À partir d’aujourd’hui, et jusqu’au 16 mai, Franck Bertrand ouvre au public son champ d’iris composé de 570 variétés, dont 400 sont destinés à la vente. Une passion née depuis plusieurs décennies.
Cultivateur, collectionneur ou multiplicateur ? Franck Bertrand préfère être apparenté à un collectionneur d’iris, même si les deux autres noms le caractérisent aussi. « Je les propose à la vente mais, avant tout, je les collectionne », dit-il. Sur son terrain de plus d’un hectare, hérité de sa famille, le Gignacois fait pousser 570 variétés, dont 400 sont destinées à la vente chaque année. « L’iris est arrivé par hasard » dans sa vie, raconte-t-il.
À l’époque, il travaille pour la mairie de Gignac, en charge des espaces verts. Lors de l’aménagement d’un talus, il découvre l’existence de nouvelles variétés d’iris. Il tombe amoureux de cette fleur méconnue, dont la diversité des formes, des couleurs et même des parfums (certaines ont une odeur de chocolat ou de vanille, par exemple) l’émerveillent encore aujourd’hui. Formé dans plusieurs lycées agricoles dans les espaces verts et en technique de protection des végétaux, notamment à Gignac et à Castelnau-le-Lez, Franck Bertrand développe un savoir-faire unique.
Les petits envahisseurs
Petit à petit, il professionnalise son activité en duo avec son ex-femme, avec qui il a eu deux filles. L’activité Iris, Bertrand voit le jour en 1996. « Il y avait une passion pour les fleurs, on avait développé un travail sur place. J’avais le savoir-faire et le matériel pour la partie agricole et elle gérait la vente. » À l’époque, le couple trouve un terrain à Saint-Rémy-de-Provence, « mais le divorce a fait que j’ai laissé tomber ». L’éclosion des iris se passe, donc, seulement à Gignac, son village de cœur.
Le natif de Montpellier (62 ans) travaille depuis des années d’une main de maître pour que tout soit prêt pour la floraison optimale prévue entre le 1er et le 8 mai, avec la venue des visiteurs (tous les jours du 26 avril au 16 mai, de 10 h à 19 h). Il doit notamment lutter, chaque année, contre des petits envahisseurs qui font de gros dégâts. « La difficulté, bien que ce soit une plante de milieu sec méditerranéen, c’est l’enherbement, et ça attire les escargots qui sont friands des iris. Les feuilles sont maculées de trous. Le pire, c’est qu’ils coupent les tiges à fleurs, c’est un crève-cœur », confie le sexagénaire qui attend la floraison comme « le Messie », car le travail d’une année est récompensé sur une période de quelques jours. Quand ce ne sont pas les escargots, les scarabées ou les hannetons s’occupent du reste.
Dès aujourd’hui, les visiteurs pourront venir flâner au milieu de ces fleurs éphémères colorées qui peuvent mesurer jusqu’à plus d’un mètre de hauteur. Une liste des variétés leur sera fournie par Franck Bertrand pour faire leur sélection. L’achat du rhizome est vendu entre 8 € et 12 €. En parallèle de son activité horticole, Franck Bertrand est régisseur d’accueil au Sonambule, la salle de concert de Gignac. Cette double activité lui permet de concilier sa vie professionnelle et sa vie agricole dans son champ qui restera toujours son « bol d’air ».