OPINION. « Pourquoi certains dirigeants tiennent et d’autres s’effondrent », par Caroline Chevallon, fondatrice de Code Conseil


Le pouvoir ne mute pas, il change de scène. À l’heure où les figures politiques vacillent, les dirigeants d’entreprise deviennent les nouveaux repères d’autorité. Mais seuls ceux qui incarnent une figure claire, et non une posture orchestrée, créent un effet durable.

Depuis quelques jours, un sondage largement repris affirme que Bernard Arnault est désormais perçu comme l’homme le plus influent de France, loin devant Emmanuel Macron. Certains voient une monte en puissance de la parole patronale. Je vois autre chose : un déplacement silencieux, mais radical, de la scène d’autorité.

Ce qui mute aujourd’hui, ce n’est pas la communication des dirigeants. C’est le lieu depuis lequel une parole structure le réel. Ce n’est pas parce qu’ils s’expriment plus que les patrons pèsent davantage. C’est parce qu’ils incarnent, pour certains, une figure lisible, stable, identifiable. Une forme d’autorité qui tient, dans un monde où les repères s’effondrent.