre de cette nuit du 24 mai 2023. Une ambiance poisseuse imbibe les murs du tribunal pendant plus de trois heures de débat, malaise révélateur face à ce qu’on appelle couramment “syndrome du bébé secoué”. Une mère peut-elle faire ça à son enfant ? La secouer au point que le bébé se retrouve avec des côtes cassées, un os du bras fracturé, un hématome à la surface du cerveau ?
“Un geste malheureux peut-être”
Laura* s’en défend. Pas bruyamment, mais elle s’en défend. C’est sur elle que se concentrent les soupçons, même si son futur ex-mari, Adam*, est bien là à ses côtés, air sombre et carrure trapue toute de noir vêtue. Laura, elle, est calme, composée, comme si elle n’arrivait toujours pas à se faire à l’idée qu’on l’accuse d’avoir fait du mal à Lili*, sa fille, la “prunelle de ses yeux”.
C’est comme cela que tout le monde, ses proches comme l’entourage médical qui a suivi les deux, perçoit la relation entre la mère et sa première-née. Adam non plus n’a pas rien à dire sur le début de vie de sa seconde fille avec sa compagne : “Ça se passait toujours bien et dès qu’il y avait quelque chose, on le signalait aux médecins.” Jusqu’à cet examen pour les vomissements récurrents, qui révèlent les dommages sur le corps de Lili, il n’y avait eu aucun soupçon, aucune alerte des professionnels de santé. Mais voilà, l’expertise médicale exclut toute origine autre que traumatique, et donc potentiellement causée par un humain.
Et puis Laura est unanimement décrite comme prévenante, voulant bien faire, parfois au point d’en devenir trop anxieuse. Ainsi explique-t-elle ainsi son appel au Samu cette nuit-là : “Mon frère me l’a conseillé, j’avais peur.” “Mais pourquoi ? Lili ne pleurait plus, on ne voit pas ce qu’ils auraient pu faire de plus”, s’interroge la présidente Pauline Chaulet. Sans se démonter, bien droite dans son grand pull en laine crème, Laura répond : “Je voulais qu’elle aille mieux, sur ce moment-là j’ai préféré écouter les conseils et appeler.”
La présidente s’emploie à arracher les réponses à Laura, avant de finalement lâcher : “Vous comprenez ce qu’on peut penser quand on voit ces messages, que vous vous excusez pour ce qui s’est peut-être passé, un geste malheureux peut-être.” “C’est ma manière d’être, je m’excuse beaucoup pour les disputes et les malentendus qu’il peut y avoir entre nous, d’autant plus que je le sollicitais beaucoup avec elle”, répond doucement Laura. Et la jeune femme de répéter : “Je ne comprends pas ce qui s’est passé, je ne lui ai jamais rien fait.”
“La culpabilité et de la panique” d’une “mère épuisée”
Pour l’avocate qui représente Lili*, il y a au moins une vérité scientifique : le bébé ne s’est pas fait mal toute seule, accidentellement. Si la petite évolue aujourd’hui favorablement, il n’en reste que ce secouement a été “une tentative d’apaisement de manière violente” qui la marquera à vie, et ses parents “en sont responsables”.
La procureure Elodie Girardelli nuance tout de même, demande la relaxe pour Adam, mais une peine de 18 mois de prison assortis du sursis simple pour Laura : écartant toutes les autres hypothèses, elle se concentre sur cette nuit du 24 mai, dont les traces se retrouvent dans les SMS, empreints de “la culpabilité et de la panique” d’une “mère épuisée”.
Mais cette vérité scientifique, l’avocate de la défense n’y souscrit pas. “Dès qu’on a le triptyque hématome sous-dural, œdème cérébral et hémorragie rétinienne, c’est forcément un bébé secoué, mais non !” La robe noire décrit alors l’accouchement pénible de Lili, restée bloquée au niveau de la tête mais aussi des côtes, ou encore un incident où Laura, qui tenait sa fille dans ses bras, est tombée à la renverse et l’a serrée pour ne pas la laisser échapper : ne serait-ce pas à ce moment que la petite aurait été blessée, et donc une erreur de diagnostic médical ?
Mais la vérité judiciaire ne sera pas celle-là. À l’annonce de la peine de 18 mois de prison avec sursis probatoire, soit une sanction plus lourde que requise par le ministère public, la façade composée qu’arborait Laura se fissure. Il reste 10 jours à la jeune femme, qui a quitté la salle en pleurant, pour faire appel.
Ce qu’il faut savoir
- Le fait : Un procès sur le syndrome du bébé secoué soulève des questions sur la responsabilité parentale.
- Qui est concerné : Les parents et les professionnels de santé.
- Quand : Le procès a eu lieu en novembre 2023.
- Où : Tribunal correctionnel de Foix, France.
Sources

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Date : 2025-11-30 19:01:00 — Site : www.ladepeche.fr
Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets
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Publié le : 2025-11-30 19:01:00 — Slug : je-ne-lui-ai-jamais-rien-fait-une-mere-anxieuse-un-pere-qui-travaillait-et-un-syndrome-du-bebe-secoue-qui-pose-des-questions
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