Après Alger, Paris s’est-il fait un nouvel ennemi ? Les relations avec Israël se sont assombries après qu’Emmanuel Macron a annoncé son intention de reconnaître l’Etat palestinien. Le président français a déclenché la colère du Premier ministre israélien. Ne démordant pas de sa position, le chef de l’Etat a néanmoins assuré à Benyamin Netanyahou du « soutien de la France à la sécurité d’Israël et de son peuple ». Ce dernier a fustigé l’idée de la reconnaissance d’un Etat à la frontière d’Israël. Voici les principaux points abordés par les deux chefs d’Etat.
Cessez-le-feu à Gaza
Face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, Emmanuel Macron a appelé à un cessez-le-feu. « L’ouverture de tous les points de passage de l’aide humanitaire est une nécessité vitale pour les populations civiles de Gaza, a plaidé le président français, selon son compte X. Je l’ai vu à El-Arish, cette aide est bloquée de l’autre côté de la frontière. Elle doit parvenir aux civils le plus vite possible. Le calvaire que vivent les populations civiles de Gaza doit prendre fin. » « Le cessez-le-feu est la seule façon d’assurer la libération des otages toujours retenus par le Hamas », a-t-il encore plaidé.
Solution politique à deux Etats
« Cessez-le-feu, libération de tous les otages, aide humanitaire, puis réouverture enfin d’une perspective de solution politique à deux États. C’est dans ce contexte que j’envisage la Conférence de juin » que la France coprésidera à l’ONU, « en prenant en compte les intérêts de sécurité d’Israël et de tous dans la région », a également déclaré le président français sur le réseau X. Lundi, le locataire de l’Elysée a réaffirmé vouloir « déclencher une série de reconnaissances » d’un Etat palestinien, notamment par la France, tout comme de l’Etat d’Israël par plusieurs pays arabes afin d’engager une dynamique de paix dans la région.
Ferme opposition de Netanyahou
De son côté, Benyamin Netanyahou a répondu que l’établissement d’un Etat palestinien serait « une énorme récompense pour le terrorisme », ont indiqué ses services. Il est toujours « fermement opposé à la création d’un Etat palestinien », a indiqué le bureau de Benyamin Netanyahou dans un communiqué.
« Le Premier ministre a déclaré au président français qu’un Etat palestinien établi à quelques minutes des villes israéliennes deviendrait un bastion du terrorisme iranien », précise le communiqué. Celui-ci note aussi qu’« aucune entité palestinienne » n’a condamné l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre aujourd’hui toujours en cours dans la bande de Gaza. Lundi, Emmanuel Macron s’était aussi entretenu au téléphone avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.