
La politique européenne de cohésion dans les États membres est fondée sur le principe du partenariat. Il implique d’associer à la mise en œuvre des fonds européens des partenaires issus de l’État, des collectivités territoriales, des acteurs sociaux économiques et de la société civile, dans tous les domaines couverts par les fonds. Dans le cadre de la préparation de la politique de cohésion après 2027, ces partenaires, réunis dans une instance nationale de concertation appelée INCOPAP (instance nationale de concertation partenariale) prennent part, par le biais de contributions, à définir les priorités pour l’avenir.
Cette instance est animée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires et Régions de France.
Nous avons rencontré Éric Rossi, membre de l’INCOPAP au titre du Mouvement associatif et conseiller Europe, territoires et collectivité pour la fédération nationale Familles rurales, qui milite pour faire reconnaître le rôle de cohésion exercé par les acteurs de l’économie sociale et solidaire.
Pourquoi est-il important pour vous de faire partie de l’instance nationale de concertation partenariale ?
Pour nous, l’enjeu de cette instance est double. Il s’agit d’une part de défendre une vision pour l’Europe et, d’autre part, de mener une action très opérationnelle pour permettre aux associations d’accéder aux financements européens. Ceci pour leur permettre de développer des projets locaux qui contribuent aux cohésions économiques, sociales et territoriales.
Quels sont les enjeux de ce rendez-vous ?
Un de nos grands enjeux est de contribuer à faire reconnaître les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Ce sont des acteurs qui portent une vision politique qui est importante à un moment où on réfléchit à l’après 2027, où se construisent les accords de partenariat entre l’Union européenne, les États membres et la France en particulier. On essaie de positionner ces acteurs partout où nous pensons qu’ils sont utiles. Le but est qu’ils puissent intégrer les écosystèmes plus traditionnels et développer des liens avec des acteurs de l’économie classique. L’ESS doit être reconnue par l’ensemble des acteurs du territoire comme un interlocuteur comme un autre.
Quels sont les fonds européens que vous mobilisez dans le cadre du mouvement associatif et de Familles rurales ?
Le fonds social européen reste, pour nous, le fonds de référence. Il nous permet de conduire des projets de proximité et d’être présents notamment sur les territoires le plus fragiles, là où sont aussi les publics les plus fragiles. Ce fonds a longtemps été réservé à l’emploi. Il est aujourd’hui élargi à d’autres domaines comme l’inclusion sociale. C’est intéressant, car ça rejoint notre approche qui cherche à appréhender les individus dans leur globalité, c’est-à-dire par l’accès à l’emploi qui reste le sujet prioritaire, mais aussi le logement, la santé et, pour les publics les plus précarisés, la question de l’aide alimentaire, des droits sociaux ou encore de l’inclusion numérique.
Quelles contributions souhaitez-vous porter dans le cadre de la prochaine politique de cohésion après 2027 ?
Les questions qui nous tiennent à cœur sont celle de la cohésion sociale combinée à celle des disparités dans les territoires. Notre crainte est que la transition écologique aggrave encore les lignes de fracture qui existent sur le territoire. Qu’elle contribue à éloigner davantage certaines populations du développement économique. On risque de contribuer au développement d’une société à deux vitesses. Ce que nous souhaitons porter, c’est l’idée que les pouvoirs publics se portent garant d’une transition écologique juste à l’échelle des collectivités, de l’État et de l’Union européenne. Veiller à n’oublier personne.