Comme les actifs, les retraités peuvent aujourd’hui déduire 10 % de leurs revenus lors de leur déclaration fiscale. Un avantage jugé « aberrant » par le Medef, qui réclame sa suppression. « Qu’un retraité bénéficie d’une exonération fiscale pour des frais professionnels, pour 4,5 milliards d’euros par an, c’est contre-nature », a estimé Patrick Martin, président de la première organisation patronale.
Interrogée par Le Parisien sur cette proposition, Amélie de Montchalin a indiqué que « dans le cadre du conclave sur les retraites, les partenaires sociaux regardent l’ensemble des sujets », y compris les avantages fiscaux propres aux retraités.
« Je pense, à titre personnel, qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement », a-t-elle précisé.« Ce n’est pas votre âge qui doit définir votre contribution, mais les moyens dont vous disposez. »
Le gouvernement cherche à réduire le déficit public, qui a atteint 5,8 % du PIB en 2024, et s’attaque pour cela à plusieurs niches fiscales dans le cadre du budget 2026.
Un abattement instauré en 1978
L’abattement fiscal pour les retraités, instauré en 1978, visait initialement à aligner leur situation sur celle des actifs, qui bénéficient d’une déduction automatique de 10 % pour frais professionnels. Supprimer cet abattement reviendrait à augmenter l’impôt de certains retraités, voire à faire entrer dans l’impôt sur le revenu des foyers actuellement non imposables.
Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Gilbert Cette, s’est dit favorable à cette mesure dès janvier. Mais pour l’UNSA-Retraités, « l’abattement de 10 % appliqué à la fiscalité des retraités n’a rien à voir avec la déduction pour frais professionnels » des actifs. Sa suppression « augmenterait la contribution fiscale de 8,4 millions de retraités, soit la moitié des retraités, et dans cette moitié, tous ne sont pas riches », écrivait-elle en mars dans un communiqué.