
ACTION UFC-QUE CHOISIR
©
ALF photo – stock.adobe.com
Retour à l’Assemblée nationale pour la proposition de loi (PPL) transpartisane portée par le député Guillaume Garot. Reprise des débats le mardi 6 mai, dans la foulée des annonces du Premier ministre pour régler autrement le problème des déserts médicaux. Nous, associations d’usagers du système de santé, appelons à voter pour. La mission de « solidarité obligatoire » du gouvernement ne doit pas se substituer à la PPL Garot, mais s’inscrire en complémentarité.
Acte II pour la PPL Garot qui retrouve l’hémicycle, à compter de ce 6 mai. Durant deux jours, l’Assemblée nationale examinera la suite de la proposition de loi Garot, visant à lutter contre les déserts médicaux. A ce jour, l’article 1 a été adopté par les députés. C’était le 2 avril dernier. Article-phare de la PPL, il institue le principe de la régulation de l’installation des médecins dans un peu plus de 10 % des territoires afin de mieux organiser l’offre face aux besoins. A peine voté, aussitôt caricaturé ! Bronca chez les syndicats de médecins libéraux et d’étudiants en médecine, qui ont décrété la grève en guise de rétorsion.
Réponse disproportionnée et incompréhensible, si on la rapporte à la finalité de ce premier article : permettre à l’ensemble de la population d’accéder à des soins, en réduisant un tant soit peu les disparités territoriales les plus criantes. Rappelons que près de 7 millions de personnes n’ont pas de médecin traitant. Il n’est pas admissible que 45 % de personnes aient renoncé à se soigner, selon une enquête de l’UFC Que Choisir menée en 2024.
De son côté, le gouvernement, opposé à la régulation de l’installation des médecins, a annoncé son pacte de lutte contre les déserts médicaux. C’est l’appel du 25 avril, lancé par François Bayrou, depuis le Cantal, qui défend une mission « de solidarité obligatoire », avec compensations, sous la forme de 1 à 2 jours par mois consacrés à des consultations dans des zones sous-dotées.
Après un mois de lobbying, l’heure est enfin revenue de donner la parole aux associations d’usagers de la santé, légitimes à porter les attentes de la population – exprimées par ailleurs à longueur de sondages.
Aujourd’hui, l’enjeu est simple : consolider le travail entamé début avril, en adoptant l’ensemble des dispositions de la proposition de loi Garot. Moins emblématiques que l’article 1, les autres n’en sont pas moins indispensables :
Voter la PPL Garot, c’est améliorer l’accès aux soins pour tous. Mais ce n’est pas une fin en soi, plutôt une ouverture pour aller plus loin et transformer l’organisation des soins. Et toutes les options, dont celles émises par François Bayrou, sont bonnes à prendre, en complémentarité, et non en opposition, considérant l’ampleur des besoins.
Nous, collectif d’associations d’usagers du système de santé, appelons d’ores et déjà à entamer des discussions, avec tous les acteurs concernés, professionnels de santé, médicaux et paramédicaux, usagers, élus et financeurs pour échanger sur d’autres solutions à même de répondre à l’urgence de la situation.
Parmi ces pistes destinées à construire un nouveau système de santé répondant aux besoins de la population mais aussi aux intérêts de tous les acteurs, citons :
Le défi qui nous attend, rien moins que de réfléchir à une amélioration structurelle de l’accès aux soins et, globalement, de notre système de santé, viable et durable, dépasse de loin les intérêts corporatistes et la défense d’un fonctionnement qui n’est plus adapté. C’est ensemble que nous relèverons les défis de notre système de santé.
Premiers signataires du communiqué
Auteur :
Aller à la source