Sur l’étang de Thau, quatre alternatives à l’élevage d’huîtres sur cordes vont être testées pendant un an


Ce projet, coordonné par le Cépralmar, entend comparer des structures de production innovantes à un élevage traditionnel sur cordes, avec l’idée d’aider les ostréiculteurs à faire face aux problématiques de prédation ou bien de pénibilité.
 

Existe-t-il d’autres manières viables d’élever des huîtres dans l’étang de Thau que sur les cordes accrochées aux tables conchylicoles ? C’est en tout cas la question que se pose le récent projet Optipark, lancé il y a quelques semaines et porté par le Cépralmar. Son objectif consiste à comparer de nouveaux systèmes de production à un élevage traditionnel sur cordes.

« Moins de pénibilité et moins de prédation des daurades »

L’expérimentation à 70 000 € – financée notamment par le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture – sera menée sur le cycle de grossissement des 15 000 coquillages concernés par le projet, de mars 2025 à mars 2026. L’idée étant à terme, en fonction des divers résultats, de « proposer ces structures innovantes aux professionnels, en lien avec le CRCM, explique Laureen Nivelais, chargée de projet en mytiliculture au Cépralmar. Ces nouveautés peuvent les intéresser car elles peuvent être bénéfiques face aux problématiques qu’ils rencontrent. Elles pourraient réduire la pénibilité du travail, comme l’étape du collage ou du détroquage, et la prédation des daurades ».

Eco-écrin, toile Exondex, panier…

Aux côtés des cordes traditionnelles, quatre structures différentes ont ainsi été placées dans les parcs à huîtres de deux ostréiculteurs du secteur, Quentin Ovise à Mèze et Laurent Arcella à Loupian, et d’un troisième installé du côté de Leucate. Le système Exondex fonctionne avec des toiles sur lesquelles sont collées les huîtres. Une fois les juvéniles scellés, la toile est repliée sur elle-même, fixée à la table par des crochets et « forme une protection face aux daurades », indique Laureen Nivelais.

L’éco-écrin, créé par les frères Cambon, est lui composé de paniers en plastique clipsables entre eux et dans lesquelles on vient placer les naissains qui se développent à l’abri, ici aussi, de prédateurs. La troisième structure est le panier Sealadder, développé par la start-up Seaducer, qui permet le roulage et l’exondation des huîtres dans des paniers cylindriques. Enfin, des cordes exondées (tous les quinze jours) ont été installées sur les tables des conchyliculteurs.

Des mesures sur la mortalité, la croissance

« Nous allons faire un suivi scientifique de ces huîtres avec des mesures sur la mortalité et sur taux de chair pour connaître la qualité du produit en fonction de son système d’élevage, détaille Laureen Nivelais. Nous menons aussi l’expérimentation sur les tables du Cépralmar à Bouzigues. Pour celles-là, nous allons faire aussi, tous les deux mois, des mesures de croissance ».

Le projet prévoit aussi une analyse technico-économique « afin de voir la rentabilité de chaque outil. Ils coûtent plus cher à l’achat mais nécessitent moins de temps de travail, permettent de faire l’économie sur le ciment… ».

Avec des étudiants du lycée de la Mer

Ces études seront réalisées sur le terrain par le Cépralmar, avec la participation d’étudiants en BTS aquaculture du lycée de la Mer qui sont d’ailleurs déjà intervenus lors de la mise à l’eau des naissains il y a quelques semaines et qui vont suivre le projet tout du long. « C’est important que ces futurs conchyliculteurs puissent s’imprégner de ce qui peut être fait, certains sont en alternance et ont déjà une certaine vision de ces outils. D’ici un an, leur opinion va peut-être évoluer « , souligne la chargée de projet au Cépralmar.

Restera aussi à discuter avec les ostréiculteurs, à l’issue du projet, pour voir quel système de production « est le plus pratique pour produire ou manipuler. On aura notre étude scientifique qui dira quel système fonctionne le mieux mais il y aura aussi la vision de la profession ».



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