Trump menace de lâcher l’affaire et Poutine décrète la fin de la trêve en Ukraine


Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 18 avril 2025, au 1.150e jour de la guerre.

Le fait du jour

Stratégie à plusieurs bandes ou aveu d’impuissance ? L’équipe de Donald Trump a passé la journée à envoyer des signaux contradictoires. Après la réunion de l’Elysée jeudi – réunissant au cours de plusieurs rounds successifs Français, Américains, Ukrainiens, Britanniques et Allemands – Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain, s’est chargé d’administrer la douche froide, sur le tarmac, au moment de prendre l’avion du retour. Alors que la présidence française avait salué « un excellent échange », le diplomate a laissé entendre que les Américains pourraient tout bonnement se retirer du processus de négociations. Il a menacé de « passer à autre chose » si les Etats-Unis venaient à établir que la paix « n’est pas possible ». Donald Trump a confirmé cet état d’esprit vendredi soir. Il n’y a « pas un nombre précis de jours, mais nous voulons régler ça rapidement », a déclaré le président américain depuis la Maison-Blanche.

Alors que l’après-midi même, le vice-président JD Vance a déclaré depuis Rome qu’il était « optimiste » sur les négociations de paix. Pour compléter cette séquence qui donnerait le tournis à un acrobate, Kiev a annoncé que l’accord sur les minerais pourrait être signé jeudi prochain à Washington… Du coup, on voit mal les Etats-Unis se retirer du dossier alors qu’ils auraient de nouveaux intérêts économiques en Ukraine.

La déclaration du jour

« Le mois [de moratoire] a en effet expiré. »

Le Kremlin n’utilise pas les mêmes circonvolutions que la Maison-Blanche. Dmitri Peskov a confirmé ce vendredi sans détour que Vladimir Poutine considérait comme terminée la trêve des frappes sur les infrastructures énergétiques décidée après son coup de fil historique avec Donald Trump. « Pour le moment, il n’y a pas eu d’autres instructions de la part du commandant en chef suprême, le président Poutine », a précisé Dmitri Peskov. De toute façon, ce « moratoire » n’a jamais été respecté, les deux belligérants s’accusant régulièrement et mutuellement de le violer.

Le chiffre du jour

909. Le nombre de corps de soldats tués au front que l’Ukraine affirme avoir pu récupérer ce vendredi. « Les corps de 909 défenseurs ukrainiens tombés au combat ont été ramenés en Ukraine », a indiqué sur Telegram le Quartier général ukrainien de coordination pour le traitement des prisonniers. L’échange de corps de militaires, ainsi que de prisonniers de guerre, est l’un des rares domaines de coopération entre Moscou et Kiev.

Volodymyr Zelensky avait indiqué mi-février que plus de 46.000 de ses soldats avaient été tués et quelque 380.000 autres blessés. Divers médias, citant des sources occidentales, ont évoqué des bilans variant très largement, compris entre 50.000 et 100.000 morts au combat.

De son côté, la Russie n’a pas communiqué sur ses pertes depuis l’automne 2022, lorsqu’elle avait reconnu moins de 6.000 soldats tués. Le site indépendant Mediazona et le service russe de la BBC disent avoir identifié jusqu’ici environ 100.000 soldats russes tués.

La tendance

La France, cible privilégiée des campagnes d’influence numérique prorusses, est visée par des millions de contenus spécialement calibrés pour tenter de déstabiliser son soutien crucial à l’Ukraine, expliquent des chercheurs, qui détaillent l’ampleur de ces opérations dans des rapports publiés jeudi et vendredi par DFRLab et CheckFirst, des organisations spécialisées dans les manipulations en ligne.

Faux sondage disant que les Français préféreraient Vladimir Poutine à Emmanuel Macron, articles évoquant des « humiliations » du président français, mais aussi des centaines de contenus sur des sujets clivants (violences sexuelles, migrations…) : le réseau de sites « Pravda », identifié par les chercheurs et les autorités comme relais de propagande prorusse, inonde Internet de sujets concernant la France.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Parmi les 3,7 millions d’articles publiés par ce réseau – qui se décline en presque 200 sites ciblant différents pays ou régions – depuis août 2023, 394.400 visaient la France, 376.700 l’Allemagne et 270.300 l’Ukraine. La Moldavie, la Serbie et les Balkans sont aussi massivement ciblés.



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