
Déjà à l’origine de nombreuses investigations sur Perrier, Radio France et Le Monde évoquent ce vendredi de nouvelles contaminations au sein de l’usine basée à Vergèze, dans le Gard. Selon leur enquête, deux épisodes de contamination par des germes ont eu lieu au cours des dernières semaines.
Des bactéries pathogènes de l’intestin auraient été découvertes le 11 mars dans des bouteilles de 75 cl. Puis le 22 mars dans des bouteilles de 50 cl. Les deux fois, les autorités sanitaires n’auraient été prévenues que bien plus tard, respectivement dix et quatorze jours après la découverte de ces germes.
L’autorisation de produire de l’eau minérale naturelle en suspens
Ces centaines de milliers de bouteilles n’auraient pas été commercialisées, mais, pour autant, le code de la santé publique n’aurait pas été respecté. Une entreprise est dans l’obligation d’informer immédiatement les autorités sanitaires en cas d’incident pouvant entraîner des conséquences sur la santé publique, précisent les médias. Ce que le groupe Nestlé propriétaire de Perrier, n’aurait donc pas effectué.
Ces nouvelles révélations interviennent alors que l’avenir de la marque s’est assombri depuis plusieurs mois. Le préfet du Gard, Jérôme Bonet, doit se prononcer dans les prochains jours sur son avenir. Selon la cellule d’investigation de Radio France et Le Monde, le directeur de l’Agence régionale de santé d’Occitanie préconiserait la fin de l’autorisation de la production d’eau minérale naturelle Perrier. Si cette décision était suivie par le préfet, elle scellerait alors la fin de la marque d’eau gazeuse.
Nestlé est également accusé d’avoir utilisé, en toute illégalité, des filtres dans ses usines pour désinfecter l’eau contaminée. Une pratique interdite pour l’eau minérale naturelle. Le gouvernement est accusé d’avoir été mis au courant de l’opération dès 2021 et d’avoir couvert l’industriel.
En février, un juge d’instruction parisien a décidé d’enquêter sur la plainte de l’association Foodwatch visant Nestlé, concernant le traitement de ses eaux minérales. En décembre, de son côté, le Sénat a ouvert une commission d’enquête sur « les pratiques des industriels de l’eau en bouteille et les responsabilités des pouvoirs publics dans les défaillances du contrôle de leurs activités et la gestion des risques économiques, patrimoniaux, fiscaux, écologiques et sanitaires associés ».