Concevoir, fabriquer, installer et maintenir des chaudières de forte puissance pour des clients industriels : c’est le métier centenaire de Babcock-Wanson qui affiche 80 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 390 salariés. Et si son ADN est français, avec un siège à Nérac (Lot-et-Garonne), l’entreprise s’inscrit dans un groupe international qui consolide 300 millions d’euros de chiffres d’affaires et 1 150 salariés dans 13 pays. Babcock Wanson Group revendique ainsi la place de leader européen sur son marché grâce aux rachats de neuf entreprises depuis 2017 dans plusieurs pays.
Mais en ce début d’année c’est bien en France que l’industriel investit 20 millions d’euros dans une nouvelle usine qui sortira de terre mi-2026, non loin de son siège. « Pour nous l’enjeu est triple, il s’agit d’augmenter notre capacité de production, de développer nos savoir-faire en créant un centre de R&D dans notre bassin d’emploi historique et d’introduire la technologie électrique à haute tension pour pouvoir répondre aux besoins de tous nos clients », résume Fabien Gali, le directeur général de Babcock Wanson.
L’électrique entre dans le jeu
Historiquement alimentées au gaz, voire au fioul, les installations du groupe sont désormais de plus en plus hybridées à l’électricité, tirées par les stratégies de décarbonation des industriels. « C’est une demande croissante de nos clients malgré un contexte compliqué puisque l’électricité coûte aujourd’hui plus cher que le gaz », remarque le chef d’entreprise. « D’autant qu’on parle d’installations importantes qui coûtent cher et qui supposent donc d’avoir les capacités d’investir. »
Les difficultés de l’industrie française et européenne combinées à des trajectoires de décarbonation incertaines ne sont donc pas exactement des facteurs d’accélération pour la clientèle de Babcock Wanson. « Nous ne voyons pas de ralentissement du marché », assure cependant Fabien Gali, avant de préciser aussitôt : « Mais c’est aussi parce qu’on est encore en France dans une dynamique de décarbonation émergente et loin d’être encore massive alors qu’il s’agit aussi d’un enjeu de souveraineté. »
La nouvelle usine de Nérac permettra précisément au groupe français d’élargir encore sa gamme d’installations électriques avec notamment des chaudières de fortes puissances, de la combustion à oxygène ou encore des combustibles alternatifs tels que le biogaz et l’hydrogène.