
Le milliardaire Elon Musk s’en prend à un outil de lutte contre la désinformation sur son réseau social X, ce qu’on appelle les notes de la communauté. Il s’agit de petits encadrés que les utilisateurs de la plateforme peuvent ajouter sous un tweet qu’ils estiment trompeur pour y ajouter du contexte en restant le plus neutre possible et en donnant des sources. Au départ, cette fonctionnalité a été imaginée par les fondateurs de ce qui s’appelait alors Twitter. Elle a ensuite été reprise et mise en œuvre par Elon Musk quand il a racheté la plateforme en 2022. Le patron de Space X l’a alors présentée comme un outil de lutte contre la désinformation, tout en licenciant plus de 1 200 salariés chargés de la modération sur X, soit un tiers d’entre eux.
**Pourtant désormais, Elon Musk s’en prend à son propre outil. Il veut, selon ses mots, « réparer » les notes de la communauté car elles sont « de plus en plus utilisées par les gouvernements et les médias traditionnels ». Il faut préciser que ces derniers jours, des utilisateurs de X ont ajouté des notes de la communauté en réaction à des prises de parole de Donald Trump sur l’Ukraine. Le président américain, dont Musk est un très proche conseiller, accusait notamment Kiev d’avoir déclenché la guerre avec la Russie et le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’être « un dictateur sans élection ».
Un outil pas toujours efficace
Difficile de dire pour le moment comment Elon Musk compte « réparer » les notes de la communauté. ce que l’on sait en revanche, c’est qu’aujourd’hui, pour devenir rédacteur de note sur X, il faut en faire la demande et remplir trois conditions : avoir un compte depuis au moins six mois, ne pas avoir récemment enfreint les règles de la plateforme et avoir un numéro de téléphone vérifié. Une fois la note rédigée, elle est soumise à l’approbation d’autres utilisateurs de X ayant obtenu le statut de rédacteurs de notes. Ceux-ci peuvent choisir si la note est utile, partiellement utile ou inutile. À la fin, c’est un algorithme qui décide de la publier ou non, on fonction des votes. Plus une note aura été désignée utile par des rédacteurs qui ont eu des avis divergents par le passé, plus elle aura de chance d’être publiée.
Cependant, on ne peut pas dire que ce système de notes est véritablement efficace contre la désinformation. En août dernier, le Center for Countering Digital Hate (Centre contre la haine en ligne) a rapporté 50 tweets relevant de la désinformation publié par Elon Musk lui-même en huit mois et aucun d’eux n’avait de note de la communauté. Par ailleurs, le chercheur en cybersécurité Baptiste Robert dénonce aussi un « détournement » de ces notes qui deviennent « un outil pour désinformer et pour faire passer des messages », loin de l’objectif de neutralité de départ.