L’UE lance un examen des besoins d’investissement dans l’énergie nucléaire

Une vaste étude européenne sur les besoins d’investissement dans l’énergie nucléaire est officiellement en cours, après le lancement par la Commission européenne d’un appel à contributions de quatre semaines en vue d’adopter un document final au deuxième trimestre.

L’énergie nucléaire a suscité un regain d’intérêt de la part d’un certain nombre de pays de l’UE à la suite de la crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a massivement perturbé l’approvisionnement en gaz naturel. L’énergie nucléaire est également considérée par beaucoup comme une source d’électricité propre qui peut contribuer à la transition énergétique de l’Europe.

La mise à jour du Programme indicatif nucléaire (PINC) était une promesse clé de la Commission aux pays pro-nucléaires de l’UE. La version la plus récente a été publiée il y a huit ans.

Le nouveau PINC tentera de « stimuler l’action » et de « faciliter le développement coordonné » des investissements dans le secteur nucléaire de l’UE, selon l’appel de la Commission.

Le futur document définira les besoins d’investissement pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes, la gestion des combustibles usés et des déchets radioactifs, le développement de nouvelles technologies telles que les petits réacteurs modulaires et la fusion, ainsi que les questions de pénuries de main-d’œuvre.

Ce document est également l’occasion d’établir un bilan des défis auxquels est confronté le secteur européen de l’énergie nucléaire.

Parmi les principales préoccupations : les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement et la nécessité d’éviter, à l’avenir, de dépendre « d’un fournisseur unique ou peu fiable ».

La Russie, en particulier, est une préoccupation majeure. Malgré la guerre en Ukraine, la Russie reste un fournisseur important de technologies et de combustibles nucléaires pour les pays de l’UE. Comme l’Agence européenne des médicaments l’a souligné lundi, la Russie est également un fournisseur clé d’isotopes utilisés pour produire des produits radiopharmaceutiques.

Le manque d’incitations à l’investissement du secteur privé dans les technologies clés du futur, est un des autres défis qui ralentit les progrès de la recherche et du développement sur les petits réacteurs modulaires et l’énergie de fusion. Il est également difficile d’accéder au financement pour le secteur de l’énergie nucléaire.

« Les acteurs privés manquent actuellement d’instruments fondés sur le marché pour mettre en œuvre la répartition des risques qu’ils souhaitent », indique l’appel à contributions de la Commission.

Il est également crucial de conserver la main d’oeuvre hautement spécialisés dont le secteur nucléaire a besoin et de former une nouvelle génération. La main-d’œuvre nucléaire européenne vieillit et il devient plus difficile de recruter des talents qualifiés.

(bts)



Aller à la source