Pourquoi l’enquête sur la joggeuse disparue est désormais ouverte pour « enlèvement »


Les recherches se poursuivent ce mardi pour tenter de retrouver Agathe Hilairet, cette joggeuse de 28 ans portée disparue depuis jeudi dernier, dans le secteur de Vivonne, près de Poitiers (Vienne). Une centaine de gendarmes restent mobilisés pour mener des fouilles ciblées, notamment dans le bois de la Brie, près du domicile des parents de la jeune femme.

Mais depuis lundi soir, les militaires n’œuvrent plus dans le cadre d’une enquête pour « disparition inquiétante » mais d’une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration », après la requalification du procureur de la République de Poitiers.

140 signalements depuis l’appel à témoins

Concrètement, qu’est-ce que cela va changer pour le déroulé de l’enquête, menée désormais par un juge d’instruction ? Le changement du cadre de la procédure est « nécessaire » pour « renforcer les moyens de l’enquête judiciaire », explique le procureur de la République. Il va permettre « de poursuivre les investigations techniques, les analyses (ADN, numériques), les auditions, les perquisitions », poursuit-il. En clair : il donne « plus de moyens aux enquêteurs pour mener davantage d’actes d’enquêtes », nous explique une source proche du dossier.

L’enquête pour « disparition inquiétante » est par ailleurs limitée dans le temps, puisqu’elle ne peut durer au-delà de huit jours. A l’issue de ce délai, le procureur peut choisir de poursuivre l’enquête, ou d’ouvrir une information judiciaire. Si, à ce stade, toutes les hypothèses restent envisagées, la piste de la disparition volontaire « est de moins en moins probable », confiait lundi à 20 Minutes une source proche du dossier. Des fouilles à son domicile ont permis de confirmer que la jeune femme avait des « projets à court terme », et qu’elle était en recherche active d’emploi.

Les enquêteurs ont, par ailleurs, recueilli quelque 140 signalements depuis l’appel à témoins diffusé jeudi. Des témoignages qu’il convient ensuite de vérifier et étayer pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé. La joggeuse aurait-elle pu faire une mauvaise rencontre sur son parcours ? C’est notamment ce qu’ils tentent de déterminer.

Joggeuse aguerrie

Membre du club de course à pied Vivonne Loisirs, la jeune femme est une joggeuse aguerrie, qui parcourt « de très grandes distances, sur des chemins, des routes, dans les bois » a expliqué la maire de la commune, Rose-Marie Bertaud à Ici Poitou. Elle connaît parfaitement les sentiers du secteur.

Mais, évoquant régulièrement sur les réseaux sociaux ses troubles alimentaires et son problème d’anorexie, la jeune femme était aussi en arrêt maladie depuis longtemps, selon une source proche de l’enquête.



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