« Moi je préfère être dans la rue et me droguer » : 9 mois ferme pour un multirécidiviste à Castres


l’essentiel
À 25 ans, un jeune homme sans domicile fixe a été condamné par le tribunal correctionnel de Castres à 9 mois de prison ferme. Il comparaissait pour des faits de vol, outrage et menaces de mort sur policiers, commis dans un contexte de précarité et de consommation excessive d’alcool.

Âgé de 25 ans, un homme a comparu récemment devant le tribunal correctionnel de Castres pour une série de faits commis en état de récidive : vol, dégradations, outrage et menaces de mort sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Des infractions commises sur deux jours seulement, dans un contexte d’errance, d’alcoolisation massive et de consommation de stupéfiants.

Le 13 avril, en soirée, les policiers interviennent place Jean-Jaurès, alertés par des témoins signalant un individu en train de s’en prendre à une moto. L’homme aurait annoncé aux clients d’un bar : « Je vais voler une moto, vous allez voir », après leur avoir demandé du feu.

Il est aperçu en train de secouer le deux-roues avant de le faire tomber. Interpellé peu après, il explique à la barre : « J’étais bourré ! Je ne sais pas où dormir, il faut bien que je me débrouille. »

« Il m’avait fait des bleus, alors je me suis lâché sur eux »

Libéré sous convocation pour une audience prévue en octobre, il est de nouveau interpellé dès le lendemain. Cette fois, il est repéré en train de briser la vitre d’un véhicule, pour « trouver de l’argent ou un endroit pour dormir ». Lors de son arrestation, puis au commissariat, l’individu insulte et menace les policiers. Il les traite de « sales chiens » et va jusqu’à promettre de les retrouver « en ville » pour les « laisser par terre morts ».

À lire aussi :
INFO LA DEPECHE. Viol d’une retraitée dans le Tarn : le principal suspect identifié 13 ans plus tard grâce à son ADN

Quatre agents se sont constitués parties civiles. Interrogé sur ces propos à l’audience, il tente de justifier : « Il m’avait fait des bleus, alors je me suis lâché sur eux. » Depuis deux ans, le jeune homme accumule les infractions : vol avec effraction, dégradations, outrages. L’été dernier, il avait été confondu par des traces de sang retrouvées sur un autoradio dérobé. Il assume une certaine forme de désinvolture : « Je n’ai fait de mal à personne. Et puis c’est bon, les gens seront remboursés par leur assurance. »

En grande précarité depuis un an, il explique vivre à la rue depuis que sa mère l’a mis dehors. « Elle ne voulait pas que je boive chez elle. Au moins dans la rue, je peux boire tranquille », déclare-t-il. Il reconnaît consommer plus d’un litre de vodka par jour, et admet avoir touché à différentes drogues : héroïne récemment, mais aussi cannabis, cocaïne.

À lire aussi :
« Tu serais d’accord de me montrer ton corps ? » : un pédophile « piégé » sur internet par des bénévoles

Une précédente tentative de cure, à sa demande, n’avait pas été suivie d’effets : « Même là-bas, je continuais à consommer. » Côté emploi, il dit avoir perdu son dernier travail de ripeur en 2023. Depuis, il refuse les propositions qu’on lui a faites, dont un poste de croque-mort : « Il ne manquait plus que ça ! Moi je préfère être dans la rue et me droguer. »

Un jeune homme « ancré dans la délinquance »

Le procureur de la République a pointé « la répétition des faits », « l’absence de remise en question » et une « situation d’oisiveté assumée ». Il a requis 18 mois de prison, dont 9 assortis d’un sursis probatoire de deux ans avec maintien en détention. « Ce jeune homme est ancré dans la délinquance. »

À lire aussi :
« Il m’a répété : mets-toi à genoux, je vais te buter »… Un mari trompé est jugé pour tentative d’assassinat sur l’amant de sa femme

Il préfère consommer de l’alcool et des stupéfiants plutôt que de se stabiliser », a-t-il souligné. La défense, elle, a insisté sur le parcours chaotique de son client : « On est face à quelqu’un de perdu, qui n’a pas les meilleures cartes pour s’en sortir. Une peine trop lourde ne fera que l’enfoncer. »

Après délibération, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Le prévenu a été condamné à 9 mois de prison ferme avec obligation de soins, de travail, et d’indemnisation des victimes.



Aller à la source