Ces dernières semaines, l’armée russe a repoussé les forces ukrainiennes qui opéraient depuis août 2024 dans l’oblast de Koursk jusqu’à la frontière entre les deux pays. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, soutient toutefois que Kiev parvient à maintenir une présence armée en territoire russe — considérée comme un atout en amont de l’ouverture prochaine de négociations de cessez-le-feu 1.
Cette présence est contestée par Moscou. Samedi 26 avril, le chef d’état-major général russe Valéry Gerasimov annonçait à Vladimir Poutine que toutes les forces ukrainiennes avaient été repoussées hors de Russie.
- Tandis que l’Institute for the Study of War (ISW) considère que Kiev ne contrôle plus de terrain à Koursk, le collectif ukrainien DeepStateUA, proche du ministère de la Défense, évalue à environ 30 km² la zone sous occupation ukrainienne au dimanche 27 avril.
- En réaction aux déclarations de Gerasimov, le groupe ukrainien affirmait que les forces de Kiev défendaient toujours, au samedi 26 avril, leur présence dans le village de Gornal, situé à moins d’un kilomètre de la frontière, dans le raïon de Soudja 2.
Le maintien d’une présence armée ukrainienne à Koursk a effectivement été implicitement admis par le commandant russe de la 810e brigade d’infanterie de marine de la Garde lors d’un entretien à la télévision d’État 3. Celui-ci parlait hier, dimanche 27 avril, de l’existence de « groupes ennemis dispersés et de soldats [ukrainiens] isolés », en contradiction avec les propos de Gerasimov.
- Vladimir Poutine cherche à construire un récit de succès militaire en amont du 9 mai, célébré en Russie comme le Jour de la Victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie. À cette occasion, plusieurs dirigeants étrangers dont le président chinois Xi Jinping seront présents à Moscou.
- L’année dernière, le président russe s’était également fixé la date du 9 mai comme objectif de capture de Tchassiv Yar, dans l’oblast de Donetsk. Un an plus tard, l’armée de Kiev contrôle toujours environ la moitié de la surface de la ville.
Si la « libération » totale par l’armée russe de la région de Koursk serait significative dans la perspective de l’ouverture de négociations de cessez-le-feu — et constituerait une défaite pour Kiev —, l’armée ukrainienne a lancé le mois dernier d’autres incursions frontalières plus au sud, dans l’oblast voisin de Belgorod. L’ISW considère que l’emprise ukrainienne dans cette région a toutefois été réduite à moins de 10 km² suite à la capture la semaine dernière du village frontalier de Popovka par l’armée russe 4.