Norvège : la « taxe Zucman » a‑t‑elle vraiment fait fuir les riches et vidé les caisses ?
Un graph viral affirme qu’une hausse du formueskatt a poussé des riches à partir et coûté des centaines de millions à l’État. Les chiffres méritent nuance.
Vérifié : la Norvège a relevé des taux du formueskatt en 2022. Des départs de contribuables fortunés ont suivi. Mais le lien de cause à effet et le calcul du manque à gagner sont incertains.
Ce qu’il faut savoir
- Le fait : la hausse du formueskatt en 2022 coïncide avec des départs de Norvégiens fortunés, mais l’impact net sur les recettes reste discuté.
- Qui est concerné : contribuables aisés en Norvège ; débats publics en France sur la comparaison avec la « taxe Zucman ».
- Quand : hausse entrée en vigueur en 2022 ; données citées pour 2022, 2023 et projections 2025.
- Où : Norvège (cas rapportés vers la Suisse et autres pays).
Chiffres clés
- 623 423 contribuables ont payé le formueskatt en 2022 (≈11,23 % des Norvégiens concernés). Source statistique citée.
- Recettes : 27 milliards de couronnes en 2022 ; 30 milliards de couronnes en 2023 ; prévision ~34,8 milliards de couronnes pour 2025 (ministère des Finances).
Concrètement, pour vous
- Ce qui change : en Norvège, le formueskatt s’applique dès 1 760 001 NOK (≈150 800 €). Taux : 1 % puis 1,1 % au‑dessus d’un seuil.
- Démarches utiles : si vous êtes assujetti en Norvège, consultez Skatteetaten pour le calcul et les déductions.
- Risques si vous n’agissez pas : erreurs de déclaration, redressement fiscal (règles locales s’appliquent).
- Exceptions : déductions et règles sur la valorisation du patrimoine rendent le calcul du montant dû différent du patrimoine brut.
Contexte
Le formueskatt existe en Norvège depuis 1892. En 2022, le taux applicable aux plus gros patrimoines a été porté à 1,1 %. Le barème commence à 1 760 001 NOK. Ces règles font que davantage d’habitants paient l’impôt comparé à une taxe ciblant uniquement les très très riches.
Après la hausse, la presse norvégienne a signalé des départs de milliardaires vers la Suisse et d’autres pays. Des rapports officiels font état de plusieurs dizaines à quelques centaines de contribuables aisés ayant quitté le pays entre 2022 et 2024.
Le calcul du manque à gagner avancé sur les réseaux sociaux (graphique évoquant 46 milliards d’euros de patrimoine et une perte de 381 millions d’euros) se base sur le patrimoine brut des exilés. Or des déductions, exonérations temporaires et règles de valorisation réduisent l’assiette taxable. Le ministre des Finances a lui‑même demandé de prendre ces chiffres « avec prudence ».
Ce qui reste à préciser
- Le montant exact des recettes perdues imputables uniquement aux départs liés à l’impôt (les estimations publiques varient et mélangent patrimoine brut et base imposable).
- Les motifs réels des départs : fiscalité, règles d’exonération temporaires, décisions personnelles ou opportunités à l’étranger.
Citation
« [Ces chiffres] doivent être interprétés avec prudence. » — Ministre des Finances (réponse au Stortinget), décembre 2023.
Sources
Source : Skatteetaten (autorité fiscale norvégienne)
Source : Statistics Norway (SSB)
Source : Stortinget (question écrite / réponse du gouvernement)
Source : E24 (presse norvégienne)
Source : Dagens Næringsliv (DN)

Source d’origine : Voir la publication initiale
Date : 2025-11-13 07:32:00 — Site : www.20minutes.fr
Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets
Application : Téléchargez Artia13 Actualité (Android)
Notre IA anti-désinformation : Analyzer Fake News (Artia13)
Publié le : 2025-11-13 07:32:00 — Slug : en-norvege-une-taxe-zucman-a-fait-fuir-les-riches-pas-si-vite
Hashtags : #Norvège #une #taxe #Zucman #fait #fuir #les #riches #Pas #vite


