
Une nourriture saine et locale, une réponse aux défis alimentaires à venir, c’est pour toutes ces raisons que la métropole du Grand Nancy a acté en conseil jeudi 24 avril la création d’un futur Marché d’intérêt local. Ce projet d’envergure surnommé le Rungis local pourrait sortir de terre en 2028.
Plus d’autonomie alimentaire c’est tout le sens de ce projet de Marché d’intérêt local (MIL) voté jeudi 24 avril 2025 par le conseil métropolitain du Grand Nancy. Partant du principe que seulement 1 % de la consommation en produits agricoles est couverte par la production locale, que les terres agricoles reculent (-23 % en Meurthe-et-Moselle en dix ans), et que l’attente des consommateurs est grande pour manger sainement et si possible localement, la métropole a voulu prendre sa part dans le grand chantier de la transition alimentaire vers le bien manger.
Les crises successives nous montrent bien qu’il faut travailler avec les producteurs locaux pour valoriser une alimentation meilleure pour la santé
Chloé Blandin, déléguée à l’autonomie alimentaire à la Métropole du Grand Nancy
« C’est un projet qui correspond à nos besoins, il vise à soutenir nos producteurs locaux tout en repensant notre système alimentaire » nous explique Chloé Blandin, déléguée à l’autonomie alimentaire à la métropole du Grand Nancy. « Les crises successives, du Covid à la crise agricole, nous montrent bien qu’il faut nous recentrer et travailler avec les producteurs locaux pour valoriser une alimentation meilleure pour la santé. À l’origine, en 2020, le projet a été pensé comme une plateforme destinée à la production locale mais il a grandi, on est dans une démarche globale. Il y aura de la commercialisation mais aussi de la logistique, de la transformation, du stockage. Ça sera une vitrine pour la production locale et aussi pour la food tech qui a une vraie dynamique dans le Grand Nancy » s’enthousiasme l’élue.
Concrètement, ce Marché d’intérêt local, surnommé en attendant d’avoir un nom le « Rungis local », pourrait s’implanter sur quatre hectares dans le secteur de Marcel Brot, avec 15 à 20 000 m2 de surface de plancher. Entre 300 et 600 personnes pourraient être employées sur place à des métiers très divers.
Dans une période de contraintes budgétaires, ce projet ne passe pas inaperçu : « C’est un signal très fort, on parle d’autonomie alimentaire oui, mais aussi d’économie et de santé publique » rappelle Chloé Blandin.
Le coût total du MIL est estimé à 64 millions d’euros avec le projet de cuisine centrale intercommunale. Le conseil départemental, la région, l’Union européenne et l’État devront mettre la main à la poche pour ce projet ambitieux à destination des professionnels.
Autre nouveauté, une cuisine centrale intercommunale qui pourra produire les repas pour la restauration collective des communes de la métropole et même au-delà pour certains collèges en accord avec le département de Meurthe-et-Moselle. Cette fois, c’est une Société publique locale (SPL) pilotée par les collectivités qui devra gérer cette nouvelle cuisine avec les municipalités volontaires.
Les plats des écoles des communes volontaires du Grand Nancy seront confectionnés par la nouvelle cuisine intercommunale.
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© Jérémie Fulleringer. MaxPPP
L’objectif est de réduire le coût de fabrication des repas alors que les prix des produits flambent et de remplacer les cuisines centrales des villes de Nancy et de Jarville-la-Malgrange devenues obsolètes. Cette cuisine pourrait être opérationnelle en septembre 2029 après la fermeture des deux autres. Jusqu’à 13.000 repas pourraient y être cuisinés par jour à partir de préférence de produits bruts, locaux, issus de l’agriculture biologique. Cette cuisine sera adossée au Marché d’intérêt local.
Le début des travaux est prévu pour 2028 pour une mise en service en 2029.