OPINION. « Si vis pacem… pour un plan Marshall européen »


En 1947, le plan Marshall permit à l’Europe de se reconstruire grâce à un effort stratégique venu de l’extérieur. Aujourd’hui, l’Union européenne doit en inverser la logique : mobiliser ses propres ressources pour financer ses propres défis, et en particulier assurer sa souveraineté économique et militaire. C’est un enjeu industriel, financier, logistique et de défense comme vient de le rappeler le Premier ministre : il nous faut un véritable plan de bataille.

Les équilibres qui prévalaient n’existent plus

Si jusqu’à présent, une part significative de l’épargne européenne est aujourd’hui investie à l’étranger, notamment en obligations souveraines américaines qui financent le déficit des Etats-Unis, le contexte politico-économique vient de changer brutalement. Nous ne traversons pas une crise conjoncturelle, mais un basculement structurel, un changement de paradigme profond. Les annonces de Donald Trump sur le commerce ne sont qu’un signal de plus dans un paysage international où la fragmentation se poursuit et l’organisation autour de grands blocs ne fait que se renforcer.