OPINION. « L’écriture peut-elle sauver la lecture ? »


Chaque année ou presque, une nouvelle étude sonne l’alarme : les Français lisent de moins en moins. La dernière en date menée par Ipsos pour le CNL confirme la tendance : la lecture est en recul, concurrencée par les écrans, battue par les notifications, reléguée derrière les séries et les « scrolls » sans fin.

Faut-il s’en désoler ? Sans doute. Mais surtout il est temps d’agir. On ne peut pas croire sérieusement que des millions de personnes n’aiment plus lire. C’est une question de temps de cerveau disponible, mais aussi de méthode pour amener les Français à la lecture. Dès lors il est urgent d’adopter une posture plus combattive et d’inventer une manière nouvelle de donner à tous envie de lire.

Pendant que la lecture décline, l’écriture, son activité sœur, suscite elle un engouement inédit. Une étude Odoxa pour Le Figaro littéraire révèle que près de 12 millions de Français rêvent d’écrire un livre. Ce chiffre est impressionnant, mais pas si surprenant. Écrire est une discipline stimulante et valorisante. Celui qui s’y adonne est acteur de sa pratique : il imagine un univers, une histoire qui invente des personnages, s’amuse avec les mots, les phrases et la langue. La liberté de création y est absolue et le plus souvent ceux qui y goûtent ne s’en passent plus.