
Une séance de cryothérapie a viré au drame ce lundi 14 avril dans une salle de sport parisienne du 11e arrondissement. Une pratique qui expose le corps au froid extrême à des fins thérapeutiques.
Une employée d’une salle de sport de 29 ans est morte et une cliente a été hospitalisée en urgence absolue à Paris, pendant une séance de cryothérapie dans la salle de sport Open Air. Une fuite d’azote de la cabine de cryothérapie serait à l’origine de l’intoxication, selon une source proche de l’enquête. Les circonstances exactes du drame restent encore à éclaircir, mais une enquête a été ouverte. Une autopsie a également été ordonnée afin de déterminer avec précision la cause du décès.
Bien connue dans le milieu sportif, la cryothérapie consiste à exposer le corps à des températures extrêmement basses (à – 110 à – 170 °C) pendant quelques minutes à l’aide notamment d’azote liquide. Développée au Japon dans les années 1970 pour traiter des douleurs liées à des maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde, elle est aujourd’hui utilisée également comme une technique esthétique.
À lire aussi :
Cryothérapie corps entier : déception et risques
Est-ce vraiment efficace ?
Les défenseurs de la cryothérapie louent ses nombreux bienfaits : réduction des douleurs musculaires, accélération de la récupération après l’effort, amélioration du sommeil, stimulation de la circulation sanguine, voire amélioration de l’humeur grâce à une libération massive d’endorphines.
Cependant, les preuves scientifiques restent mitigées. De nombreuses études parlent d’un effet placebo non négligeable et appellent à la prudence. En 2019, un rapport de l’Inserm pointait du doigt les « effets secondaires bien réels » de la cryothérapie, s’appuyant sur de nombreux témoignages de professionnels de santé et plusieurs procédures judiciaires en cours.
Parmi les effets indésirables recensés figuraient des brûlures locales au premier et au deuxième degré, des céphalées, une exacerbation des douleurs existantes, de l’urticaire ainsi que des troubles digestifs.
À lire aussi :
Sport, arthrose, sclérose en plaques : la cryothérapie, un remède magique ?
En France, aucune réglementation ne restreint actuellement l’exploitation de cabines de cryothérapie à une profession donnée. Ainsi, esthéticiennes, kinésithérapeutes ou encore coach sportifs, peuvent exercer cette technique après avoir fait l’acquisition d’une machine.
En 2018, un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS), expliquait notamment que les pratiques de cryothérapie à but esthétique n’étaient pas assez encadrées en France et qu’elles représentaient un « danger pour la santé humaine. »
Considérées comme une médecine alternative, les séances ne sont pas conventionnées par l’Assurance Maladie. Néanmoins, la Sécurité sociale peut prendre en charge certains actes pour soigner des pathologies cardiaques, pulmonaires ou encore dermatologiques.