Jusqu’au 18 avril, cinq chefs cadurciens offrent des collations gastronomiques aux donneurs de sang. Une semaine spéciale à la Maison du don de Cahors, où la solidarité s’unit à la gourmandise lotoise pour attirer les donneurs.
« Ah bon, c’est une semaine spéciale ? », s’étonne une donneuse, le pansement fraîchement fixé à son avant-bras. Elle n’est pas la seule à découvrir l’initiative ce lundi matin. Du 14 au 18 avril, chaque jour, un chef lotois régale les donneurs avec une collation concoctée dans sa cuisine. Une opération baptisée « collectes gastronomes », portée par l’Établissement français du sang (EFS) pour booster la fréquentation des maisons de don.
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« Les semaines avec des jours fériés sont toujours délicates », explique Déborah Iragne, chargée de promotion du don pour le bassin Quercy. « Certaines poches, comme les plaquettes, ne se conservent que sept jours. Perdre une journée, c’est perdre des possibilités de soigner. » Face à cette contrainte logistique, l’EFS sort de son jeu la carte gourmandise. « On espère que ces gastronomes vont nous permettre d’appréhender ce mois de mai avec sérénité », confie-t-elle. L’initiative paye chaque année. « On accueille 70 donneurs par jour en moyenne, contre une dizaine habituellement. »
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Cinq chefs… cinq styles différents
Ce lundi matin, c’était Charlotte Beauduret de Chez Bonnie, à Cahors, qui a enfilé son tablier pour proposer six mets aux donneurs du jour. Au total, cinq chefs ont répondu présent : Charlotte Bauduret (Bonnie Restaurant), Julien Poisot (Chez Suzanne), Tanguy Cantet (Tandem), Alexandre Marre (Le Bistro 1911) et Clément Costes (Château de Mercuès). Chacun intervient sur une journée, sans contrainte de recette. « On a eu carte blanche. Nous avons cuisiné trois pièces salées et trois sucrées », sourit Charlotte Bauduret. Pour le Château de Mercuès, c’est une première. « Ça donne un coup de fouet à la collecte, il y a une émulation autour de ça », se réjouit Clément Costes.
À l’origine de cette dynamique locale, Alexandre Marre, chef du Bistro 1911 à Cahors, a participé à toutes les éditions depuis douze ans. « La toute première, c’était à Rodez, un peu improvisé. Mais ça a tellement marché qu’on l’a structuré », se souvient-il. Son attachement à la cause est profond. « Je suis né avec une maladie sanguine. Sans le don du sang, je ne serais pas là aujourd’hui. Alors comme je ne peux pas donner, je rends autrement. »
Certains profitent de l’occasion pour renouer avec la Maison du don. « On a vu revenir des gens qu’on n’avait pas vus depuis des années. C’est une manière de les remettre dans le parcours du don. », observe Déborah Iragne. Si la collation reste facultative, « elle représente un vrai plus pour les donneurs », précise-t-elle. Certains découvrent l’opération par hasard et repartent nourris de mets et de solidarité.