
Bruno Retailleau continue de s’en prendre au lycée musulman lillois Averroès, alors que le contrat d’association avec l’Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative. Le ministre de l’Intérieur ne voit en effet pas du tout d’un bon œil cette décision.
Lors d’une conférence de presse à Marseille, le locataire de la place Beauvau a ainsi accusé cet établissement scolaire d’être « un bastion de l’entrisme islamiste ». Bruno Retailleau a également souhaité que « l’Etat fasse appel » de cette décision de justice.
« Des rumeurs », selon le lycée
L’association gérant le lycée a pour sa part réagi dans un communiqué, déplorant que le ministre foule « aux pieds l’état de droit » et véhicule « des rumeurs destinées à fracturer la société française en ciblant les musulmans ».
Le contrat d’association entre l’Etat et le lycée Averroès, qui était jusqu’en septembre 2024 le principal lycée musulman sous contrat de France, avait été résilié en décembre 2023 par la préfecture du Nord, qui avait évoqué des « manquements graves aux principes fondamentaux de la République ». Mercredi, le tribunal administratif de Lille a expliqué avoir annulé cette décision de résiliation parce qu’elle n’établissait pas « l’existence de manquements graves au droit » et que la procédure était « entachée d’irrégularités ».
Le « combat » de Darmanin
« On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l’argent des Français n’a rien à faire dans ce genre d’organisation », a insisté Bruno Retailleau. « Pour ce qui me concerne, je souhaite que l’Etat fasse appel », a-t-il dit. Un avis partagé par Gérald Darmanin. « Ce n’est pas seulement un combat juridique, c’est aussi un combat culturel », a souligné le ministre de la Justice, dans un entretien avec le quotidien La Voix du Nord, tout en estimant qu’« il faut des lycées musulmans sous contrat ».
Bruno Retailleau a également annoncé son intention de rendre public, « dans quelques jours », un rapport « accablant », « constitué à partir de renseignements des services les plus qualifiés de l’Etat », sur le « « frérisme », les frères musulmans et leur entrisme ».