
Le président américain s’était engagé pendant la campagne électorale à mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, avant de fixer, une fois à la Maison-Blanche, un nouvel objectif pour le 20 avril, à l’occasion de la Pâques catholique et orthodoxe. Ces deux dates butoir désormais passées, Trump menace de se retirer des négociations.
- Le président américain a déclaré le 23 avril : « Je pense que nous avons un accord avec la Russie. Nous devons maintenant conclure un accord avec Zelensky. J’espère que Zelensky… Je pensais qu’il serait plus facile de traiter avec Zelensky. Jusqu’à présent, cela s’est avéré plus difficile ».
- Dans la nuit du 23 au 24 avril, l’Ukraine a de nouveau subi une attaque aérienne massive. À Kiev, la capitale, les frappes ont fait au moins 12 morts et plusieurs dizaines de blessés. À Kharkiv, deux vagues d’attaques ont blessé deux personnes.
- En réponse, jeudi 24, Donald Trump a déclaré sur Truth Social : « Je désapprouve les frappes russes sur Kiev. Elles sont inutiles et surviennent à un moment très inopportun. Vladimir, STOP ».
Les États-Unis ont, pour l’heure, formulé une proposition d’accord de paix qui verrait Washington reconnaître le contrôle russe de jure de la péninsule de Crimée, le gel de la ligne de front et la reconnaissance de facto du territoire couvrant 4 oblasts ukrainiens actuellement partiellement occupés (Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson) comme étant sous contrôle russe, ainsi qu’un renoncement de la part de l’Ukraine à toute ambition de rejoindre l’OTAN.
- Washington serait également prêt à lever les sanctions adoptées à l’encontre de Moscou depuis 2014.
- Deux camps informels qui s’opposent sur la posture à adopter et les concessions à offrir à Poutine pour mettre fin à la guerre seraient d’ailleurs en train de se constituer au sein de l’administration républicaine.
- Witkoff, qui doit rencontrer aujourd’hui, vendredi 25 avril, le président russe à Moscou, selon des informations obtenues par Axios, est notamment favorable à une levée des sanctions américaines sur le gazoduc Nord Stream 2 — qui traverse la mer Baltique et qui aurait dû approvisionner surtout l’Allemagne — tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio s’y oppose .
- En mars, le quotidien allemand Bild révélait que l’administration Trump avait d’ores et déjà eu des discussions préliminaires avec des négociateurs russes par l’intermédiaire de Richard Grenell, l’envoyé spécial de Trump pour les missions spéciales, sur la levée des sanctions portant sur Nord Stream 2 . Grenell avait démenti ces informations.
- En parallèle, la Commission européenne devrait préparer de nouvelles mesures pour mettre fin à la dépendance du continent vis-à-vis du gaz russe dans le cadre du plan RePower, présenté dès 2022 .
- Il est peu probable que le Kremlin accepte de mettre fin aux combats en Ukraine en échange de la fin de certaines sanctions ciblées — que ce soit sur des individus, des gazoducs ou bien sur certaines institutions financières.
Lors de sa rencontre avec Poutine, Witkoff devrait tenter d’obtenir des concessions de la part du président russe, notamment la mise en place d’un cessez-le-feu total mais temporaire qui permettrait d’ouvrir des négociations de paix. Lors de l’arrêt des combats annoncé pour le week-end pascal (du 19 au 21 avril) par Vladimir Poutine, l’Ukraine a recensé près de 3 000 violations .
- Witkoff devrait également demander à Poutine d’accepter le droit de l’Ukraine d’avoir sa propre armée ainsi qu’une industrie de défense .
- L’un des objectifs de la guerre de Poutine en Ukraine est de « démilitariser » le pays, et il n’est pas certain que le Kremlin accepterait de faire des concessions alors qu’il estime être en position de force — tant sur le terrain qu’au niveau des échanges avec les États-Unis.