Direction d’abord Tréméven ! Une disparition a récemment surpris et agacé des riverains dans ce village des Côtes-d’Armor. Cette disparition, c’est celle… d’une boîte aux lettres postale.
Un habitant témoigne dans Ouest-France : “C’est la fin d’un service public à proximité. Il faut désormais se déplacer jusqu’à la boîte dans le bourg.”
“Et c’est à deux kilomètres”, complète le maire qui ne cache pas sa colère : “Cette décision, prise sans concertation, est incompréhensible”.
Pour lui, “cette boîte faisait partie du quotidien et représentait bien plus qu’un simple équipement postal : elle était un service de proximité, un lien essentiel, notamment pour les personnes âgées et ceux qui ne disposent pas de moyens de transport”.
De son côté, La Poste assure qu’“un service de récupération du courrier à domicile est à l’étude”. Et que “les personnes qui souhaitent confier une lettre à leur facteur peuvent le faire ponctuellement.”
Et cette commune n’est pas la seule à voir disparaître sa boîte aux lettres, Cyril.
Non, depuis début février, des suppressions ont lieu dans plusieurs villes et villages. Par exemple à Altenbach dans le Haut-Rhin, lit-on sur actu.fr, ou encore à Saint-Gervazy dans le Puy-de-Dôme, nous apprend La Montagne.
Mais il en reste encore 122 000 en France, collectées six jours sur sept.
Sur ouestfrance.fr, vous pouvez découvrir le nombre de boîtes dans chaque commune du pays. “Quelle que soit sa taille, chacune, y compris en zone rurale, dispose au moins d’un équipement”, précise La Poste.
En moyenne, on compte une boîte aux lettres pour 560 habitants en France mais avec de fortes disparités. Le département le mieux loti est la Lozère, avec une boîte pour 111 habitants, devant la Creuse et la Nièvre.
Au contraire, les territoires les moins couverts sont situés en Outre-Mer. La Guyane compte seulement une boîte aux lettres pour 6 465 habitants. En métropole, c’est la Seine-Saint-Denis la moins bien lotie.
Enfin, côté grandes villes, La Hague dans la Manche compte la plus forte densité de boîtes aux lettres.
Mais alors pourquoi des boîtes aux lettres disparaissent-elles ?
Principalement parce qu’on envoie… moins de courriers. Beaucoup moins même. En 2023, 6 milliards de plis ont été distribués. Trois fois moins qu’en 2008. Et la baisse continue : La Poste en prévoit 3 milliards en 2030.
En moyenne, 2,7 plis sont déposés quotidiennement dans chaque boîte aux lettres en France, mais avec de fortes disparités, certaines restant vides plusieurs jours.
Autres éléments étudiés avant de les enlever : l’évolution de l’urbanisme, de la démographie, l’accessibilité des boîtes ou leur état.
En tout cas, des suppressions vont s’échelonner jusqu’à fin 2026, “en concertation avec les élus”, promet La Poste.
N’empêche que ces objets font partie de notre quotidien…
Oui, toucher aux boîtes aux lettres suscite toujours beaucoup de réactions et d’émotion. Car les faire disparaître crée un sentiment d’abandon.
Même quand on s’en sert peu, elles font partie du paysage et du patrimoine. Un attachement résumé par Magali en Seine-Maritime : “Je ne souhaite pas leur disparition même si je ne les utilise qu’une à deux fois par an.”
Et que deviennent les boîtes aux lettres “réformées” ?
Elles sont détruites ou recyclées, précise La Poste, qui ne les revend pas.
On en trouve bien quelques exemplaires sur des plateformes de petites annonces, mais elles sont très rares. Et donc très chères.
Ces boîtes aux lettres historiques sont parfois marron, bleues ou vertes. Car ce n’est que depuis 1962 qu’elles sont jaunes.
Auteur :
Aller à la source