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Les tensions maritimes en Méditerranée : une réunion pour apaiser les conflits

Mise à jour le 2025-10-31 10:56:00 : Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis propose une réunion multilatérale pour résoudre les différends maritimes en Méditerranée orientale.

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Ce qu’il faut savoir

  • Le fait : Kyriakos Mitsotakis souhaite organiser une réunion avec Chypre, l’Égypte, la Turquie et la Libye.
  • Qui est concerné : Les pays de la Méditerranée orientale et les entreprises énergétiques.
  • Quand : Date de la réunion à confirmer.
  • Où : Méditerranée orientale.

Contexte

Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a récemment annoncé son intention d’organiser une réunion multilatérale avec les pays de la Méditerranée orientale pour régler les différends maritimes en cours. Mais, compte tenu de l’instabilité de l’une des régions les plus sensibles du monde, l’optimisme reste limité. Les pays que Kyriakos Mitsotakis espère réunir autour de la table sont Chypre, l’Égypte, la Turquie et la Libye. L’objectif étant d’explorer des solutions aux désaccords de longue date sur les zones maritimes, qui sont cruciales pour l’exploration des réserves de gaz et de pétrole.

Les États-Unis ont toujours manifesté un grand intérêt pour l’équilibre de la région, car les grandes entreprises énergétiques américaines y ont investi massivement. Pour l’Europe, l’enjeu est encore plus important : les ressources énergétiques potentielles pourraient aider l’UE à évoluer vers une plus grande autonomie stratégique.

Pourquoi est-ce si complexe ?

La résolution de ces désaccords ne sera pas aisée. Tous les acteurs régionaux ont ratifié la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), à l’exception de la Turquie. Le principal point de tension porte sur la question de savoir si les îles — qui sont au nombre de 3 000 à 4 000, dont environ 300 sont habitées — peuvent revendiquer des zones économiques exclusives (ZEE) qui leur donnent le droit d’explorer et d’exploiter les ressources marines.

La CNUDM affirme qu’elles le peuvent, à condition que les îles soient habitées. Ankara rejette toutefois cette interprétation, car elle promeut ce qu’elle appelle une « délimitation équitable » des zones maritimes, fondée sur des principes géographiques généraux. En pratique, la Turquie affirme que les petites îles grecques proches de sa côte, telles que Kastellorizo, ne devraient pas automatiquement générer des ZEE, car cela réduirait « injustement » la zone maritime de la Turquie.

Elle propose plutôt de tracer la frontière à peu près au milieu de la mer Égée, en n’accordant des droits de ZEE complets qu’à la partie continentale de la Grèce. La Grèce, en revanche, maintient que les îles jouissent des mêmes droits que les territoires continentaux en vertu du droit international et insiste pour que les frontières maritimes soient tracées entre les îles grecques les plus éloignées et la côte turque.

Pour étayer ses revendications, la Turquie a signé en 2019 un accord maritime avec le gouvernement d’entente nationale (GNA) de Libye, qui était alors l’autorité internationalement reconnue à Tripoli. Cet accord ne tient pas compte de la présence d’îles grecques, dont la Crète, ce qui a suscité la controverse.

L’UE, les États-Unis et l’Égypte ont tous condamné l’accord maritime turco-libyen et refusent de le reconnaître comme valide au regard du droit international.

Dans le même temps, le général Khalifa Haftar, commandant de l’armée nationale libyenne basée à Benghazi et allié de longue date de la Grèce, n’a jamais ratifié l’accord. Des rapports suggèrent cependant qu’il pourrait maintenant reconsidérer sa position suite aux pressions exercées par le président turc Recep Tayyip Erdoğan.

Un tel revirement compliquerait encore la situation, car l’accord maritime obtiendrait le soutien de l’ensemble de la Libye, ce qui accroîtrait la pression sur Athènes. En représailles, la Grèce et l’Égypte ont signé leur propre traité de délimitation maritime en août 2020, chevauchant directement les revendications turco-libyennes.

Chypre et l’Égypte avaient déjà conclu un accord similaire en 2003. Cependant, la Grèce et Chypre se sont abstenues depuis lors de formaliser pleinement les limites de leur propre ZEE, craignant de provoquer une forte réaction turque.

Les points d’achoppement

Ce n’est pas la première fois que la Méditerranée orientale tente de s’organiser. L’UE a lancé une initiative similaire en décembre 2020, qui n’a donné aucun résultat, et les analystes ne sont pas plus optimistes cette fois-ci.

L’un des principaux obstacles reste le refus de la Turquie de s’engager avec Chypre, qu’Ankara ne reconnaît pas suite à son invasion de 1974 et à l’occupation subséquente d’environ un tiers de l’île. La Turquie estime que le gouvernement chypriote grec ne peut pas représenter l’ensemble de l’île.

« Si la Turquie accepte la participation de la République de Chypre à un forum multilatéral pour la Méditerranée orientale, elle s’éloignera clairement de sa principale position de négociation », a déclaré George Tzogopoulos, chercheur principal à la Fondation hellénique pour la politique européenne et étrangère (ELIAMEP).

« Si ce n’est pas le cas, les questions énergétiques autour de Chypre ne pourront pas être réglées de manière pratique », a-t-il ajouté.

Selon Costas Ifantis, expert en relations internationales, il existe de nombreux facteurs de rupture, bien qu’il qualifie la pression de la Grèce pour des négociations multilatérales comme étant « logique », étant donné que les discussions bilatérales entre les acteurs locaux demeurent dans une impasse.

« Pour que cette initiative progresse, la Libye ou la Turquie — ou les deux — devraient abandonner leur accord bilatéral surréaliste », a-t-il déclaré à Euractiv. « Et, bien sûr, la Turquie devrait au moins tolérer — voire reconnaître — la présence de Chypre. À l’heure actuelle, il est difficile d’imaginer comment cela pourrait se produire. »

Le facteur américain

Washington n’a pas encore soutenu publiquement l’initiative de la Grèce, bien qu’elle ait des intérêts importants dans la région. Les géants américains de l’énergie, dont Chevron et ExxonMobil, sont impliqués dans des projets d’exploration, notamment les récents contrats de Chevron pour l’exploration de gaz et de pétrole dans des eaux politiquement sensibles au sud de la Crète.

« La présence d’entreprises américaines est très importante et ne doit pas être sous-estimée », a souligné Costas Ifantis, estimant qu’elle envoie à la Turquie et à la Libye le message que les États-Unis partagent largement l’approche de la Grèce en ce qui concerne les zones maritimes.

Il a toutefois averti qu’Athènes ne devait pas s’attendre à ce que les entreprises américaines — ou Washington — prennent parti dans une escalade potentielle avec la Turquie.

Si la position des États-Unis sur les zones maritimes est généralement plus proche de l’interprétation de la Grèce, les administrations successives ont évité de prendre parti dans les différends entre la Grèce et la Turquie, toutes deux alliées de l’OTAN.

Le parallèle du dragon

Un autre défi potentiel pour Washington est le précédent juridique qu’une solution politique non fondée sur la CNUDM pourrait créer concernant les revendications de la Chine en mer de Chine méridionale. Si les États-Unis soutenaient la position de la Turquie dans la mer Égée, ils affaibliraient leur argument en Asie, où Pékin utilise les « revendications historiques » pour justifier une approche sélective des îles et des ZEE.

La fameuse « ligne à neuf tirets » est la frontière revendiquée par la Chine pour affirmer sa souveraineté sur de vastes portions de la mer de Chine méridionale. Cette revendication concerne six pays voisins et reflète la position de la Chine selon laquelle seules ses îles peuvent générer des ZEE, tout en refusant des droits similaires aux autres.

Cependant, l’analyste George Tzogopoulos estime que les Américains sont susceptibles de mener les deux sujets séparément.

« Même si une conférence sur la Méditerranée orientale était organisée sous les auspices des États-Unis, elle n’aurait guère d’impact sur la mer de Chine méridionale », a-t-il déclaré. « La Méditerranée est un bassin favorable à l’Occident. »

Malgré des demandes répétées de commentaires, la Commission européenne n’a pas confirmé si Bruxelles avait été informée à l’avance par Athènes de cette initiative. Dans le cas de Chypre, une source gouvernementale a confirmé à Euractiv que Nicosie n’avait pas été informée.

Sources

Source : Ekathimerini

Source : Euractiv

Source : EEAS

Source : Kathimerini

Source : Reuters

Source : UN

Source : EU Council

Source : Ekathimerini

Visuel d’illustration — Source : euractiv.fr

Source d’origine : Voir la publication initiale

Date : 2025-10-31 10:56:00 — Site : euractiv.fr


Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets

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Publié le : 2025-10-31 10:56:00 — Slug : limbroglio-sur-les-zones-maritimes-en-mediterranee-peut-il-etre-resolu-euractiv-fr

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Cédric Balcon-Hermand

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