
C’est une image assez rare, pour ne pas dire inédite, dans le tennis. Lundi, lors du tournoi Challenger de Madrid, un joueur est monté dans les gradins à la fin de son match pour s’en prendre à des spectateurs un peu trop véhéments qu’il soupçonnait alors de placer des paris en direct.
Il s’agit du Slovaque Norbert Gombos (ex-80e joueur mondial aujourd’hui classé 336e à l’ATP), qui a attendu de perdre en demi-finale contre le Polonais Kamil Majchrzak (91e) avant de filer régler ses comptes avec ceux qui venaient de le siffler au moment de servir.
« Vous, là, vous êtes contents ? Vous détruisez le match. Vous sifflez tout le temps. Qui sifflait ? Vous êtes tout le temps là, à siffler. Pourquoi vous détruisez le jeu ? Je me moque de savoir si vous pariez, je m’en fiche », leur a-t-il lancé, alors que son coach avait déjà alerté l’arbitre en plein match.
Un phénomène de plus en plus préoccupant
Norbert Gombos a fait et dit tout haut ce que le reste du circuit pense tout bas, lui qui est confronté depuis des années à la montée de la folie des parieurs, qui n’hésitent plus à menacer les joueurs au bord des courts ou, plus violemment encore, anonymat oblige, sur les réseaux sociaux.
Ce phénomène ne cesse d’être dénoncé par les joueuses et les joueurs, dont la vie sur le circuit Challenger n’est déjà pas toujours rose, sans que les instances ne sachent véritablement comment stopper ce phénomène. Pour le coup, à Madrid, des pancartes avaient été installées sur les murs pour rappeler au public qu’il était interdit de parier dans l’enceinte du tournoi. Il faudra visiblement bien plus que cela pour mettre fin à ces dérives qui pourraient un jour mener à un drame.