
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mardi 15 avril 2025, au 1.147e jour de la guerre.
Le fait du jour
Le bilan de la double frappe russe sur la ville de Soumy dimanche, l’une des plus meurtrières depuis le début de la guerre, est désormais de 35 morts et plus d’une centaine de blessés. Ce drame a coûté son poste à Volodymyr Artioukh, le gouverneur de la région dont le gouvernement ukrainien a confirmé le limogeage ce mardi. Une députée et le maire d’une ville de la région l’avaient accusé d’avoir autorisé une cérémonie de remise de décoration à des militaires à Soumy dimanche. Or, c’est justement cette justification qu’a avancée la Russie lundi, affirmant n’avoir visé des civils mais une « réunion » du commandement ukrainien.
Un haut responsable ukrainien a aussi confié à l’AFP que le travail du gouverneur était jugé insatisfaisant depuis un moment, en le décrivant comme un « gestionnaire très médiocre » à ce poste qu’il occupait depuis deux ans. La frappe sur Soumy est devenue « la dernière goutte tragique » qui a entraîné son limogeage, a ajouté ce responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
La déclaration du jour
« Ce n’est pas bon pour l’Europe, et ce n’est pas dans l’intérêt de l’Amérique, que l’Europe soit un vassal permanent des Etats-Unis en termes de sécurité »
Les dirigeants du Vieux continent peuvent toujours compter sur le dédain de J. D. Vance. « Nous considérons l’Europe comme notre alliée. Nous souhaitons simplement une alliance où les Européens seront un peu plus indépendants, et nos relations en matière de sécurité et de commerce vont le refléter », a déclaré le vice-président américain dans un entretien au site d’information britannique UnHerd. « La réalité est que – c’est brutal à dire mais c’est vrai – toute l’infrastructure de sécurité européenne a été, depuis ma naissance, subventionnée par les Etats-Unis d’Amérique », a ajouté celui qui s’était déjà déplacé à Munich pour dire que la liberté d’expression était menacée en Europe.
Le chiffre du jour
4. Le nombre de journalistes russes condamnés, ce mardi à cinq ans et demi de prison par un tribunal de Moscou. Ils ont été reconnus coupables d’avoir collaboré avec l’organisation, classée « extrémiste », de l’ancien opposant Alexeï Navalny. Parmi les condamnés se trouve Antonina Kravtsova, qui travaillait sous le nom d’Antonina Favorskaïa, couvrait très régulièrement les procès de Navalny. Elle avait réalisé, le 15 février 2024, la dernière vidéo montrant l’opposant encore en vie, au cours d’une audience, la veille de sa mort alors qu’il comparaissait en visio depuis sa prison de l’Arctique.
« Vous faites la fierté de la Russie », a crié aux reporters un homme présent dans la salle à la lecture du verdict.
La tendance
Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, a fait une visite surprise ce mardi à Odessa aux côtés de Volodymyr Zelensky. Et il a donné le pouls des négociations de paix entamées par les Etats-Unis et la Russie. « Ces discussions ne sont pas faciles, notamment à la suite de cette horrible violence », a-t-il souligné. Un son de cloche bien différent de celui de Steve Witkoff, l’émissaire spécial de Donald Trump, qui avait affirmé lundi, trois jours sa nouvelle rencontre avec Vladimir Poutine, que les pourparlers étaient « sur le point » de permettre des avancées.
Les récents bombardements de villes ukrainiennes « démontrent que les Russes sont non seulement déterminés à poursuivre la guerre mais qu’ils font pression sur l’Occident au lieu de ressentir la force de la pression (occidentale) sur eux-mêmes », a-t-il estimé.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Volodymyr Zelensky a profité de la visite du patron de l’Alliance atlantique pour redire que son pays avait un « besoin aigu » de systèmes de défense antiaérienne, en particulier de Patriot, de fabrication américaine, qui permettent d’abattre les missiles balistiques. De tels équipements et des munitions nécessaires à leur fonctionnement sont « disponibles » dans le monde et leur éventuelle livraison à l’Ukraine « dépend uniquement des décisions des dirigeants », a-t-il souligné.
Il a aussi remis sur le tapis le déploiement en Ukraine d’un contingent militaire occidental : « Le Royaume-Uni, la France et d’autres pays de l’Otan préparent déjà activement les bases d’un contingent de sécurité en Ukraine. Il est important que nous soyons tous suffisamment rapides et efficaces dans ce processus », a insisté le président ukrainien.