Municipales 2026 : Pierre-Yves Bournazel, candidat de Renaissance, divise le parti à Paris

Mise à jour le 2025-10-29 16:19:00 : Le soutien de Renaissance à Pierre-Yves Bournazel pour les municipales de 2026 crée des tensions internes au sein du parti.

Encore un nouveau candidat à la mairie de Paris. Mais, cette fois, la direction de Renaissance assure avoir trouvé en Pierre-Yves Bournazel le “candidat de rassemblement”. Une décision adoptée “à l’unanimité moins deux voix” par la commission d’investiture de Renaissance. Une preuve de la division qui fait rage au sein du parti présidentiel entre son camp et celui des partisans de Rachida Dati.

Sylvain Maillard, député de Paris et partisan de Rachida Dati, s’est mis “en retrait” de la présidence de la fédération Renaissance, tout en annonçant vouloir “jouer un rôle” dans la campagne de la ministre. À l’inverse, 41 cadres et élus de la majorité, dont Olivia Grégoire et David Amiel, défendent dans L’Opinion le choix de Bournazel, dénonçant la “foire d’empoigne” du Conseil de Paris.

Âgé de 48 ans, Pierre-Yves Bournazel n’en est pas à son premier essai. Après deux candidatures infructueuses en 2014 et 2020, ce proche d’Édouard Philippe se lance pour la troisième fois dans la course à la mairie de Paris. Son nouveau patron évoque un homme “dur qui a l’air gentil”.

Né dans le Cantal et installé à Paris depuis ses études à Sciences Po Toulouse, il a fait ses débuts politiques auprès de Françoise de Panafieu, avant de devenir conseiller de Paris du XVIIIᵉ. Un poste qu’il occupe depuis 2008.

Ancien partisan d’Alain Juppé, il a été député LR, puis membre du mouvement Agir, avant de rejoindre Horizons en 2021. Élu député de la XVIIIe circonscription de Paris en 2017, il est battu à deux reprises en 2022 et 2024.

Bournazel revendique une image consensuelle, se posant en “challenger” entre “une majorité à bout de souffle” et une Rachida Dati qu’il juge “candidate de la revanche et de la régression”. Il se présente comme un défenseur de la PMA pour toutes et du mariage homosexuel. Parmi ses priorités : un plan d’économies d’un milliard d’euros sur six ans et la lutte contre “le bétonnage de la ville”. Pour rappel, la ville de Paris annonce avoir conçu 209 339 m² d’espaces verts supplémentaires et planté 129 904 arbres au cours du dernier mandat.

Un sondage interne réalisé cet été pour Renaissance le crédite de 14 % des intentions de vote s’il était soutenu par le parti présidentiel, contre 21 % pour Rachida Dati, en recul. Mais certains au sein de la majorité doutent de sa capacité à incarner une campagne “de type semi-présidentielle”. En mai dernier, un député macroniste affirmait qu’il n’était “pas un candidat à la mairie de Paris” mais “un candidat à la mairie du 18e”.

Son entourage met en avant sa connaissance du terrain. “Il vit, pense et respire Paris”, souligne Florence Berthout, maire Horizons du Ve arrondissement. Le communiste Ian Brossat reconnaît lui aussi “un élu implanté qui a mené sa barque avec sérieux”.

Mais Bournazel a été préféré à Rachida Dati, car jugé plus clair sur “la gouvernance et la répartition” des futures listes. La ministre de la Culture serait, elle, restée “muette sur nos attentes”, rapport un participant à la réunion.

“Renaissance aura 55 % des places sur ma liste, ainsi que dix têtes de liste d’arrondissement”, a précisé Bournazel. Le parti confirme par ailleurs des accords locaux avec Horizons dans plusieurs grandes villes, dont Bordeaux, Lille ou Dijon.

Face à lui, Rachida Dati, investie par Les Républicains et soutenue par Emmanuel Macron selon plusieurs sources, reste en lice malgré ses démêlés judiciaires. Soupçonnée d’avoir indûment perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012 d’une filiale de l’alliance Renault-Nissan, la ministre de la Culture sera jugée en 2026 pour corruption et trafic d’influence. Des faits qu’elle conteste.

L’élection municipale parisienne, prévue les 15 et 22 mars 2026, s’annonce particulièrement ouverte, alors qu’Anne Hidalgo a confirmé qu’elle ne briguerait pas de nouveau mandat après 24 ans de gestion socialiste à l’Hôtel de Ville.

Ce qu’il faut savoir

Le fait : Pierre-Yves Bournazel est soutenu par Renaissance pour les municipales de 2026.
Qui est concerné : Les électeurs parisiens et les membres de Renaissance.
Quand : Élections les 15 et 22 mars 2026.
Où : Paris, France.