Les tarifs de Trump devraient provoquer un recul du commerce international de 0,2 % en 2025 | Le Grand Continent

En prenant en compte quatre paramètres fondamentaux que sont la circulation de la monnaie, des personnes, de l’information et des biens, la mondialisation s’est maintenue à un niveau record en 2024, selon une étude de la Stern School of Business de l’université de New York et de la société de transport DHL. Toutefois, le retour au pouvoir de Trump et la mise en place de tarifs douaniers sur une grande partie du monde devrait conduire à une baisse significative du commerce mondial en 2025.

Dans son rapport annuel publié aujourd’hui, mercredi 16 avril, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) anticipe un recul du commerce mondial de 0,2 % cette année — jusqu’à 0,8 % si Trump décidait de réimposer ses droits de douane « réciproques » .

  • Selon l’organisation, la baisse des échanges est directement liée à la politique tarifaire de l’administration Trump.
  • Dans ses prévisions initiales, qui ne prenaient pas en compte les tarifs de Trump, l’organisation anticipait une augmentation de 2,7 % du volume des échanges de marchandises, soit légèrement moins que la hausse enregistrée en 2024 (2,9 %).
  • Suite aux tarifs de Trump, l’Amérique du Nord devrait connaître une baisse de 12,6 % de ses exportations et de 9,6 % de ses importations cette année.
  • L’Asie et l’Europe devraient quant à eux voir une légère hausse respective de 1,6 et 1 % de leurs exportations.

Selon la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, la relation commerciale sino-américaine devrait être considérablement impactée par les tarifs imposés par Washington et les mesures de rétorsion de Pékin. Les projections préliminaires de l’Organisation suggèrent que le commerce de marchandises bilatéral pourrait chuter de 80 %, ce qui équivaudrait de facto à un scénario de découplage entre les deux économies .

  • Au-delà du taux des tarifs douaniers mis en place par les États-Unis, c’est surtout l’incertitude entretenue par l’administration Trump ainsi que les nombreux changements successifs de position qui contribuent aux risques de ralentissement du commerce mondial.
  • L’annonce mercredi 9 avril de la suspension d’une partie des tarifs « réciproques » personnalisés (qui devaient entrer en vigueur sur certains pays le soir même) semble avoir même surpris le représentant au Commerce Jamieson Greer, alors en plein milieu d’une audition devant une commission du Sénat diffusée en direct . Greer est supposément l’un des principaux responsables de la politique commerciale américaine.
  • De leur côté, les Européens peinent à discerner la finalité de la stratégie mise en œuvre par l’administration Trump. Le commissaire au Commerce Maroš Šefčovič — qui s’est déjà rendu à Washington à trois reprises — se serait entretenu lundi 7 avril avec le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, sans obtenir de clarification sur ce que l’administration Trump cherche à obtenir précisément.

Selon certaines personnes au fait des discussions au sein de l’administration, la politique tarifaire de Trump viserait à isoler la Chine de l’économie mondiale. Les négociations engagées par Washington avec des dizaines de pays dans le cadre de la suspension des tarifs réciproques auraient pour but d’obtenir de ces partenaires commerciaux l’engagement d’un éloignement vis-à-vis des exportations chinoises en échange de la levée des mesures douanières imposées par la Maison-Blanche . Il n’est toutefois pas certain que l’administration ait une vraie stratégie. Plus de 200 pays sont à ce jour soumis à des tarifs de 10 % pour leurs exportations vers les États-Unis.



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