Miracle à Lourdes : après 15 ans de procédure, Antonietta Raco devient la 72e miraculée


l’essentiel
Antonietta Raco, Italienne de 67 ans, souffrait depuis 2004 d’une sclérose latérale primitive (PLS). En 2009, lors d’un pèlerinage à Lourdes, elle affirme avoir ressenti une amélioration soudaine de son état de santé après un passage aux piscines du sanctuaire. Sa guérison a été officiellement reconnue comme miraculeuse mercredi 16 avril par l’évêque de Tursi-Lagonegro.

C’est le dénouement de près de quinze années de procédure qui donne aujourd’hui à Lourdes son 72e miraculé depuis 1862. Antonietta Raco, Italienne de 67 ans, succède ainsi au Britannique John Traynor, vétéran de la Première Guerre mondiale, qui avait été reconnu miraculé en décembre dernier après des années d’oubli, 101 ans après son pèlerinage dans la cité mariale.

Antonietta Raco aura heureusement attendu moins de temps. Cette femme, qui souffrait depuis 2004 d’une sclérose latérale primitive (PLS) est venue à Lourdes en 2009, lors d’un pèlerinage organisé par l’Unitalsi (Union Nationale Italienne pour le Transport des Malades à Lourdes et Sanctuaires Internationaux), l’un des plus importants qui a lieu chaque année. Antonietta Raco affirme alors avoir ressenti une amélioration soudaine de son état de santé après un passage aux piscines du sanctuaire, à proximité de la grotte de Massabielle où Bernadette Soubirous dit avoir vu la Vierge Marie en 1858.

Multiples examens médicaux à Turin et Milan

Après de multiples examens médicaux à Turin et Milan, puis la conclusion du Comité Médical International de Lourdes sur l’inexplicabilité de sa guérison dans l’état actuel de la connaissance scientifique, Mgr Vincenzo Carmine Orofino, évêque du diocèse de Tursi-Lagonegro (province de Matera) a officiellement proclamé la guérison miraculeuse d’Antonietta, et signé le décret afférent mercredi 16 avril lors d’une messe.

La nouvelle a suscité une vive émotion et des applaudissements, mercredi, lorsque le recteur du Sanctuaire de Lourdes, le père Michel Daubanès, a annoncé, à la fin du chapelet devant la grotte, la reconnaissance du 72e miracle de Lourdes.

Dans la foulée, le Sanctuaire diffuse sur son compte X deux photos d’Antonietta Raco prises en 2009, lors de son pèlerinage où on la voit en fauteuil roulant à Lourdes, puis en 2019 où elle est debout, souriante. La nouvelle miraculée a également témoigné sur TV2000, le réseau télévisé de la Conférence des évêques italiens.

Ce 72e miracle en pleine semaine sainte de Pâques apparaît comme une bonne nouvelle pour l’Église catholique française après plusieurs semaines de tourmente marquées par les révélations sur les violences et agressions, y compris sexuelles, commises à Notre-Dame de Bétharram et dans plusieurs autres établissements privés catholiques sous contrat avec l’État partout en France, mais aussi par les dernières révélations sur l’abbé Pierre. Moins d’un an après l’électrochoc créé par les accusations d’agressions sexuelles visant le prêtre décédé en 2007, le livre « Abbé Pierre, la fabrique d’un saint » (Allary) des journalistes Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin écorne encore un peu plus l’image du fondateur d’Emmaüs à « l’ego surdimensionné ».

Développement économique

S’il permet aux catholiques de renouer avec une actualité plus heureuse, le miracle de Lourdes est aussi une bonne nouvelle pour la cité mariale qui peut espérer, dans le sillage de cette reconnaissance, un regain d’activité économique. La petite ville de quelque 13 000 habitants repose très largement sur le tourisme, en particulier le tourisme religieux lié au sanctuaire, qui structure l’essentiel de son économie locale. La pandémie de Covid-19 a eu un effet dévastateur sur l’économie lourdaise : la fréquentation a chuté de 90 % en 2020 et de 80 % en 2021, avec 95 % des pèlerinages annulés cette année-là. Face à cette crise, la municipalité a lancé en 2022 le « Plan d’avenir pour Lourdes Ambition 2030 », visant à moderniser et diversifier l’économie locale.

Ce programme ambitieux, doté de 100 millions d’euros, doit redynamiser la deuxième ville hôtelière de France, notamment en s’adaptant à la fréquentation et aux nouvelles demandes des pèlerins qui, après ce 72e miracle, seront peut-être plus nombreux à venir découvrir le Sanctuaire et les possibilités d’une ville des Pyrénées attachante, qui a beaucoup à offrir.



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