Le gouvernement veut faire « du ménage » dans ses locaux… et dans ses effectifs. En quête d’économies pour réduire le déficit public, la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé dimanche que « d’ici la fin de l’année », « un tiers des agences et des opérateurs » de l’État allaient être « fusionnés ou supprimés ».
Dans le projet de loi de finances pour 2025 étaient inscrits 434 opérateurs de l’État, bénéficiant de 77 milliards d’euros de financements publics et 180 000 personnes employées. Avec cette restructuration, l’État pourrait engendrer « 2 à 3 milliards d’euros d’économies » selon la ministre qui a précisé ne pas vouloir faire de « casse sociale ».
Mais alors, quelles agences pourraient disparaître ? Une chose est sûre, l’exécutif a affirmé ne pas vouloir toucher aux universités. Pour le reste, le flou demeure et plusieurs opérateurs travaillant sur des domaines communs sont menacés.
Les agences de la protection de l’environnement dans le viseur
Parmi eux, on peut retrouver les agences consacrées à la recherche scientifique qui regroupent le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (l’Inserm), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) et l’Agence nationale de la recherche (ANR). À elles quatre, ces agences regroupent déjà plus de 50 000 emplois.
Le deuxième secteur concentrant le plus d’opérateurs de l’État est celui de la transition écologique. Parmi les plus connus, on peut noter l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui emploie 1 400 personnes, l’Office national des forêts (ONF) qui emploie 8 000 personnes ou l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qui emploie 1 000 personnes.
À noter qu’au sein de cette liste d’agences et d’opérateurs, plusieurs agences étaient dans le collimateur du gouvernement et de la droite en début d’année, notamment l’Agence bio, menacée un temps de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ne s’était pas opposée. L’Agence pour la transition écologique (Ademe), l’Office français de biodiversité (OFB) avaient été également visés par des amendements demandant leur suppression.
Dans un autre domaine de compétence, la Commission nationale du débat public (CNDP) est aussi sur la sellette puisque l’amendement visait aussi la suppression de cet organisme. Reste à voir si le gouvernement suivra les propositions des sénateurs où pointera d’autres organismes parmi la multitude de petites agences que contient l’État.